samedi 12 mars 2011

Scène slam du 10/03 - Dolido

Elle est folle

Elle est folle, telle une farandole ces mots scandés par une bouche excédée s’envolent.
Elle est folle, … je suis folle.
Ce diktat sortait de la bouche du corps même de ma mère là où j’étais blottie, alvéole, petite folle en devenir.
Qu’est qu’être folle ?
7 ans, telle une bestiole, je rampe, moche, sans gloriole, je troue mes poches avec des babioles, je vais à l’école j’attends avec impatience la cloche, symbole de la délivrance de la geôle scolaire.
Douze ans, j’me console, j’suis grande, mes guibolles chaussées de blanc ressemblent à des marioles mais juste pour les rigoles de la chaussée à carrioles.
Mais qu’est-ce qui fait qu’on dit que je suis folle? Moi je ne voulais pas une banderole : Dominique on t’aime. La folle que je suis voulait juste qu’on me donne une parole d’amour.
18 ans, ras le bol, de mes guibolles, de mon acné qui me colle, de ma sœur qui me colle tout autant. Moi je voudrais être une belle luciole, dormant dans la corolle d’une fleur des champs, j’voudrais être frivole mais c’est encore l’école avec les hyperboles, et tout le saint protocole, pas de bol !
20 ans, pas de barcarolle, j’me trouve folle d’espérer qu’un troll me trouve drôle et qu’avec lui j’m’envole mais ce ne sont que des fariboles.
25 ans, pas de troll mais un mari et blotti dans une de mes alvéoles, Laurent, mon fils, un atoll de vie. Oui de joie, je suis folle.
52 ans, là je suis devenue folle, une saloperie me colle au corps, une sale bestiole, me colle une année, j’me sens molle, Le symbole de cette maladie est un crustacé qu’on aime déguster : le crabe, dans ce cas-là, je ne l’ai pas dégusté, c’est lui qui m’a dégusté.
Cette année-là, la folle ajoute une qualité à son curriculum vitae : divorcée.
54 ans, pas de bol, un type, un vrai mariole, me vire de mon boulot par un mail, et il rigole. Pendant sept mois, je dégringole, la folle déboussole, je suis plus bas que le sol, je m’étiole, est-ce comme cela qu’on devient folle ?
Aujourd’hui, je me sens toujours sans gloriole, sans auréole, j’ai gardé mes créoles, mon passé me colle et Polnareff reste l’idole de mes 15 ans, est-ce pour cela que je suis folle ?
J’ai découvert le slam, les passeurs de Culture, flammeroles de vie, je me rafistole, je me slamfolle, tant pis si je reçois des casseroles. Mais je sais qu’ici j’ai trouvé la maison folie.
A 55 ans, la folle divorcée attend toujours qu’un troll la trouve drôle et folle et qu’ensemble ils s’envolent dans une folle farandole, …
Ah c’est pour cela que ma mère me trouve toujours aussi folle, … LOL

Scène slam du 10/03 - Furby Knight Fever

La tribu du slamos

En regardant
Les photos de la dernière scène slam
Une pensée m’est venue
Oui … A notre manière
Nous faisons tous partie d’une tribu
Quelque soit le genre artistique que nous maîtrisons
Bien différents …Et à des degrés divers
Oui … Nous tous ici réunis … De ce feu magique … Nous sommes chacun … Une flamme.

Quelque soit le thème utilisé
Ou la façon de s’exprimer
Un coup de gueule sur notre société actuelle destructrice …
Un coup de boule mental … A quelqu’un que l’on aime bien… A donner
Ou une réflexion sur le temps qui passe
Une improvisation de 6 plombes
Ou un délire de guedins salace
Un délire de jeux de mots
Ou un texte bien rigolo
Sérieux
Ou irrévérencieux
Court ou long
Un texte … Chez nous … Tel qu’il soit … Est toujours bon
Une fois par mois …
Une voix qui vous dit tout bas
« N’oublie pas …
Tu slammes à la maison Folie … Quelle joie ! »

Telle une sirène … Elle nous appelle
Son cri ne fait que t’attirer
Vers elle … Tu voles à tire d’ailes
Vers ce lieu magique qui ne fait que …
De plus en plus … T’attirer
Magie d’écrire … Quand tu nous tiens
Vers ce lieu de lectures
Et d’aventures
Devenu pour nous un lieu de culte … Un endroit divin

Oui … Tu as rejoins la tribu faite de partage de textes et de verres gratuits
Sois en fier
Car … D’honorer ton dieu « Slamos »
En faisant toutes tes proses
Thérapie ou bien …
Juste … De parler en public …
L’Envie
Tu es … d’un « S » majuscule … Marqué
Cœur Slamique … Tu es devenu …
A tout jamais

Appel aux novices … Troubadours
Si tu ne nous a pas encore rejoins
Ce n’est qu’une question de minutes … Peut – être … De jours …
Tu ne scappera nié longmin’

Alors mes frères … Mes sœurs slamiques
Comme le dimanche … A la messe
En préambule à toute cette soirée
Levons nous et slammons

Slamos
Notre dieu du Slam
Dieu de la créativité et de l’inspiration
Donne-nous la force de trouver un texte et des rimes riches
Pour qu’à … La prochaine scène slam
De nos futures créations … On l’enrichisse
Que notre texte ne dépasse pas 3’10
Sinon … Des pertes de points sont promises
Délivre donc notre imagination
Et aides nous … Dans nos artistiques … Réalisations
Au nom … Du Smith … Du Smith … Du Smith … Et du Eiffel
Slamen

Dites … Il n’y a pas un intrus dans ma dernière phrase ?

Encore une dernière chose … Une nouvelle loi slamique vient de voir le jour

Si … Pour ton dieu Slamos
Honorer … Par tes proses …
3’10 … Tu dépasseras …
Malgré tes pertes de points fortuites
Ton dieu … Plus tard … Te remerciera

Scène slam 24/02 - Alain de l'Ombre

Les burnes du curé (sur l'air "La bonne du curé" d'Annie Cordy)

Ces gamins ouin ouin ouin, quel festin ouin ouin ouin
C’est très facile d’être pédophile
Quand on est un mec comme moué
J’ai du pouvoir, de l’or en barre
C’est dieu qui me l’a donné
C’est sous la bure que ça carbure
Qui viendra me soulager
La vie est dure quand on aime forniquer

Et quand le diable, impitoyable, me tire par la queue
Ca me titille, ça m’émoustille et ça me rend nerveux
J’fais qu’des bêtises au sein de l’église
J’peux point m’en empêcher
Que dieu pardonne aux burnes du curé

Ces gamins ouin ouin ouin, quel festin ouin ouin ouin
Moi à confesse, j’aime ceux qu’on fesse
Et qui se laissent tripoter
Une main qui glisse sur leur peau lisse
Et ils se mettent à trembler
Rien n’me désarme, même pas leurs larmes
Faut surtout rien ébruiter
Car c’est ensemble qu’on lav’ra vos péchés

Et quand le diable, insupportable, me tire par la queue
J’suis pas un ange, ça me démange et ça me met le feu
Pulsions divines, ça me fascine
Toute cette impunité
Que dieu pardonne aux burnes du curé

Ces gamins ouin ouin ouin quel festin ouin ouin ouin
Quand la justice soudain s’immisce
Et vient perquisitionner
J’comprends plus rien j’aime mon prochain
Qu’a-t-on à me reprocher
Toutes ces plaintes pour quelques étreintes
Ne doivent pas me tracasser
Avec mes potes, on se sent protégés


Mais quand le diable qu’est pas fiable m’fait passer aux aveux
C’qui m’turlupine et me chagrine c’est qu’on m’traite de vicieux
Il était question d’une prescription
Mais je crois qu’ c’est râpé
Que dieu pardonne aux burnes du curé

Ces gamins ouin ouin ouin quels…destins ouin… ouin….ouin…

Scène slam du 24/02 - M'sieur Dam

La soupe à la grimace

Y’en a qui parlent trop quand d’autres parlent peu
Y’en a qui parlent peu quand d’autres parlent d’eux
Des qui répondent à des questions qu’ils ont eux-mêmes posées
Qui savent TOUT mieux que tout le monde puisqu’ils ont déjà tout fait !
Des qui se répandent en fausses rumeurs
Des qui sentent bons même quand ils pètent
Car vu qu’ils pètent plus haut qu’leur cul
Il faudrait pas qu’ça compromette
Leur haleine fraîche d’idées reçues
Des qui vomissent leur petite vie
Qu’ils étudient au microscope
Avant de la j’ter, sans un faux pli sur un écran cinémascope
Des qu’ont jamais vu la mer
mais qui surfent sur leur connerie…
Des qui voudraient bien avoir l’air
Mais qu’ont pas l’air du tout !
Y’en a qui croivent détiendre la vérité
Avec un sérieux qui frise le ridicule
Qui parlent la langue de Molière
Et qui cherchent dans l’dictionnaire
Comment s’écrit « Schaqueuspahère » (Shakespeare)
To be or not to be un bouffon?
Certains devraient s’poser la question!
Des qui cultivent des refrains dans leur champ d’ignorance
Qui réfrènent des cultures derrière une arrogance…
Que même un coq sur son fumier aurait le tact de n’pas montrer
Y’en a qui font d’la POESIE
Des fois qu’personne s’rait au courant !
Les vraies terreurs des r’pas d’famille
Quand vient l’ennui après l’vin blanc
Des qui parlent d’eux dans des proportions qui forcent le respect
Faudrait qu’on invente une médaille
Qu’on épinglerait sur les langues trop bien pendues
Afin qu’elles pendent encore plus
Elles qu’elles s’épanchent impudiquement
Sur les pompes qu’elles inondent de leur écume triomphante !
Et ça s’égoutte et ça s’épanche et rien ne peut les arrêter !

Y’en a qui parlent trop quand d’autres parlent peu
Y’en a qui parlent peu quand d’autres parlent pour deux
Des qui « mot compte double » et ne passent jamais leur tour
Car leur connerie est un empire, soyez certains qu’il vaut l’détour !
Des qui belotent, rebelotent et dix de Der
et veulent en plus le cul d’la crémière
des qui 1,2,3 SOLEIL car quand le roi explique
on écoute et on s’émerveille !

Des qui ne voient pas à travers leurs fenêtres
Que des étoiles brillent dans nos campagnes
Et qu’elles ne tournent sûrement pas autour d’eux
Des qui n’ont que leur envie dans la bouche et qui la tartine
sans complexe et sans pudeur
sur vos oreilles dégoulinantes de les avoir trop écoutés.
Des qui aboient, qui balbutient, qui postillonnent et des qui crachent mais pas plus loin que ça

Et il y’en a qui parlent peu et qui écoutent et qui écoutent encore
avec un sourire au coin des lèvres
qui boivent les paroles
mais du bout des lèvres
en prenant bien garde de ne pas garder en bouche trop longtemps
la saveur de ces mots obsolètes et délavés
à force d’avoir été digérés trop souvent.
Des qui feignent de se pâmer devant l’étalage de connerie
distribuée au kilomètre carré
en se marrent bien dans leur barbe de la tête de gondole
qui brade sa vie non pas au plus offrant
mais au plus poli !

On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre, Messieurs Dames Non !
On met de l’eau dans son vin
Et puis le vin, on le verse au fond de son assiette
Qu’on remue délicatement
Pour que de la soupe à la grimace
Que suscite leur masque et leur costume
Pour que de la soupe à la grimace
Qu’on boit de guerre lasse avec amertume
Pour que de la soupe à la grimace
Il ne reste rien.
Pas même une miette

Mais il est tard et l’appétit me taraude depuis quelques temps déjà
Il me faut rentrer chez moi
Et balayer devant ma porte.
Je m’installerai à ma table
Puis je verserai dans mon assiette rongée par l’usage
MA soupe à la grimace
Elle sera brûlante comme à chaque fois
Alors je soufflerai puis j’y cracherai mon venin
Pour la refroidir de ma rancœur.
Puis j’avalerai avec entrain
en réprimant des hauts le cœur
pour que de cette soupe à la grimace
qui me déforme de l’intérieur
pour que de cette soupe à la grimace
il ne reste rien
sinon quelques miettes
au fond de ma gorge
et que je viens de vous livrer.

Mieux vaut ça que de s’étrangler !

jeudi 3 mars 2011

Scène slam 24/02 - Vagablonde

Ô Capitaine

Ô capitaine, mon capitaine
J’ai vu par-dessus bord
Une femme à la mer
Ayant perdu le nord
Et qui s’échouera … célib’ à terre

Pour oublier ce jeune marin
Qui promit une histoire magnifique
Pour oublier ce gros crétin
Avec qui ce fut … Titanic

Ce jeune marin
Que j’ai aimé
Jusqu’à plus soif
Puis j’ai perdu pied
Et bu la tasse

Oui ! oui car à Vin-cent
Ou mille lieues sous les mers
Ya toujours un espoir
Une vaine lumière

Accrochée à mon radeau
Car médusée de mon état

J’me suis rel’vée
Le cœur bancal
J’ai bien ramé
M’suis fait la malle

Vers la route du Rhum
Pour un tour du monde en solitaire
Sans assistance, sans personne
Sans carte ni repères

Destination inconnue
Où craintes et peurs j’inhibe
Allez, barre à tribord toute Captain !
On trouvr’a peut être les Caraïbes

Un Jack Sparrow sur son BlackPearl
J’kiffe les pirates et les voleurs

Des gens d’passage, d’un bref instant
Qui prennent mon vogue à l’âme
Ma vague à l’homme
Et y surfent un moment...

Me r’mettent sur pied
Pour lever l’ancre
Face aux dangers
Sans nœud au ventre

Ô capitaine, mon capitaine
J’ai vu par-dessus bord
Le jeune marin
Pris de remords

Soit disant perdu
Dans les bras de naïades
Des pauvres folles
Séduites par tes jolies tirades

Toi ! le vieux loup de mer
Que j’accable de tous mes maux
Toi ! le fantôme dévastateur
Jugé coupable, c’est pas trop tôt

Mais j’me rassure
Car quand les sirènes, ton heure, sonneront
Elles te mèneront tout droit, direct, vers le fond

Et moi, la sombre épave
Où il reste encore en cale
2 – 3 trésors cachés
Des sentiments bien pâles
Enfouis ... mais pas sous clés

Alors j’ai tourné la page
Sur des flots tranquilles
Je pars à l’abordage
Je charme et je pille !

Ô capitaine, mon capitaine
Le jour se lève
L’horizon clair
Le jeune marin
Est loin derrière

Parc’que messieurs
On n’oublie pas
Quand ça chavire

Parc’que mesdames
On n’amarre pas
Un bateau ivre.