samedi 15 décembre 2007

Soirée slam du 29/11 - Rachel MaRachel -

Encore une qui promet...!

J'suis le Mac Gyver
Des coeurs brisés,
Le Sauveur
Des âmes égarées.

J'suis l'pro pour rafistoler
Vos bouts d'passé
Pour bricoler
Dans vos pensées.

J'suis le berger d'tous ces moutons
Qui, sans le vouloir,
Sonnent à mon portillon,
Les traits hagards.

Qu'ils soient en mal de mère,
En mal d'amour,
En mal de verres
Ou... en mal tout court.

Lundi, 8 heures, c'est parti.
J'reçois Madame Gétouraté,
Ma fille mon mari mon chien ma mise en pli...
Oh ciel! Mon mascara a coulé!

L'a salopé mon beau canapé saumon,
J'y crois pas, j'enrage,
Dire que dans mon salon,
Sûr qu'il ferait des ravages.

10 heures, pause café oblige.
Faut encore que j'me coltine
Jean-Michel Jsuisencrise-Géquarantepiges,
Tous les deux jours j'change de copine.

Moi j'me dis vivement midi
Que je m'immisce
Entre les cuisses
De la p'tite Julie.

15 heures, j'suis en retard
Pour écouter l'hystérique de service,
La colporteuse de racontards,
Exorciser ses vices.

Pendant c'temps j'imagine
Que loin de cette folle
Sur mon canapé saumon Marie-Louise me taquine
Et de ses appâts m'affriole.

16 heures. Monsieur Lalcoolgéarrêté,
La face rougeaude, le front brillant,
Accablé par la culpabilité
De s'être envoyé un p'tit blanc.

Discètement, par respect,
J'débouche une flasque de rhum, 10 ans d'âge,
Et j'men jette un trait,
Histoire de m'donner un peu de courage.

17 heures, je m'fais démagogue,
Pour recevoir l'ado mal aimée,
Boulimique ou anorexique, certes révoltée,
Qui vient sur mon canapé saumon déverser sa morgue.

Repasse donc à ta majorité,
Quand t'auras mis au placard
Ta rancoeur et tes poupées,
Alors tu apprendras du vieux renard...

18 heures, bobonne doit être rentrée,
Mais j'fais un saut chez Maïté,
J'm'en fais pas, elle comprendra,
J'suis psy, ne l'oubliez pas!

M'regardez pas avec cet air,
Oui, j'suis un salaud, la belle affaire!
Mais n'en déplaise, j'assume ma nature
Et sur mon canapé saumon je mens et je blesse
Sans fioritures.

La faute est ma thérapie,
L'alcool mon Prozac,
Le vice ma philosophie
Et les femmes mon almanach.

J'suis un salaud délétère,
Un incompris chronique
Dans une société récurée à l'ammoniac
Et qui pourri de l'intérieur.

Cette fois, c'est décidé, j'vais m'carapater
C'manège j'en ai ma claque.
Mon boulot, ma cocue, j'les plaque
Mais... j'barbote quand même le canapé.

mercredi 5 décembre 2007

Soirée slam du 29/11 - Effel -

Apparemment il en a notre Effel..!!!

Faut en avoir

On dit que l’important c’est l’être
Qu’être ou ne pas serait la question
On dit qu’avoir n’est que paraître
Qu’il faut faire la peau à la possession

Mais il n’y a pas que l’avoir
De l’être avare de ses avoirs
Qui s’avère ne rien avoir à voir
Avec l’avoir à promouvoir

Alors rendons à l’avoir
Ce qui appartient à l’avoir
Sans l’avoir, point d’être humain ?
Sans l’avoir, point de nom propre ?

Va savoir…
Pour être un citoyen
Sur carte identifié
Pour être un citoyen
En règles de papiers
Faut en avoir, mec
Faut en avoir

Pour être bien côté
Un slam bien exprimé
Doit l’être sans papier
Mais pour slamer sans filet
Faut en avoir, mec
Faut en avoir

Pour être bien coiffé
La raie bien exprimée
Le cheveu bien dressé
Sans paraître éméché
Faut en avoir mec,
Faut en avoir

Pour être en société
Parmi les VIP invité
Champagne, petits fours et poupées
Pour ne rien devoir payer
Faut en avoir, mec
Faut en avoir

Pour faire son coming out
Clamer sa différence
Aux Clodettes préférer Claude
François m’attire pas France
Pour faire son coming out
En bravant l’assistance,

Faut en être, mec
Faut en être

Sans avoir, pas d’Ave
Ni à Maria ni à César
Sans avoir pas de jus
Ni à l’arrivée ni au départ

Sans avoir la langue française
Perdrait beaucoup de son aura
Ce serait Gainsbourg sans Javanaise
La p’tite Maison sans Laura

Sans avoir point de subtilité
Prenons pour exemple le verbe tuer
La nuance est sensible entre avoir et être tué
Dans un cas tu as tué
Dans l’autre tu es tué

Autre exemple, notre jury bien aimé
La nuance est sensible il est vrai
Entre avoir un 10 et être un zéro
Entre avoir un 9 en être un
Entre avoir un 7 et être ascète
Entre avoir un 6 tout court et être en cours d’assises

Je vais arrêter là,
Car l’important n’est pas là,
Mais d’être sur cette scène,
D’avoir une écoute saine

Pour au texte donner du corps
Et juste le partager un soir
Pour donner son texte avec du cœur
Faut juste en avoir, mec

Juste en avoir

Soirée slam du 29/11 - Nati Nationale -

Pour ceux qui ne connaissent pas l'espagnol, tous à vos dictionnaires parce que, tout comme l'autre, il vaut le coup ;-)

Lance de honor

No consiento que me digas,
Ni me impidas.
No permito que me frenes,
Ni encadenes.

No te creas que maleas
A tu gusto y convenio,
La esencia de mi genio.

No confundas nuestras raleas
Mal disimulando tu desdeño
Y afirmando tu despecho:

¡Que insolencia!
¡Desabrida,
Y confiada!
¡Una auténtica descarada!

No tengas por cierto ni creas,
Que a espaldas de mi pretendido ceño,
Certeros son tus pertrechos.

Tu exceso de autoindulgencia,
Vanidad herida,
Y malquerencia desdichada,
No escapan a mi mirada.

No des rienda suelta a tu rencura:
Ya que ese mal no tiene cura.
Y aunque creas que me puedes,
A veces no basta con querer,
Puesto que hay cosas
Que no están en tu poder.

Dijo un sabio un día:
El diablo sabe más por viejo
Que por diablo,
Y yo,
sin ser vieja
ni diablesa,
Sin tener gran sabiduría,
Sí que tengo la inteligencia
Y experiencia
Para luchar por mi existencia.

Vencer toda agresión estólida,
De un resentido y necio.
No es de mi aprecio.

Pero no será el enojo
De un grajo
O arrendajo
El que me diga
O me impida,
El que me frene
O encadene.

Por algo soy un Fénix de mis tiempos,
Ave única y exquisita
Que renace
Tras el aje
Con más fuerza y avance.



dimanche 2 décembre 2007

Soirée slam du 29/11 - Alex -

Le slam c'est une bonne béquille...

Un meilleur appui

Mon nom c'est... aucune importance
l'important c'est qu'il est synonyme de déchéance
déchéance, j'ai à peine atteint mes 40 piges
pige que, j'ai terminé ma vie, je ne suis plus qu'un vestige
Un vestige ou un pillier de comptoir
le comptoir, voilà à quoi se résume mon histoire
Tous les jours se ressemblent
Dans ma tête plus rien ne s'assemble
S'assemblent, Johnny, William et Jack
Pour que mes souvenirs finissent dans une flaque
Une flaque, un mélange de pisse et d'alcool
J'y ajoute quelques larmes en guise de protocole
Puis enfin j'y plonge pour m'éloigner de ce monde
ce monde, mon fils n'y est plus, il est parti
Si seulement j'avais trouvé un meilleur appui.

Si seulement, si seulement
si seulement t'étais pas parti
si seulement, si seulement
si seulement j'avais trouvé un meilleur appui

Mon nom c'est...aucune importance
L'important c'est qu'il est synonyme de déchéance
déchéance, j'ai à peine atteint mes 18 piges
Pige que, j'ai terminé ma vie, je ne suis plus qu'un vestige
Un vestige, un camé ou un schooté
Shooté à bout portant par la société
Tous les jours se ressemblent
Dans ma tête plus rien ne s'assemble
S'assemblent Cécile et Sophie mes héroïnes
Afin de voiler la totalité de mes rétines
Mes rétines, un mélange de poudre et de poussières
plongé dans mes larmes chauffé dans le creux d'une cuillère
Puis enfin, je respire pour m'éloigner de ce monde
Ce monde, ma mère n'y est plus, elle est partie
Si seulement j'avais trouvé un meilleur appui.

Si seulement, si seulement
si seulement t'étais pas parti
si seulement, si seulement
si seulement j'avais trouvé un meilleur appui

Mon nom c'est....aucune importance
L'important c'est qu'il est synonyme de déchéance
déchéance, j'ai à peine atteint mes 2 piges
Pige que, j'ai terminé ma vie, je ne suis plus qu'un vestige
Un vestige, un drogué, un fumeur
Fumeur passif depuis bien avant que je ne demeure
Tous les jours se ressemblent
Dans ma tête il n'y a rien qui ne s'assemble
s'assemblent mes parents, ma famille, une société entière
Afin de faire de mes poumons une simple tabatière
Une tabatière, un mélange de goudron et de nicotine
Aucune larme à verser, ma mère en met déjà dans mes tartines
Les héros fument déjà dans mes comptines
Les cloppes c'est devenu la routine
C'est la routine et la roue tourne
On s'enfonce et on se défonce
La clope c'est totalement futile
C'est encore en vente, parce que ca rapporte de la thune
Mais dis moi pourquoi tu fumes, ha ca c'est subtil !
Subtile est la drogue,
Et la raison pour laquelle tu montes dans la pirogue
Elle est là, même les jours de pluie
Elle est toujours là quand tu as besoin d'un appui
Elle te berce dans n'importe quelle situation
Et l’homme s'attaque au moyen d'évasion
Mais jamais à la vrai raison
La raison pour laquelle le monde s'enfuit
Dans ce monde, si seulement on avait de meilleurs appuis

Mon nom, aucune importance
L’important c’est de retenir que
Quand on regarde l’origine des choses
On en comprend mieux les conséquences...

samedi 1 décembre 2007

Soirée slam du 29/11 - Fleur -

Pas la peine d'essayer, j'ai pas mis mon numéro ;-)

A vendre

Vends petit cœur. 10 cm3 habitables.
Bon état général. Combles et dépendances aménageables.
Facile d’accès. Lumineux, coloré.
Coin agréable. Secteur prisé.
Affaire en béton ! Sautez sur l’occasion !

En plus des pièces habituelles :
Grande salle de séjour
Idéale pour vie de tous les jours
Ou pour réceptions occasionnelles.

Grenier rempli de souvenirs d’enfants,
Jeux, cauchemars, déconvenues d’adolescent,
Parfois bien rangés dans des cartons, déballés à l’occasion,
Parfois enfermés dans l’coffre fort des omissions.

Jardin de rêves et d’illusions
Terrasse ornée de projets et d’imagination,
Vue imprenable sur vie passionnante,
Vision ineffable d’une destinée trépidante.

Déco éclectique de Grèce Antique à romantique.
Seul hic dans ce nid d’amour idyllique :
Prévoir travaux pour la rendre unique.
Pas b’soin d’ravaler la façade ou de déboucher les canalisations,
Il suffit « juste » de renforcer les fondations.
Un dégât des eaux a endommagé les murs ;
Une averse de larmes les a rendus perméables
A toute autre manifestation de Dame Nature.
Autre souci « légèrement » désagréable
Parfois difficile d’ouvrir porte d’entrée :
P’tit cœur barricadé derrière porte blindée.
Entrée interdite aux escrocs et aux voleurs
Alors avis aux doux Ali Baba et aux 40 lovers
Pour la formule magique j’vous laisse chercher,
Pour essai gratuit n’hésitez pas, sonnez !

Petit cœur solitaire cherche propriétaire
Pour faire de cet abri un palais de princesse.
Faites passer l’annonce à vos colocataires
Qui s’raient intéressés par une forteresse,
Qu’en auraient marre d’la location
Et voudraient troquer loft contre vraie habitation.
Etat des lieux parfait,
Ni acompte ni provision.
Affaire en béton ! Sautez sur l’occasion !

Seuls restent souvenirs oubliés par anciens pensionnaires,
Grands téméraires ignorant les bonnes manières,
Malgré bail renouvelable, disparus, sans préavis,
Petits minables indignes de l’hôte du logis.

Vends petit cœur. 10 cm3 habitables.
Bon état général. Combles et dépendances aménageables.
Facile d’accès. Lumineux, coloré.
Coin agréable. Secteur prisé.
Affaire en béton ! Sautez sur l’occasion !

Produit exceptionnel, rare dans les parages,
Maison de caractère… deux chiottes à l’étage.
Du jamais vu dans le voisinage !
Alors si tu es blond à forts pectoraux,
Note bien mon numéro :
Prix à débattre au 0479080274.
Je sais pas si j’l’ai dit : sautez sur l’occasion !
Prix d’petit ami s’ra fait pour l’occasion !


Soirée slam du 29/11 - Professeur V -

T'as prévu les mouchoirs Sean Poil?

L'AUDI TT

Moi, si un jour j’ai d’la thune
J’m’achèterai une Audi TT
Couleur métal, noire, grise ou brune
Qu’importe, pourvu qu’je puisse frimer !

Une noire, dans ma rue y en a une
Incroyable comme elle peut en jeter !
C’est à la veuve de l’autre enclume
Paysagiste et jardinier
Ce type il avait fait fortune
Rien qu’en plantant des peupliers
Son accident a fait la une
Dans l’un d’eux, boum ! Moto plantée !

Y a pas qu’la caisse qui a la classe
La biche aussi est bien roulée
Avec les deux seins qu’elle se tape
Des pelles, elle pourrait en rouler
En plus avant qu’son mec trépasse
C’était un peu son métier…

Mais d’puis qu’l’autre a cassé sa pipe
Elle veut plus s’en tailler… une tranche
Elle dit : j’vis p’t-être ma vie en VIP
Mais c’est pas tous les jours dimanche

Elle ne sait pas la chance qu’elle a !
En tout cas c’que j’sais, c’est que moi

Moi, si un jour j’ai d’la thune
J’m’achèterai une Audi TT
Couleur métal, noire, grise ou brune
Qu’importe, pourvu qu’je puisse frimer !

Une grise, au boulot y en a une
C’est à mon boss, un enfoiré
Personne l’a jamais vu sourire
Y n’sait faire qu’un rictus figé

Pourtant il devrait être content
Une bagnole pareille, c’est d’la balle !
Le mec, il a bien négocié
Quand il s’est séparé d’sa femme

C’est vrai, c’est elle qui est partie
Et lui n’vivait qu’pour cette blondasse
M’enfin bon y a pas d’quoi pleurer
Une tire comme ça, c’est trop la classe !
Au lieu d’prendre son air désolé
Il pourrait tomber tout c’qui passe
Pour rouler en Audi tout seul
Moi j’dis qu’il faut être à la masse

Il ne sait pas la chance qu’il a !
En tout cas c’que j’sais, c’est que moi

Moi, si un jour j’ai d’la thune
J’m’achèterai une Audi TT
Couleur métal, noire, grise ou brune
Qu’importe, pourvu qu’je puisse frimer !

Une brune, mon oncle il en a une
Y a pas à dire, c’est mérité
Parce qu’il a trimé toute sa vie
Avant d’pouvoir se la payer

Ca change de sa 2 CV pourrie
Dans laquelle toujours il promenait
Dans la neige, le vent et la pluie
Son fils Adam, qu’il adorait

Quand son Adam s’est suicidé
A peine 15 ans, le cœur brisé
Par une nénette même pas jolie
J’ai cru qu’mon oncle il en crèverait

Heureusement, il s’est bien repris
Lui, il s’est pas laissé aller !
Désormais il roule en Audi
Il fait d’la route pour oublier

Je vous dis pas la chance qu’il a…
En tout cas c’que j’sais, c’est que moi

Moi, si un jour j’ai d’la thune
En fait, je n’sais pas ce que j’en ferai
Avec mon histoire de voiture
C’est en bateau que j’vous ai menés

C’qui compte dans la vie, c’est de bien
Définir ses priorités
Donner du temps, d’l’amour aux siens
Tant qu’ils sont là, en profiter

Nos rêves de richesse ne sont rien
A côté de la vie, la vraie
Alors, si un jour vous me croisez au voulant d’une Audi TT
Que jamais, jamais ne vous vienne la moindre envie de m’envier
Car si un jour je m’balade au volant d’une Audi TT
C’est que j’ n’aurai plus personne, plus personne à aimer.


Soirée slam du 29/11 - Phil -

J'ai beau chercher, je ne vois rien d'autre qui lui sied mieux que Phil'osophe...

Les jouets s’en vont en guerre….

Ca y est je suis top pour la mission mon Colonel
Mais que fait on ici ? C’est un véritable charnier !
Qui va qui pas là ? Je me présente Gadget de la Pj !
Protection des jouets, bienvenue au centre de tri
On l’appelle le purgatoire, ca casse ou ca passe !
Action Man ? Ici tu rempiles ou tu trépasses
Voici Britney Spice Girl, heu !!! C’est le modèle « Cure desintox »
Elle te guidera et t’indiquera ta piaule et trainez pas dans le box
Et bien que se passe t-il toi, tu pleures, Tetrix ?
Tu es en pièces ? Tiens, voici un K’nex !
Tu tournes en rond car tu as perdu les formes ?
Télécran, ici nous allons créer un profil de recherche
Que la section Cluedo collabore avec le groupe qui est ce ?
C’est certainement encore un coup de Docteur Maboule
Ce sérial killer qui démembre les puzzle et les Barbies, berk !
Là il dépasse les mille bornes, on perd pas la boule
On se bouge puissance 4, on prépare les pièges et on attend sa chute !
Que Master Mind envoie un code à spy de la section Stratego
Le mot de passe est « Touché coulé , G 4 canards au fond de la mare… »
Je désire l’unité complète sur le coup, soldats et mécano, le !go !
Mettez aussi les frères talkie walkie sur le coup , qu’ils me captent les fréquences ennemies
Je sais je sais, c’est limite à 300 mètres…on va le booster avec Playstation
Tant que l’on y est, qu’il me fasse une simulation d’attaque
Et que les Game Boy se tiennent prêts !
Made in China, in Koréa, In Japan (Oui même les vétérans)
Tous les peuples avec Batman et Superman !!!
Mauvaise nouvelle, Dark Vador et ses gars sont alliés à Maboule
Leurs cartes sont jouées, les morts vont faire foule
Leurs dés sont pipés, ne soyez pas dépités
Entre jeux de bonne société, restons réunis !
Nous avons avec nous la force ! Les plus durs des Duracels
Et pour les blessés, les plus douces à l’infirmerie des Alcalines
On requinquera les batteries, ressoudera les fils…Ha ! T’as ri…
Que se passe t il encore ? Il faut plus d’armes ? Achetez en ! Contactez Monopoly !
Que la bonne paie signe les bons, que Super Simon fasse que le compte est bon
Ha oui ! J’oubliais, qu’il évite les billets Walt Disney, ca fait pas sérieux
Embarquez le matos avec Marklin, Jouef et Lima seront en renfort
Et n’oubliez pas notre devise ! Le train se rend de gare en gare mais
La gare demeure et ne se rend pas ! Quoi qu’il advienne !
Tu tombes Pil’Hotwells, démarre sur les chapeaux de roues
Rallie le front pour réconforter les troupes prends avec toi, Maryline….Manson…
Qui découragera l’ennemi en jouant , en jouant… ??? Bontempi, j’ai oublié…
Bref, spots, gondoles musicales, mais ne vous Berchet pas d’illusion !
Piano, piano…On connait la musique, que Karaoké soutienne la propagande
Réunion au ministère, Nounours, Mickey et toute la bande
Nous prendrons le siège du château de Poudlhard
Harry guidera les polly pocket et les peluches au baptême du feu
Elles sont bourrées au antimite , on ne « craint » rien..
Bonne idée de leur envoyer des Kinder Suprises piégés à la dynamite !
C’est bien trouvé, c’est bien Tomy !
Préparez nos Nikos, nos Matchbox
Regarder nos Majorettes passer , elles ont de ces gadgets…
Que Jumbo, Hasbro et Playdoo mettent les mains à la pâte
Pour nourrir nos troupes alliées de Mac Do !
Et paroles de Ravensburger , Quick ! Nous les mettrons en pièces !!!!

Soirée slam du 29/11 - Blanche -

Petit aperçu de ce que cache un prénom si ... pur ;-)

A un passant

Je me promenais hier après-midi dans la rue,
Jour comme les autres, j’allais faire les courses au Super-U.
Perdue dans mes pensées, je fredonnais du Michaël Jackson
Et j’me disais que j’avais bien envie d’une glace au citron.

Arrivée au milieu de la rue Louis Belmas
Je lève les yeux pour baver devant la vitrine de Léonidas.
Et c’est alors que je le vois s’approcher,
Celui qui pendant une seconde ma vie a fait chavirer.

Admirer les chocolats blancs était mon intention,
Mais ce sont ses yeux qui ont attiré mon attention.
Hasard ou non, il regardait dans ma direction,
Alors sans hésiter, j’ai laissé mes pralinés pour cet Apollon.

Le moment où son regard a plongé dans le mien
J’étais perdue, je le savais, je ne pouvais plus rien.
Car ses yeux mon montré ce que je n’avais jamais vu
Et m’ont fait ressentir ce que je n’éprouverai jamais plus.

Il s’est approché de moi, m’enveloppant dans son ombre
Et pour jouer avec moi s’est mis à effleurer mes membres
Sans me toucher, il m’a fait sentir ses caresses
Histoire que je commence à pénétrer dans une douce ivresse.

Alors, n’ayant plus peur de rien, j’ai sauté à pieds joints
Dans l’océan de ses iris, dans l’univers de son cristallin
Où toutes les couleurs étaient plus vives, les sensations plus denses
Et tout au fond, oui je vous jure, se nichait l’essence de la jouissance.

J’ai vu son sourire traverser tout son corps
Un sourire doux, torride, sensuel, et un peu sexuel, d’accord,
Qui disait « Viens, je te veux, je n’attend que ton désir,
Viens découvrir avec moi ce que les mots ne peuvent pas dire ».

Plus question alors de Léonidas, de Super-U ou même de rue,
Plus de d’espace, plus de temps, juste le noir absolu
Et juste nous deux, lui tout près de moi
Jouant avec mon corps pour libérer mon émoi

Ses lèvres dans mon cou, sa langue entre mes lèvres,
Ses doigts entre mes cuisses, tels l’œuvre d’un orfèvre
L’odeur exquise de sa sensualité corporelle
Il ne lui en a pas fallu plus pour m’envoyer au 7ème ciel.

Il est entré en moi, je suis entré en lui,
Et à deux nous avons goûté au fruit interdit
Nous avons traversé les sentiers de l’oubli
Pour arriver à ce paradis au plaisir infini.

J’ai ouvert les yeux et, retour à la réalité,
C’est dans la rue, devant Léonidas que je me suis retrouvée.
Il est passé à côté de moi, l’air dans ses pensées
Mais toujours ce même sourire intrigant sur ses lèvres accroché

Ce fantasme extatique n’a duré qu’une seconde,
Etait-il magicien, lui qui m’a fait découvrir ce monde ?
Car rien que par un regard, mon imagination s’est déchaînée
Et mon corps a suivi, tel un esclave enchaîné
Au désir du plaisir, au plaisir du désir qu’il m’a donné

Mais qu’il soit rêve ou réalité, ce plaisir reste entier
Car dans mon esprit, à jamais il restera enfermé
Souvenir qui fait sourire, jusqu’à faire frissonner
Impossible à voler, impossible à violer, le plus intime des secrets

Alors la prochaine fois que vous vous baladez dans la rue,
Que vous alliez acheter des Léonidas ou faire vos courses au Super-U
Pensez à moi, ou plutôt à mon histoire si vous croisez ce quelqu’un
Car il ne tient qu’à vous d’imaginer les fantasmes les plus opportuns,
Ce que vous ne verrez jamais que dans vos rêves les plus sensuels
Et qui vous offrira un paradis dans le sein de votre cœur, à jamais immortel.

mercredi 7 novembre 2007

Soirée slam du 25/10 - Alex -

A défaut d'avoir écouté ce qu'Alex écoutait, lisez ce qu'Alex écoute...

J'écoute

Je t'explique ma vision des choses
Il y'a beaucoup trop de gens qui parlent
Ils ne disent pas grand-chose
Tu peux y croire si ça te parle
Mais ça commence à me brouter
D’entendre toujours les mêmes scouts
Tout ce que je veux c'est avancer
Donc je choisis qui j'écoute.

J'écoute mes deux yeux
J’observe et j'analyse
Je vois un avenir périlleux
Pas de gâteaux, pas de cerises

Je vois des gens sans une dache
Malgré de longues études
Ils se démerdent à l'arrache
Malgré leurs aptitudes

J'écoute mes deux oreilles
Je capte et j'analyse
J’entends le son de l'oseille
La mélodie de la convoitise

J’entends ceux qui ont de la chance
Ils ont papa comme piston
Mais ta mère connaît l'abstinence
Pour te nourrir fiston

J'écoute mon odorat
je sens et j'analyse
L’odeur des dessous de bras
Le parfum de la mouïse

Je sens ceux qui en ont marre
De subir la concurrence
Un putain de job de barbare
Mais ils gardent la cadence

J'écoute mon corps
Je ressens et j'analyse
La souffrance de l'effort
Le poids de la fainéantise

Je ressens la douleur de leur dos
Courbés à longueur de journée
Un homme devient Quasimodo
Juste pour quelques deniers

J'écoute mon coeur
Il bat et j'analyse
Je n'aime pas compter les heures
Et le désespoir le brise

J’aime la vie comme j'aime ma mère
Mais elle, n'aime pas sa vie
Les heures de travail encrassent ses artères
Elle voulait faire autre chose de sa vie

J’écoute ma tête
Je pense et j'analyse
"Une tit pièce dans ma casquette"
Je comprends d'où vient l'emprise

Je comprends que certains ont l'intelligence
Mais ce qui suit c'est leur couleur de peau
Même si cela n'a aucune cohérence
Ils se battent dix fois plus pour trouver du boulot

J’écoute ma musique
Je répète et j'analyse
Des illusions en acoustique
Qui tombent car non-acquises

Je répète des paragraphes d'autres luttes
Des histoires du passé mais à venir.
Alors que je n'en connaissais pas encore le but,
Ils écrivaient pour enfin pouvoir s'enfuir

J’écoute ma mère
Je vis et j'analyse
Source de vie telle la terre
Exemple de débrouillardise

J’écoute ses vocalises et ses pleurs
Elle est droite mais malheureuse, sans appuis
Elle bosse pour le pire et le meilleur
Toujours au sommet même au fond du puits

J’écoute mon père
Je meurs et j'analyse
Trace à suivre tel une équerre
Toujours au centre tel une église

J’écoute ses paroles, son souvenir
Exemple de force et de sagesse
Il a voulut fonder mon avenir
Je pousserai même dans la sécheresse

Après tout ce que j'observe, ce que je sens
Après tout ce que j'entends, ce que je ressens
Je sais ce que j'aime, ce que je pense
Je sais ce que je vis, en quoi je meurs
Ce monde consomme et dépense
Cette terre s'épuise et se meurt
Je comprends que d'autres abandonnent
Qu’ils finissent par mettre fin à leurs souffrances
Je ne rentrerai pas dans un système où l'on donne
Où personne n'observe lorsque l'on tire sa révérence
Après ça, tu te demandes encore
Pourquoi je ne cherche pas de taf
Pourquoi la jeunesse ne fait pas d'effort
Pourquoi elle fait des fautes d'orthographe
Mais après réflexion
Faut bien trouver une solution
Donc je ferai le mouton c'est sûr
Mais pas avant d'être sûr
Certain de faire ce que j'aime
De vivre et non de subir
De me lever sans la haine
De mourir avec le sourire

dimanche 4 novembre 2007

Soirée slam du 25/10 - Phil

Soirée slam du 25/10 - Phil -

Et voici notre Phil (osophe pour ce soir)...

Gueguerre

La première, les caméras abonnés absents
Jean Jacques Annaud fixait le temps
Pour nous recréer la pire à nos yeux
Celle appelée la guerre du feu
C’était du temps où Bruxelles ne Bruxellait pas encore
C’était du temps où justement il n’y avait pas de temps mort
Courir, fuir ; l’homme était encore une bête et s’entretuait
Pour s’emparer du bien de l’autre et se cacher dans le noir
Se terrer dans leurs grottes immortaliser leur mémoire
Ils ont ainsi laissé leurs grottes de Lascaux
Dans nos gênes, dans nos jeunes ils ont reproduits les tags du métro
C’était l’époque où pour un MP3 on se lardait
Oui je sais il n’existait pas encore le MP3
Mais elle existe encore cette violence, en toi, en moi…
C’est express que je te fais ce clin d’œil , humour noir
En fin de compte qu’est ce qui a changé, va savoir… ???
La deuxième la plus marrante si on veut
La guerre des boutons, celle de nos vieux
Celle où la fameuse réplique si j’avais su j’serais pas venu
Mettait un peu de candeur en signe de bienvenue
Pour faire oublier les yeux crevés à coups de fronde
Que dans cette histoire on se raconte
Histoires de gosses, histoires de voir
Histoires de rivalité, histoires de croître
L’adolescence et ses boutons devant le miroir
Qui nous renvoie ce qu’on n’ose voir
Et l’on se croit alors un homme, la barbe !
Tout de suite, le réflexe à la garde !!
D’où nous vient cette violence
Celle qui moi me répugne
D’où nous vient cette tangence ???
Pas de réponse sous ma plume…

Dernier acte : où est mon paquet, mon briquet ?
Ca y est ! La guerre du feu qui recommence…
Mais bon sang où sont passées les clés ?
Je le sens, je vais perdre patience…
Ouf ! Trouvé ! Victoire ! Ding ! Ding !
Je pars me battre dans la circulation
D’ailleurs je vais prendre par le ring
Elle est vraiment belle l’évolution
Peau lisse au cul comme les singes ?
Non Police au cul j’ai fait le singe !!!
PV excès de vitesse, feu rouge brûlé
Toujours cette gueguerre du feu !!!
Permis égaré merde je suis sans papiers !
L’air aussi égaré se lit dans mes yeux
Un bond dans le temps, du passé à l’avenir
Qu’est ce qui a changé ? A toi de me le dire…

mercredi 31 octobre 2007

Soirée slam du 25/10 - Effel -

Vous allez voir de quel bois il se chauffe notre Effel


Mélodie en saule pleureur

(deux premiers vers chantés lentement, sur l’air de « Si » par Saule)
S’il ne me restait qu’un seul jour
Juste avant de partir

S’il ne me restait qu’un seul jour
Juste avant de partir
J’irais au pied de mon de saule
Pour y prendre racine mais y lire Shakespeare

Hêtre ou ne pas cèdre
Cyprès du ravin
Hêtre ou ne pas cèdre
Cyprès du sapin

S’il ne me restait qu’un seul jour
J’arracherais les racines
De ma terre charbon pour
Les sortir de la mine

Hommage à tous ces hommes
Tués par le bouleau à la chaîne
Noyés dans le carbone
De leurs poumons couleur ébène

Comme une maladie en phase Germinal
Une mélodie en sol mineur

S’il ne me restait qu’un seul jour…

Je graverais dans l’écorce du tronc
Tous mes coups de cœur avec force
Tous mes rêves brisés au microsillon
Aussi sûr que Dutronc il est Corse

Je serais le roi de la Music Soul
Du R&B rappeur de charme
Des disques d’orme plein le hall
DJ Star derrière ses platanes

Je chanterais Les Cactus avec Dutronc
Petit chanteur à
la Croix-de-Bois
Clodette sur Magnolia
Mais pas sur Charlebois

Je graverais surtout ton charme fou
Dans un cœur de bambou
Qui baobab sans faire de buis
Au rythme du pêcher et de ses fruits

Quelques nourritures extraterrestres
Des melons bien en chair… hors pair
Des yeux océan et puis tout le reste
Comme une mélodie en sole meunière

S’il ne me restait qu’un seul jour…

Atteindre enfin des sommets
Jusque la cime faire monter la saive
Telle l’adrénaline dans un match au sommet
Opposant Olivier Dutilleul à Jean-Michel Saive

S’il ne me restait qu’un seul jour
J’écrirais un dernier poème
Sur une feuille quasi morte pour
Qu’elle descende plus vite te dire je t’aime

Atteindre enfin le sommet
De cet arbre généalogique
C’est le plus vieux qui disparaît
Sois pas gêné c’est logique

Regarde toutes ces branches que je te laisse
Toi qui as toujours été près de tes souches
Je suis sûr au moins que tu sauras noyer ta tristesse
Quand pour moi tremblera ta bouche

Pour toi sur mon saule j’ai gravé un cœur
Dedans j’ai écrit mon dernier poème
Juste trois derniers mots pour un dernier je t’aime
Sur une mélodie en saule pleureur

(chanté lentement)
S’il ne me restait qu’un seul jour…

lundi 29 octobre 2007

Soirée slam du 25/10 - Fleur -

Suffisait de d'mander ;-)


Variations phobiques en 2X3 lettres

Donnez-lui 3 lettres et elle vous dira qu’elle a peur.
Donnez-lui 3 lettres et elle vous dira qu’elle n’en dort pas la nuit.
Donnez-lui 3 lettres et elle vous dira qu’elle a peur de lui.

Lui. 3 lettres insignifiantes qui veulent dire beaucoup
Et sur un plateau de scrabble elle gagne à tous les coups.
Lui. Personnifiées, ces 3 lettres en font 9. P-E-D-O-P-H-I-L-E.
9 lettres qui rapportent gros. Mais à quel prix ?
Celui de l’enfance ? Des rêves ? De l’insouciance ? De la vie ?
9 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. La partie n’est pas finie.

Elle savait. On lui avait répété.
Personne n’avait le droit de la toucher.
Mais de la peur, de la terreur elle ne savait rien.
« Ne le dis à personne où j’te bute toi et les tiens
Et j’dis à ta mère que sa fille est une putain. »
Peur de mourir, de la honte, de se dé-voiler la face.
Peur de perdre les siens, de vomir, de s’regarder dans une glace.
Peur qu’on le sache, qu’on l’oublie, qu’on la menace.
Peur de vivre avec ça, de voir la vérité en face.
Comme dans une sitcom pourrie elle a fermé les yeux et serré les poings,
Comme dans une sitcom pourrie elle a fermé les yeux et n’a rien dit.
Pas de larmes. Pas de cris.
A peine les mains qui tremblent quand elle pose les lettres sur le tapis.
Pédophile. 9 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. A moi de jouer.

Moi. 3 lettres aussi pour une phobie qui me colle à la peau
Et sur un plateau de scrabble je surprends avec ce mot.
Moi. Personnifiées, ces 3 lettres en font 10.
A-U-T-O-P-H-O-B-I-E.
10 lettres qui rapportent gros. Mais à quel prix?
Celui de la confiance ? De la confidence ?
10 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. La partie n’est pas finie.

J’ai peur de ce que je peux devenir, de ce que me réserve l’avenir,
De tout foutre en l’air en moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire.
J’ai peur de changer. Pourquoi ? Comment ? J’en sais rien.
Et que pour toi je ne sois plus rien ou rien d’autre que « quelqu’un ».
J’ai peur que mes actes ne soient plus le reflet de mon cœur
Que mes larmes soient juste celui de mes erreurs.
J’ai peur de te perdre, de t’oublier,
De me perdre et d’oublier que je t’ai.
J’ai peur de ne plus te regarder comme je te regarde,
De ne plus t’écouter comme je t’écoute,
De ne plus te sentir comme je te sens,
De ne plus te toucher comme je te touche.
Je crois que j’ai tout simplement peur de m’avouer… que je t’aime.
Autophobie.10 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. A vous de jouer.

dimanche 28 octobre 2007

Soirée slam du 25/10 - Professeur V -

Une fois de plus le public a versé une larme ... mais pas le jury !!! Cependant c'est bien connu, les meilleurs poètes ne gagnent jamais!

Incroyable mais vrai


L’autre jour j’ai rêvé
Incroyable mais vrai
On était tous les deux
Ayant tout oublié
On était seuls au monde
Au milieu d’autres gens
On s’embrassait heureux
Et ça durait cent ans

L’autre jour j’ai rêvé
Incroyable mais vrai
J’te disais mon amour
Je te disais je t’aime
C’est pas vraiment mon genre
Mais l’genre de rêve que j’aime

Je sortais mon papier
J’te lisais un poème
Un poème d’amour
Ca c’est pas tous les jours
C’est pas vraiment mon genre
Mais l’genre de truc que t’aime

Et puis là tous les deux
Au milieu de la foule
On s’embrassait heureux
Antoine dirait trop cool

L’autre jour j’ai rêvé
Incroyable mais vrai
Je gagnais le Grand Slam
Un Belge chez les Français
Tu parles d’une sensation
Quel tabac, je faisais
Je parlais dans l’micro
J’te disais qu’je t’aimais
J’te jure c’était trop beau
Ca f’sait pleurer les gens
Et puis on s’embrassait
Et ça durait cent ans

Mais ce soir tous ces rêves
Incroyable mais vrai
Mais ce soir tous ces rêves
Deviennent réalité
Sauf bien sûr le Grand Slam
Faut pas exagérer

J’ai pas besoin d’micro
J’ai pas besoin d’papier
Pour publiquement, c’est beau
Enfin te déclarer
Ma flamme se consumant
Chaque jour à tes côtés
Te dire c’est toi mon rêve
Déjà réalisé

J’ai pas besoin d’micro
J’ai pas besoin d’papier
Pour publiquement, c’est chaud
Faire ce dont j’ai rêvé
Car vois-tu ce poème
Je vais le terminer
Pas juste sur un je t’aime
Mais mieux… sur un baiser


Soirée slam du 25/10 - Gérard -

Mais si mes souvenirs sont bons, personne n'aura fait aussi fort que notre Gérard, dit Gégé, ce soir là... à part peut être les slameurs parisiens... mais chuuuuuuuut

Petite chronique d’un jour ordinaire ou…

Bel 20, CAC 40 et autres indices boursiers
Ont caqueté leurs résultats
Et où la poule aux œufs d’or a pondu dans quelques poches privilégiées
Dans certains milieux, on se réjouira
D’être initié.

Un jour ordinaire ou…

Des millions d’enfants chinois
Ont travaillé très dur, plus de 12 heures, salaire de misère
Pour remplir de gadgets éphémères
Les armoires de quelques quinquagénaires
Dans certains milieux, on vous dira
Qu’ils oeuvrent à sauvegarder votre pouvoir d’achat.

Un jour ordinaire ou…

Il a suffi d’allumer la télé pour constater que la fiction
A encore un peu plus remplacé la réalité
Dans certains milieux, on s’arrêtera de penser
Il est temps de regarder « les experts » ou alors Michael s’évader de sa prison.

Un jour ordinaire ou…

Il suffit, mais pour combien de temps encore, d’ouvrir le journal
Pour apprendre que quelque part
Des malabars casqués
Ont basculé dans la brutalité
Dans certains milieux, on pensera qu’un peu d’ordre ne fera pas de mal
(un poème dit : 1 moins de prison)
(deux poèmes dits : 3 mois de prison)
(trois poèmes dits : exécution…)

Un jour finalement pas si ordinaire que ça

Car tous ceux qui, ici, se sont succédé
Nous ont démontré
Que l’initiation peut être poétique
Et le pouvoir, celui des mots, pacifique
Que penser rime, le plus souvent, avec liberté
Et que l’ordre, en poésie, peut être renversé

Alors chers amis, il est grand temps de prendre la parole
Déchirez bâillons et camisoles
Levez-vous et rejoignez

Les affûteurs de phrases
Les distillateurs de rimes
Les semeurs de mots

Parfois…
Cabotins…
Toujours un peu rêveurs

Enfin, devenez slameurs
Quoi…


Soirée slam du 25/10 - Nati -

Pour sa première participation à une scène slam, Nati, notre espagnole franco-belgifiée, a fait fort: elle termine aux portes de la finale avec le texte suivant

Ayer amanecí de blanco.
Toda la ciudad cubierta de nieve, como azúcar glas,
Y te entran ganas de coger un puñado y metértelo en la boca.
Por la noche salí a caminar, la ciudad era mía…
¡Qué gozada! Se podía palpar el silencio por la calle,
Sólo se oían mis botas pisando la nieve.

Hoy amanecí como el día: gris.
La única diferencia es que en la calle está nevando, y yo no. Pero casi.
Es un día de ánimo voltereta.
Sí, uno de esos días en que uno se levanta
y siente que la luz del sol atravesando el cristal de la ventana le arranca una sonrisa
y cinco minutos después
las lágrimas resbalan por tu rostro, y no sabes por qué.
Y no es que sientas la soledad aprisionando tu alma,
y no es que el miedo te atenace el corazón...
Es que hay veces en que es bueno lavar nuestro interior,
y esas gotitas de sal arrastran la suciedad que recogemos al andar,
como unos zapatos que se llenan de polvo al cruzar un camino de tierra.
A veces lloras cinco minutos,
a veces cinco horas,
y sientes una tristeza serena que te abraza y te mece despacio, sin apenas darte cuenta.
Y esas dos lágrimas se han convertido en un sin cesar,
y limpian,
y curan,
y van y vienen,
y se marchan y vuelven,
y no te dejan hasta que no han cumplido con su tarea.
Y te irás a dormir y no recordarás que lloraste.
La memoria nos lleva de la mano por la vida, ella elige, ella predispone y obliga.
A veces retiene y otras empuja.
Te impele a actuar, te disuade de seguir.
Los recuerdos hay que saber guardarlos en cajitas con etiqueta y utilizarlos en su momento,
si no, serán el lastre que no nos deje evolucionar.
Pero no vivas pensando en mañana,
porque tu hoy se te escapará de las manos como los granos de arena que se escurren entre tus dedos,
sentado en la playa, a la orilla de tu mar, con sus vaivenes mojando los dedos de tus pies, y la brisa que alborota tu cabello.
Y aunque no estás ahí, estás,
porque su recuerdo es tu billete.

He soñado que volaba.
Lo he soñado otra vez, y es casi como estar despierta.
Y cuando realmente amaneces crees que no te has dormido,
que tu mente ha seguido trabajando incansable durante las horas oscuras.
Vas a la cocina, pones la cafetera al fuego, cereales, zumo...
y, en realidad, no has despertado del todo.
Quizá por un sueño que no era sueño,
que te mantenía despierta y por ello duermes con el alba,
agotada en tu reposo.
Duermes ante el café borbotante que te murmura los buenos días,
y alguien te despierta con un saludo en un idioma que recuerdas vagamente.
¿Dónde estás?
Ah... sí, esa playa a la que volaste queda lejos nuevamente.
Miras por la ventana con tu taza en la mano y un cigarro prende lentamente.
A través del humo todo es blanco,
ha vuelto a nevar.



Soirée slam du 25/10 - Alain de l'ombre -

Avant de remanier cette rubrique, je vous invite à profiter des créations que nous ont présentées nos slameurs de la Maison Folie lors de la première scène slam qui a eu lieu ce jeudi 25 octobre.

Honneur à Alain de l'ombre...

AD HAINE

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine
envers ceux qui courent derrière une lueur d'espoir à en perdre haleine
ceux dont le regard angoissé quémande un peu de chaleur humaine
ceux dont les silences sont plus assourdissants que n'importe quel cri
ceux qu'on veut réduire au silence quand leur langue se délie

Pourquoi les stigmatiser encore une fois
ceux qui traversent des océans sur des coquilles de noix
ceux que l'on retrouve dans une cale sordide morts de froid

Que ferions-nous face à un génocide, à la famine ou à une guerre
face au paludisme ou au sida impitoyables serial-killers

Depuis le début pour beaucoup d'entre eux les dés sont pipés
les fils ténus de leur vie sont barbelés
ils n'ont souvent d'autre choix que de s'exiler

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine
si nous avons cette couleur de peau
aucun mérite c'est juste un coup de pot
d'être issus de pays dits civilisés et des plus prospères
qui les ont spoliés en toute impunité de leurs richesses minières
qui les ont abandonnés aux mains de ces fous sanguinaires
Amin Dada, Mobutu garants de nos intérêts et peu importe la manière

Les hordes de barbares frappent à nos portes
déjà elles s'insinuent partout tels des cloportes
Pourquoi donc cet acharnement récurrent envers les immigrés
mais pardi parce qu'ils sont responsables de la plupart des nos difficultés
si tu t'es fait lourder de ton usine c'est à cause d'eux
si ton patron a délocalisé c'est à cause d'eux
si la délinquance a explosé c'est à cause d'eux
s'il n'y a pas d'accord sur BHV non ça ce n'est pas à cause d'eux

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine

Avantage
: on peut faire coup double avec un test ADN
de la pédophilie déceler si tu es porteur du gène

Exception
: immigré choisi, du pognon plein les poches, point de test ADN
tu emménageras même dans un duplex à Neuilly-Sur-Seine

Conseil
: radical, plus efficace, plus rapide et moins cher
ce bon vieux karcher fera blinquer nos précieuses frontières

Au moins avec un Le Pen on sait où l'on va
avec le tsar cosy, ce nouveau roi soleil, ce chantre de l'eugénisme
on a que l'embarras du choix
j'te prenais pas pour un saint, Nicolas plutôt pour un père fouettard
et tant pis si cette erreur de casting te fait broyer du noir

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine
certains affirmeront que l'démago c'est moi
qu'il est facile d'être beau parleur quand on s' tient loin de tout ça
certains me demanderont : et toi que fais-tu
pas grand-chose à vrai dire refrain archiconnu
mais comme me le soufflerait une amie poétesse
t'es pas toujours obligé de remuer les fesses
tu peux juste prendre une plume pour écrire leurs noms
tu peux juste donner un peu de ton temps pour écrire en leur nom
Angelica 11 ans incarcérée en passe d'être expulsée
Samira Adamu par une lâche procédure assassinée
ces gens-là n'étaient pas un danger mais en danger
après leur identité ils ont du faire le deuil de leur dignité

Au fond n'est-ce pas simplement un juste retour des choses
si pour sourire sur une jolie photo de famille
c'est chez nous qu'ils viennent pour prendre la pose


lundi 18 juin 2007

426 jours

Fleur, tu vas casser la baraque à Bobigny....

426 jours et presque autant d’nuits
Que j’passe partout sauf dans un lit.
J’ai perdu mon boulot y’a un an et d’mi
Et à 55 ans, pour en r’trouver un, j’te mets au défi l’ami.
Ma femme en a profité pour m’annoncer qu’elle avait un amant ;
Elle a d’mandé le divorce en disant : « J’garde la maison, la friteuse et les enfants
Prends l’micro-onde et la bagnole
J’te laisse aussi la tondeuse et la batt’rie de casseroles ».
Mais heureusement j’avais des potes sur qui compter,
Enfin c’est c’que j’pensais, j’ai vite déchanté
Eux m’ont pas fait l’coup d’l’amant mais d’la p’tite amie
« J’suis désolé Jean-Mi mais Nathalie vient s’installer ici
Et elle veut faire un dressing dans la chambre d’ami ».
J’ai donc divorcé d’mes amis, à l’amiable cette fois-ci.
La voiture aussi ça n’a duré qu’un temps
Les émeutes de Clichy ont eu raison d’ma Fiat 500.

426 jours et presque autant d’nuits
Que j’me suis improvisé guide Mich’lin d’Paris.
Ma spécialisation ? Ponts, impasses, squats et taudis.
Un bibendum au moral dégonflé
Avec un bide quant à lui bien enflé ;
Un GPS sur pattes qui n’a plus la patate.
C’qui me bouffe le plus, c’est même pas d’rien avoir à grailler,
C’est d’devoir ravaler ma fierté et d’me mettre à mendier.
Ca j’vous jure j’arrive pas à digérer.
Et comme si c’était pas assez humiliant,
J’dois supporter vos regards méprisants.
C’est vrai qu’des fois avec votre fric j’achète du pinard
Mais c’est l’seul truc qui m’fait oublier ce cauchemar.
Vous m’donnez tous la gerbe avec vos résidences secondaires
Alors qu’les trottoirs de Paris sont ma résidence primaire
Et qu’mon caviar à moi, c’est les restos du cœur et la soupe populaire.

426 jours et presque autant d’nuits
Qu’la solitude m’a envahie, qu’mon ombre est ma seule amie.
J’me passerai bien d’ce fantôme de la vie
Car comme amant ou confident, y’a mieux, j’vous l’dit.
Les seules personnes qui m’ont soutenues
En vrai j’les ai jamais vues.
Coluche, l’Abbé Pierre et les autres j’trinque à vot’ santé.
La vie les a emporté alors qu’elle aurait dû leur offrir l’éternité.
C’est vrai qu’y’en a qui r’prennent le flambeau,
Qui essaient d’améliorer l’destin des clodos,
Mais la flamme qui brûlait dans leurs yeux à eux deux
Me f’sait t’nir et croire que d’main ce s’rait mieux.
Alors j’erre, me perds, espère et désespère,
Et finis par penser au pire, par oublier que moi aussi j’suis père.
Mais pour mes gosses j’suis rien de plus que leur géniteur
Qui à la sortie de l’école leur fait honte et peur.

Alors p’t-être que dans 426 jours et presque autant d’nuits
J’aurais grimpé dans la hiérarchie :
D’en d’ssous d’un pont j’serai passé au-d’ssus
Et d’un saut j’rejoindrai les autres qui trop vite ont disparu.

Fleur (2007)

Un p'tit dernier pour (avant?) la route

Et on se quitte avec un bel hommage, tout en finesse et sensibilité. Bravo, Neilo! On attend avec impatience les textes que tu écriras dans la voiture en allant à Bobigny...

Personne n'entend

Il y a le bruit des klaxons, les pneus qui crissent
les insultes des automobilistes qui fusent, dans l'air triste
les putes qui aguichent, qui crient leur réalité de sexe et d'argent moite
y a tous ces jeunes extasiés à l'ecstasy & la coke, avant d'aller en boîte
il y a, derrière une vitrine qui pue l'urine,
un mur de télés qui montre un monde en ruines
elles nous donnent des pubs pour des serpillières
des séries dosées de sexe, drogues, crimes et adultères
des pays dévastés par les guerres injustes,
lancées par le plus puissant des dégénérés de la terre
un autre écran, à côté, montre des macaques d'un autre race
qui sautillent, gesticulent et déblatèrent leurs rimes salaces
entourés de pétasses huilées en string qui dansent ou se prélassent
et attirent pourtant encore les regards des costumes trois-pièces qui passent
et dans tout ce bruit, personne n'entend rien

Il y a cette peur qui crie depuis l'intérieur
on montre du doigt la société rouleau compresseur
trouver une place ou s'en faire une
trimer pour une bonne retraite ou être heureux pour des prunes
avoir une longue carrière
prouver ce qu'on vaut, foncer, ne pas faire marche arrière
trouver un partenaire, partager le poids de la galère
ne pas mettre genoux à terre

Il y a toutes ces voix dans tous les sens
droits, devoirs, sans dessus dessousles questions sans réponses
ce que l'on sème en espérant la récompense
il y a cette pression qui comprime, qui perce les poumons
il y a les clichés, ce que nous sommes, ce vers quoi nous tendons
dans tout ce bordel, cette confusion intense
personne ne s'écoute vraiment

Il y a le soleil qui ose encore se lever, indécent
sur cette goutte d'eau qui tombe dans une baignoire de sang
il y a sa belle chevelure blondenoyée dans le temps en suspens
il y a sa détresse à elle dans l'eau, l'alcool, le sang et les médicaments
il y a ce mal de vivre résolu dans la mort
ce manque abyssal, inassouvi par les preuves d'amour
il y a des yeux qui pleurent
une réalité qui choque à coups de questions qui demeurent
il y a un choix qui ne cicatrisera jamais
les regrets de ceux qui ont essayé d'écouter
mais qui malgré tout l'amour donné n'auront pu empêcher
les mots énoncés de devenir veines sectionnées
puis il y a ce bruit de fond
imperceptible mais tellement présent
le murmure de ces deux yeux bleus implacables et profonds
qui nous regardent, apaisés et apaisants
ce n'est la faute de personne,
et elle espère que ça au moins, ceux qui l'aiment l'entendent.

Sean Poil (2007)

Ter repetito (record battu!)

Et encore quelques rimes acerbes...

CE QUI M'EMBETE VRAIMENT


j'ai émergé d'entre les craquelures du béton
comme la mauvaise graine qui pousse là où personne ne l'attend
j'ai apprivoisé les remous urbains
d'un mouvement de la main
pour en faire le même calme apaisant
qui berce doucement la surface d'un étang

les doutes infestent mon présent
que mon passé gangrène de son indécence
doutes aux ramifications incessantes
incrustés dans mon cortex
aux fondations branlantes
c'est sans mouvement
que mes humeurs sont perpétuellement changeantes

j'ai des voyages plein la tête
des paysages par rafales de tempêtes
mais j'ai le cul rivé à ma chaise
greffé à une réalité dans laquelle je m'empêtre
j'ai les jambes lourdes de bitume crasseux
alors que mon horizon désiré se pavane devant d'autres yeux

j'ai dix cahiers de rimes
qui tapissent le fond de mes tiroirs
comme on cache l'arme du crime
mes textes racontent toujours la même chose
stigmates de mon être pathétique en vers et en prose
10 000 fois le même sujet dans ces carnets
& l'absence de sens dans ces heures de réflexion,
en encre dispersées
mes feuilles volantes n'ont de volantes que le nom
car ma réalité étalée les rive à l'obscurité de ma dépression
poésie de caniveau,
elle ruisselle dans mes canalisations embourbées de poison
j'ai toujours revêtu cette mélancolie
aussi loin que s'en souvienne mon embryon
j'ai grandi, appris le respect obligé du père
la contrainte du sang, le sens du devoir et la pitié
donc quand j'ai des vacances,
j'donne du temps à ce prof d'université exilé en cité
mais franchement, le poids des gênes me gène
m'empêche d'être ardoise vierge
un peu comme des milliers de petites mains qui me retiennent

ça choque
ça surprend d'entendre mes mots à l'acide
parce que ma poésie de caniveau
c'est peu d'amour, beaucoup de haîne
mes joies, mais surtout mes peines
j'éjacule mes vérités amères d'aversion
& mes vers puants & puérils incrustent tes vêtements
pour ensuite empester chaque recoin de ta maison
comme ce tapis moisi que se disputent
les résidus de sueur, de pisse et de gerbe
ce soir, je te donne mes rimes acerbes

j'décortique la vie aux rayons X
j'ai X raisons de craindre la vie & ne veux plus être triste
j'dissèque les comportements dans un bain de vitriole
analyse vos assauts assertifs dont mon esprit subit le viol

au final le seul truc qui m'embête vraiment
c'est d'avoir toujours été sérieux comme un grand
là ou j'aurais dû fumer, boire, baiser à profusion
au final, le truc qui m'embête vraiment
c'est de vivre en étant conscient
que la futilité règne sur chaque parcelle de mon présent...


SEAN POIL (2007)

Et de deux!

Et revoilà notre Sean Poil, plus émouvant que jamais pour le number two.

Passer la nuit dans ton esprit

Il y a
Comme un brouillard tout autour
Une purée de poids qui donne à chaque lampadaire son abat-jour
Puis il y a moi
Au milieu
Indéchiffrable, coupé du contexte
Comme dans nos enfances de jeux joyeux, ignorant tout le reste

Il y a ma silhouette
Et les méandres de mes démons qui sourient
Et vous me reconnaissez soudain :
Nous nous sommes déjà croisés, dans une autre vie
Les souvenirs se fixent
Prennent de la consistance
Et le goût des baisers remonte à la surface
J’ai embrasé vos pensées des milliers de fois
Jusqu’à ne plus avoir de forces
Ne plus avoir de mots
Ne plus avoir de voix

Je suis ce clochard de la poésie
Doigts lacérés par le vent et la pluie
Doigts acérés enserrant le bic
Papier défiguré de ma solitude étalée, de tout ce bruit

Je suis l’ombre sur le pavé
Immobile au plus profond de la nuit
Couvant les prochaines lignes
À déverser dans les oreilles d’autrui

Je suis ce coin de rue humain
Qui s’accroche et persévère
Qui écrit chaque minute d’une vie,
Là où les autres poètes perdent leurs vers

Je longe les murs des cimetières
En sifflotant des comptines d’hier
J’ai, au fond, le besoin créateur
Et l’âme guerrière

Les murs des ruelles saturent
Des chansons des autres que je défigure
Les rues et coins sombres me connaissent bien
Je leur donne mes errances de chien
Passage rapide comme mes vers récités
Je suis un clochard de la poésie
& offre mes vers, en cendres dispersées…

Ce soir, je suis content de vous revoir
J’avais besoin d’une tête pour m’héberger
Me blottir au creux de vos idées noires

Je vais passer la nuit dans votre esprit
À chuchoter dans le lit de vos oreilles
Des comptines auxquelles je ne crois pas
Mais rassurantes et sans pareilles
Je serai un ruisseau de paroles apaisantes
Jusqu’au réveil

Ouais, je vais passer la nuit
À ramper dans vos pensées
Remonter aux racines de vos raisonnements
Courtiser votre sentiment d’abandon
Boire les larmes causées par l’absence des parents
J’vais débattre avec vos préjugés
Remettre à jour les jauges de ce en quoi vous croyiez
J’vais tenir chaud à vos souvenirs d’amis éteints
Dessiner des sourires dans votre boîte crânienne, dans chaque recoin
J’vais effacer les cicatrices de la vie chienne
Ce soir on va noyer vos peines dans les miennes

Alors n’ayez crainte
Ce n’est qu’une nuit dans votre tête comme une douce étreinte
Parce que
Depuis mon brouillard, je peux créer des fleurs
De l’amour et des papillons chasseurs de douleurs
Des forêts d’arbres étincelants, séduisants de senteurs
Peuplés d’êtres voltigeurs, incandescents de splendeur
Peurs et pleurs censurés pour quelques heures
D’un revers de ma main, je peux faire pousser aux branches des fruits en forme de cœurs
J’déposerai un parfum frais et sucré en suspension dans l’air
J’guiderai vos pas vers chaque recoin où se trouve le bonheur

J’vais juste passer la nuit dans votre esprit
À chuchoter dans le lit de vos oreilles
Des comptines auxquelles je ne crois pas
Mais rassurantes et sans pareilles
Je serai un ruisseau de paroles apaisantes
Jusqu’au réveil

Sean Poil (2007)

Et voici un texte GEANT du p'tit Neilo !

Bienvenue au poète du bitume! Un talent à l'état pur et... en tres lenguas! Just enjoy...

Avec un "n" minuscule

neil, avec un « n » minuscule,
plume qui gesticule
dessine des croissants de lune dans le ciel jusqu’au crépuscule
des vers qui s’articulent
circulent de façon circulaire,
forment un monticule de vers… à soie
je tisse mes idées aux fils de lettres maladroites
je dors à la belle étoile… filante, fuyante comme moi
étendu sur un hamac filé des mots qui me hantent
j’égraine mes textes sur les routes que j’arpente

neil, avec un « n » minuscule
meilleur ami du micro
artisan du bic, orfèvre du mot
preneur d’otage de lettres,
expert de la cristallisation sous encre
du sang d’encre noyant mon moi profond
mon balluchon de voyageur
est plein de rimes vieilles comme le monde
ma poésie me dépasse
car elle existe depuis que l’homme se sonde
j’voyage léger et dors à même le sol
fredonne mes délires en paroles sur une clé de sol
colporte mes vers célestes d’étoile en constellation
me déleste de la poussière stellaire dans mes yeux, brun profond

bohème voyage
parce que neil avec un « n » minuscule, ça veut dire nuage
chargé de pluie, toujours de passage, page par page
mis pies descalzos
son testigos del camino transcurrido
arrastrando polvo bajo un cielo oscuro
soy gitano gritando su letra
a medida que se desvela la mentira
mirando para dentro, siempre desde fuera
inspirado por el espectáculo de cada ventana
dame papel y boli, yo te entrego mi alma

et c’est partout pareil
sur le mur de ce club de Valence,
dans la pénombre d’une glauque ambiance
j’écris mes vers prise de conscience
ma poésie liberté, ma dernière chance

et c’est partout pareil
je plante mes coups de marqueur noir orageux
dans la porte des chiottes de ce pub poisseux
j’aligne sans relâche quand mon cœur sonne creux
de Bangor à Candem Town, je scande mes vers vicieux

i 2 got my old sweet song
i sing it on the road cuz it’s where i belong
neva fall 2 low cuz i stay close 2 da ground
incorruptible pen, even with my back against the wall
found a photograph once that made my sound b found
backporch soul contemplatin the sun goin down
i analyze, don’t compromise
aint no time 2 lose, i don’t victimize
i’m just tryna rize

pendulier reclus dans un atelier sans science
neil avec un « n » aussi minuscule
que la mécanique de l’existence
c’est la vie que j’essaie d’ausculter de mes mots minutieux
je démonte sa complexité
avec la déconcertante simplicitéde vers écrits longtemps avant que je sois né.

Sean Poil (2007)

samedi 16 juin 2007

Le Professeur V slame aussi en musique...

Et voici, dans un genre un peu différent et en "exclusivité" pour Rien que des mots, un poème un peu plus récent qui, lui, n'a jamais été déclamé en public. N'hésitez pas à réagir! Le Professeur V saura s'il doit s'abstenir...
DAHOLYMPIA

C’est dingue comme notre vie est scandée
Par les chansons, la variété
Comme le moindre de nos étés
A quelques notes est associé

Marcel Proust a su formuler
Bien mieux que je n’pourrai jamais
Ces liens forts avec le passé
Moi je ne puis vous proposer
Faute d’une Madeleine musicale
Qu’un Mellow Cake à deux balles

Mais Mellow et Cake ça fait peu
De temps que j’ai flashé sur eux
Reprenons dès la maternelle
Une vie pleine de décibels
C’est là que tout a commencé
Et c’est pas près d’se terminer

A 4 ans sur YMCA
J’lui donnai mon premier baiser
A 19 sur Daholympia,
J’ai tout d’suite su que ce s’rait toi

C’est dingue comme j’ai pu écouter
Les singles de Jean-Luc la-Haye
Ou, même si j’jurais qu’j’aimais pas,
Les albums de Chantal Goya

A l’époque ma mère se plaignait
Le dimanche devant la télé
Tu sais ton père n’est jamais là
J’ai choisi Frankie mais pourquoi

Mais Frankie, l’autre, c’est bien plus tard
Qu’il sortit sa chanson d’ringard
C’est bon Frankie, c’est bon bon bon
Revenons plutôt à nos moutons

J’en étais à l’école primaire
Quand j’passais ma vie chez l’disquaire
C’est là qu’tout a continué
Et c’est pas près d’se terminer

A 9 ans sur Gangster d’amour
Je ne voyais qu’elle dans la cour
A 19 sur Daholympia,
J’ai tout d’suite su que ce s’rait toi

C’est dingue comme je peux associer
Benny B à des belles années
Comme son copain là, Daddy K
Chez moi signifie amitié

A l’époque Laurent était là
Un jour chez lui un jour chez moi
Mon père répétait à tout va
Marie-Lou préfère quand j’suis là

Marylou c’est dans ces eaux-là
Que Polnareff la salua
Mais goodbye Marylou, goodbye
Au bout d’ce slam il faut que j’aille

J’en étais aux années collèges
Fini les Punk et la New Wave
C’est là qu’tout a continué
Et c’est pas près d’se terminer

A 15 ans sur Début de soirée
J’ai compris qu’elle m’avait trompé
A 19 sur Daholympia,
J’ai tout d’suite su que ce s’rait toi

C’est dingue comme mes goûts ont changé
Adieu Cabrel bonjour Mickey
Comme j’ai hissé la barre plus haut
Adieu Bruel bonjour Mud Flow

A présent c’est à côté de toi
Que j’fredonne mes chansons tout bas
Frankie, Marie-Lou sont plus là
J’vis avec une superbe Isa

Le grand Brel, y a longtemps déjà
Qu’une autre Isabelle il chanta
J’espère qu’aujourd’hui avec moi
Tu ris au berceau de ta joie

Je crois qu’je vais arrêter là
Ce p’tit poème, hein, rassure-toi
Nous deux ça va continuer
Et c’est pas près d’se terminer

Y a un an cette fille m’a dragué
Sur quoi j’ai déjà oublié
Mon amour ce s’ra toujours toi
Mais p’t-être plus sur Daholympia
Professeur V (2007)