mercredi 27 février 2008
Soirée slam du 21/02 - Philippe -
mardi 26 février 2008
Soirée slam du 21/02 - Professeur V -
J’AIME PAS LES FRANCAIS
Notez qu’ils se prennent peut-être pour le Pic de la Mirandole, mais qu’au moins ils l’ont gagnée la coupe du Monde. Parce qu’eux, ils ont confiance en eux, pas comme les Belges. Puis ils ont des vrais supporters. Nous quand on va voir les Diables Rouges, on part au stade en se disant qu’ils vont de prendre une raclée, on commence à ricaner à la première mauvaise passe et si on encaisse un but, on se met carrément à encourager l’autre équipe...
dimanche 24 février 2008
Soirée slam du 21/02 - Fleur -
La vie est belle
Je te disais : « Prends la voiture »
Tu me disais : « La vie est belle »
Il te disait : « C’t’à cause de toi si j’ai pas eu ce job »
Elle te disait : « T’as travaillé si dur pour avoir ce boulot, mon fils»
On se disait : « On l’appellera Martin »
Nous lui disions : « C’est le patron qui m’a engagé, si t’as un problème, va le voir »
Vous lui disiez « Crève sale polonais, et juif en plus »
Ils lui disaient « T’as fait des études pour trouver ce boulot, tu le mérites »
Elles lui disaient « Pas d’étrangers dans notre quartier, et juifs en plus »
Je t’ai dit « Fais attention et appelle-moi quand t’arrives »
Tu m’as dit « Arrête, mon cœur, t’es pire que ma mère ! »
Il t’a dit : «Un jour on te butera en bas de chez toi »
Elle t’a dit : « Il aura tes yeux, mon fils »
On s’est dit : « On le protègera de tout ça »
Nous lui avons dit : « Fous nous la paix ou on appelle les flics »
Vous lui avez dit : « Crève sale polonais, et juif en plus »
Ils lui ont dit : « Fais attention, « France, terre d’accueil », c’est une belle illusion »
Elles lui ont dit : « T’approche jamais de nos enfants »
Je te dis : « Prends la voiture »
Tu me dis «A tout de suite »
Il te dit : « Ne me supplie même pas, à trois t’es mort»
Elle te dit : « Il m’appellera Mamie ? J’aime pas, c’est moche, Mamie »
On se dit : « Un jour on partira »
Nous lui disons : « Range ton flingue, ça ne résoudra rien »
Vous lui dites : « Crève sale polonais, et juif en plus »
Ils lui disent : « Un diplôme d’ingénieur ne vaut rien contre la haine de l’Homme »
Elles lui disent : « Bien fait pour lui, il l’avait mérité ce juif, et polonais en plus »
Je te dirais : « N’oublies pas tes clés »
Tu me dirais : « Mets ton écharpe, tu vas prendre froid »
Il te dirait : « Je t’ai buté mais j’ai pas récupéré mon boulot »
Elle te dirait : « Il a tes yeux, mon fils »
On se dirait : « France, terre d’accueil »
Nous lui dirions : « C’est le patron qui m’a engagé, si t’as un problème, va le voir »
Vous lui diriez : « Crève, sale polonais, et juif en plus »
Ils lui diraient : «On ramène ta femme et ton fils au pays, ils seront en sécurité là-bas»
Elles lui diraient : « Il finira comme son juif de père »
Je te disais : « Prends la voiture »
Tu lui disais : « La vie est belle »
Il te disait : « Un jour on te butera en bas de chez toi »
Elle te disait : « T’as travaillé si dur pour avoir ce boulot, mon fils»
On se disait : « Un jour on partira »
Nous lui disions : « Range ton flingue, ça ne résoudra rien »
Vous lui disiez « Crève sale polonais, et juif en plus »
Ils lui disaient « France, terre d’accueil »
Elles lui disaient « Pas de juifs dans notre quartier, et polonais en plus »
Je t’avais dit : « Prends la voiture »
Tu m’avais dit : « La vie est belle »
Janek, 29 ans, ingénieur polonais, arrivé en France le 25 octobre 2006, tué le 4 février 2007 par un candidat refusé au poste d’ingénieur pour lequel ils avaient tous deux postulé.
Soirée slam - Rachel MaRachel -
A mon étoile
Mon nom est 75350
Il est gravé sur mon bras
Il est inscrit dans ma chair.
Hier j'avais gravé mon nom
A côté du tien,
Sur l'écorce d'un vieux chêne.
Mon hier...qu'en est-il advenu?
Seulement quatre lettres creuses,
Dans un enfer où le temps se disloque,
Où le décompte des minutes
N'est qu'un peu plus de souffrances
Volées à la mort.
J'avais gravé nos noms
Sur l'écorce d'un vieux chêne...
Déraciné, abattu,
Il n'y a plus que la boue, le froid, les cris,
La faim et la peur au ventre.
Mon nom est mort
Et le tien aussi.
75350, c'est mon nom.
Il est gravé sur mon bras,
Pour effacer ma vie.
J'embrassais tes yeux
Sous le vieux chêne,
Je carressais ta peau
Pour en connaître le paysage.
Je touche mon visage
Et je ne sens que des os.
Mes doigts ont oublié
La chaleur de ta chair.
Tu aimais faire glisser mes cheveux
Entre tes mains,
Tu aimais me voir sourire
Et que se posent sur toi mes yeux brillants.
Ils ont volé mes cheveux
Ont piétiné a jamais mon sourire
Eteint la flamme de mon regard.
Je m'appelle 75350,
C'est mon nom.
C'est gravé sur mon bras,
Gravé dans ma chair et dans mon sang,
Gravé dans ma tête.
Voilà tout ce qu'il me reste,
Ma vie est un numéro,
Une place dans la file vers la mort.
Hier je gravais nos noms
Sur l'écorce d'un vieux chêne,
Je gravais notre amour
Comme un témoignage au monde.
Mais un numéro ça n'aime pas.
Un numéro ça n'espère pas.
Un numéro ça ne se souvient pas.
Ca n'existe que pour ces chiffres:
7 5 3 5 0
Sur l'écorce d'un vieux chêne
J'ai eu un nom,
Sous son feuillage je t'ai aimé,
Sous un ciel étoilé
Je t'ai embrassé
Toi qui n'a plus de visage,
Moi qui ne suis même pas une ombre.
J'ai cru que toutes les étoiles
Avaient la même couleur,
J'ai cru que chacun pouvait la choisir son étoile
Comme un rêve à poursuivre.
Mais mon étoile est tombée dans la boue,
Enfouie sous les hurlements,
Ecrasée par la peur,
Une étoile tâchée de sang
A qui l'on interdit d'exister.
Je respire et j'attend,
Je vis machinalement
Parce qu'on ne m'a jamais appris à mourir.
Est-ce cela l'espoir?
Alors c'est un espoir de fou...
Soirée slam du 21/02 - Michel -
Enfin finies mes heures d’école ; maintenant commencent mes heures de colle
J’ai beau chercher, ça ne vient pas, l’inspiration n’arrive pas
Un poème pour d’main matin c’est pas facile pour un gamin
Enfin finies mes heures de colle, là ça d’vient lour, j’en ai ras l’bol
En c’moment même j’attends ma mère, y pleut et j’ai oublié mon imper
J’avance vers l’arrêt d’bus ; MINCE j’l’ai raté, bonus malus : j’retourne à pieds
Y’en a marre, j’ai des frissons ; décidément, rien n’tourne rond
J’arrive chez moi, j’suis tout trempé ; personne n’est là, j’suis enrhumé
J’cherche à goûter, rien m’semble bon, y’a deux trois fruits, une boîte de thon
J’ai trois ZERO à faire signer mais j’en ai ma claque et j’suis vanné
Je vais me coucher et me sens lourd ; après tout, demain est un autre jour,
Enfin… j’espère !
Soirée slam du 21/02 - Alex et Malik -
(Alex) Un jour une prof m'a dit
Tu penses trop, tu vas te faire du mal
Penser c'est comme manger j'lui ai dit
Peut être que je mange trop, peut être que j'mange mal.
Je suis de ceux qui se plaignent
Pro râleurs qui ne cessent de geindre
Pourtant on peut pas dire que je saigne
J'suis de ceux qui ne sont pas à plaindre
J'suis né chez les privilégiés
Là où tu bouffes chaque jour pour trois
donc j'devrais peut être la fermer
Faire comme tout le monde, penser à l'étroit.
Y’en a qui mange pour vivre
Et d'autre qui vivent pour manger
Moi je pense pour vivre
Et peut être même que je vis pour penser
Et la j'pense à ceux qui voudraient vivre
Avoir juste un peu a dammer
J’ai pas lu le code pénal
Mais j'crois qu'tu peux t'faire enfermer
Pour non assistance à personne en danger
La moitié d'la planète crève la dalle
J'crois qu'on peut tous se faire embarquer
Avec notre production
On en ferait becqueter 12 milliards
Mais comme ça cracherait des millions
On en fait bouffer qu'un quart
J'comprends pas,
Où sont les fonds de cotisations?
Pourquoi on me parle d'évolution?
Je n'vois que des singes en perdition
Où est notre grande humanité?
Où est notre belle société?
Chez nous on bouffe à satiété
Mais pas moyen de partager un grain d'blé
Chacun 1 euro ou un dollar
Y'aurait pas d'quoi en tchouler
Puis tu fais fois 3 milliards
Et voila le problème est réglé
Mais tu m'diras
C’est pas si simple que ça
Y’a des lois derrière tout ça
Et personne ne peut en réchapper
C'est peut être ça l'problème à régler
C'est qu'il y a des lois
Pour les laisser crever
On fait du tourisme de masse
C'est sûr ça fait tourner leur économie
Mais si on expose nos liasses une fois sur place
Qu'on leur montre que l'Europe c'est le paradis
Tu vas voir si ils vont l'aimer leur pays
Après t'as une bande de bouffons
Qui se plaignent de l'immigration
Et y'en a pas un pour se poser la question
D’où vient leur courage de quitter leur nation
En y laissant leur femme et leur fiston
J'sais pas, ils se disent que c'est par plaisir
Ils viennent nous taxer notre blé
Mais bien sûr, ça les fait jouir
Tout quitter, ...
Leur famille, l'endroit où ils sont nés
Sans savoir ce que le futur va leur réserver
Parcourir des kilomètres à pied
Avec une fois arrivé
90% d'chance de s'faire éjecter
La famine des pays défavorisés
C’est avant tout une inégalité
Mais pour se pavaner comme un gros lard
Faut monnayer uniquement en euros ou en dollars
Chaque gouvernement fait tourner son pays
Développe son économie
Part en surconsommation
Et baise les autres populations
Si tu n'fais pas partie de la bonne communauté
Tu fais parti de ceux qui se font baiser
Pendant qu'ils parlent d'insertion sociale
Je te parle de racisme à un niveau mondial
On a des problèmes d'immigration
Et en plus on est en surpopulation
Quoi de plus facile que de les laisser claquer?
Et comme ça l'affaire sera classée
Remets le monde a l'échelle d'un Colisée
Et tu verras qu'au fond rien n’a changé
Toute l'Europe observe depuis les gradins
Et les esclaves se battent pour un bout d'pain
Regarde les américains
Ils ont gardé le glaive à la main
Le tiers monde englobe
Les deux tiers du globe
Et c'est toujours le même tiers qui les gobe
J'crois plutôt qu'on a les boules
De les laisser se déveloper
T'imagines nos gueules
S'ils veulent nous faire payer
C'qu'on leur a fait endurer
(Malik) Je rêvais d'un monde meilleur
Pour tous les hommes de couleurs
Qui peut prétendre ne pas être pigmenté?
Ce n'est pas encore la bonne heure?
Va falloir attendre le bonheur?
Désolé de vous déranger
Mais j'préfère bouger pour aller le chercher
Si on était dans le même merdier
Ce genre d'idée nous serait innée
Fais pas style, j'comprends pas
Mets toi à leur place, imagine-toi
Un jour un prof m'a dit
Tu penses trop, tu vas te faire du mal
Penser c'est comme ouvrir les yeux j'lui ai dit
Ptêt que j'en vois trop, ptêt que j'vois mal
Mais...
Même 30 ans après le discours du pasteur
C'est toujours le même combat qu'on mène
Changer les pensées pour que meurt la peur
Eradiquer les préjugés qui nous malmènent
Leur dire que le noir et blanc ne sont pas des couleurs
Et que le monde c'est bien mieux en couleur
On parle intégration alors qu'ils sont exclus
A coup de pied dans un charter tout frais inclus
La mélanine nous trahit depuis l'âge du berceau
Alors qu'il paraîtrait que nous somme tous égaux
Comment peut on laisser parler un parti extrémiste
Au nom de la liberté de pensée offerte aux raciste
Merci la démocratie, laissez donc la xénophobie
Remettre en cause l'histoire qu'on nous a apprise
C'est toujours les mêmes qu'on met en avant
Ceux qui sont favorisés par un système
On fait rien pour les autres laissés dans le vent
364 jours par an à qui on dédie ce thème
On nous bassine avec l'intégration sociale
Mais sommes nous prêts à les intégrer?
La ségrégation est devenue banale
Et des hommes sont mis sur le bas coté
Loin des centres-villes pour pas déranger
La conscience d'une politique du passé
Une pensée pour ces gens expulsés
Apres avoir vécu 10 ans parmi nous
Imposés au retour dans leur contrés
Mais l'état en fait un sujet tabou
A ces sans-papiers venus chercher le paradis
Que certains exploitent comme des esclaves
Les traitent comme du bétail presque gratuit
Ne méritent-ils pas plus ou serait ce une entrave?
A ces familles vivant dans un 25m²
Ça ne serait pas ça qu'on appel un taudis?
même un chien ne voudrait pas y chier
Ils n'ont pas de quoi remplir un caddie
Mais on leur soustrait un gros loyer
Et d'autres femmes et hommes enfermés
Pour avoir osé tenter une meilleure vie
Pour leur folie, on les prive de leur liberté
Mis au placard pour qu'ils tombent dans l'oubli
Puis on s'étonne des conséquences
Leur a-t'on donné une seule fois la chance
D'assouvir leurs rêves comme les nôtres?
D'avoir la vie qu'ils rêvaient, pas celle d'un autre
Je rêvais d'un monde meilleur
Pour tous les hommes de couleurs
Qui peut prétendre ne pas être pigmenté?
Ce n'est pas encore la bonne heure?
Va falloir attendre le bonheur?
Désolé de vous déranger
Mais j'préfère bouger pour aller le chercher
Si on était dans le même merdier
Ce genre d'idée nous serait innée
Fais pas style, j'comprends pas
Mets toi à leur place, imagine toi.
Soirée slam du 21/02 - Les Deschiennes -
Deux françaises qui font un texte humoristique, qui se croient drôles par-dessus le marché, ça donne ça :
parachute !
Les belges sont la tête de turc des européens,
On dit qu’ils parlent français comme des vaches espagnoles
Mon second est champion du monde
Mon troisième roule au milieu sur l’autoroute
Mon quatrième imite l’accent belge comme une merde en pensant qu’il le fait mieux que le belge lui-même
Et 1, et 2 et 3 zéro, mais juste une fois
Mon cinquième speaks english with a biouuutiful accent, isn’t it ?
Mon sixième détient le record du monde de ronds-points
Mon spetième croque des anorexiques, des cuisses de grenouilles anorexiques
vendredi 1 février 2008
Soirée slam du 24/01 - Rachel MaRachel -
La vérité, la seule, l'unique? C'est que ça mérite un 10!
Il n’existe en ce monde
Qu’une seule vérité.
Aux doutes qui nous rongent,
Seul possible dénouement,
Là où faillirent
La logique et la raison.
Elle est l’ultime rempart
A l’abandon et la folie,
L’ultime remède
Aux plus grands maux.
Elle est l’épée
Et le bouclier,
Elle transperce de son réconfort
Et protège de l’oubli.
Elle n’appartient à personne
Et se trouve en chacun.
Elle se cache et attend son heure,
Pour de sa vérité éblouir
Qui sait lui abandonner son cœur.
Il n’existe en ce monde
Qu’une seule vérité.
Elle peut être froide et crue,
Terrible et bouleversante,
Ecrasante dans sa grandeur,
Et pourtant si douce,
Un écrin pour accueillir,
Les cœurs innocents
Les cœurs fendus,
Les cœurs poussiéreux.
Elle est omniprésente
Mais on ne la saisit pas toujours.
Plus on cherche à la comprendre
Et plus elle nous dépasse.
Et si parfois elle fait peur
C’est qu’elle est si pure,
Que les cœurs viciés
De ne pouvoir l’atteindre frustrés,
Cherchent à l’étouffer.
Mais toujours elle échappe
A la main qui l’enferre
A la main qui la convoite.
Qu’une seule vérité.
Elle est son propre maître,
Elle n’obéit à aucun canon, aucune loi.
Hors de l’espace et du temps.
Elle est en nous
Et nous sommes en elle.
Souvent nous oublions
De nous recueillir sur son autel,
Jamais nous n’imaginons
Ce que serait la vie sans elle.
Elle sait pardonner notre égoïsme
Mais ne tolère les compromis.
Si d’aventure un jour
Vous osez lui ouvrir votre âme,
Si d’aventure un jour
Elle vous rencontre,
N’essayez pas de la posséder
N’essayez pas de l’apprivoiser.
Pour la connaître
Il faut tout lui céder.
Son intransigeance et sa superbe,
Son humilité et sa sincérité
Font d’elle en ce monde,
Lorsque tout s’est écroulé,
La seule et unique vérité ;
Vous l’aurez deviné,
C’est la Beauté.