mercredi 31 octobre 2007

Soirée slam du 25/10 - Effel -

Vous allez voir de quel bois il se chauffe notre Effel


Mélodie en saule pleureur

(deux premiers vers chantés lentement, sur l’air de « Si » par Saule)
S’il ne me restait qu’un seul jour
Juste avant de partir

S’il ne me restait qu’un seul jour
Juste avant de partir
J’irais au pied de mon de saule
Pour y prendre racine mais y lire Shakespeare

Hêtre ou ne pas cèdre
Cyprès du ravin
Hêtre ou ne pas cèdre
Cyprès du sapin

S’il ne me restait qu’un seul jour
J’arracherais les racines
De ma terre charbon pour
Les sortir de la mine

Hommage à tous ces hommes
Tués par le bouleau à la chaîne
Noyés dans le carbone
De leurs poumons couleur ébène

Comme une maladie en phase Germinal
Une mélodie en sol mineur

S’il ne me restait qu’un seul jour…

Je graverais dans l’écorce du tronc
Tous mes coups de cœur avec force
Tous mes rêves brisés au microsillon
Aussi sûr que Dutronc il est Corse

Je serais le roi de la Music Soul
Du R&B rappeur de charme
Des disques d’orme plein le hall
DJ Star derrière ses platanes

Je chanterais Les Cactus avec Dutronc
Petit chanteur à
la Croix-de-Bois
Clodette sur Magnolia
Mais pas sur Charlebois

Je graverais surtout ton charme fou
Dans un cœur de bambou
Qui baobab sans faire de buis
Au rythme du pêcher et de ses fruits

Quelques nourritures extraterrestres
Des melons bien en chair… hors pair
Des yeux océan et puis tout le reste
Comme une mélodie en sole meunière

S’il ne me restait qu’un seul jour…

Atteindre enfin des sommets
Jusque la cime faire monter la saive
Telle l’adrénaline dans un match au sommet
Opposant Olivier Dutilleul à Jean-Michel Saive

S’il ne me restait qu’un seul jour
J’écrirais un dernier poème
Sur une feuille quasi morte pour
Qu’elle descende plus vite te dire je t’aime

Atteindre enfin le sommet
De cet arbre généalogique
C’est le plus vieux qui disparaît
Sois pas gêné c’est logique

Regarde toutes ces branches que je te laisse
Toi qui as toujours été près de tes souches
Je suis sûr au moins que tu sauras noyer ta tristesse
Quand pour moi tremblera ta bouche

Pour toi sur mon saule j’ai gravé un cœur
Dedans j’ai écrit mon dernier poème
Juste trois derniers mots pour un dernier je t’aime
Sur une mélodie en saule pleureur

(chanté lentement)
S’il ne me restait qu’un seul jour…

lundi 29 octobre 2007

Soirée slam du 25/10 - Fleur -

Suffisait de d'mander ;-)


Variations phobiques en 2X3 lettres

Donnez-lui 3 lettres et elle vous dira qu’elle a peur.
Donnez-lui 3 lettres et elle vous dira qu’elle n’en dort pas la nuit.
Donnez-lui 3 lettres et elle vous dira qu’elle a peur de lui.

Lui. 3 lettres insignifiantes qui veulent dire beaucoup
Et sur un plateau de scrabble elle gagne à tous les coups.
Lui. Personnifiées, ces 3 lettres en font 9. P-E-D-O-P-H-I-L-E.
9 lettres qui rapportent gros. Mais à quel prix ?
Celui de l’enfance ? Des rêves ? De l’insouciance ? De la vie ?
9 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. La partie n’est pas finie.

Elle savait. On lui avait répété.
Personne n’avait le droit de la toucher.
Mais de la peur, de la terreur elle ne savait rien.
« Ne le dis à personne où j’te bute toi et les tiens
Et j’dis à ta mère que sa fille est une putain. »
Peur de mourir, de la honte, de se dé-voiler la face.
Peur de perdre les siens, de vomir, de s’regarder dans une glace.
Peur qu’on le sache, qu’on l’oublie, qu’on la menace.
Peur de vivre avec ça, de voir la vérité en face.
Comme dans une sitcom pourrie elle a fermé les yeux et serré les poings,
Comme dans une sitcom pourrie elle a fermé les yeux et n’a rien dit.
Pas de larmes. Pas de cris.
A peine les mains qui tremblent quand elle pose les lettres sur le tapis.
Pédophile. 9 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. A moi de jouer.

Moi. 3 lettres aussi pour une phobie qui me colle à la peau
Et sur un plateau de scrabble je surprends avec ce mot.
Moi. Personnifiées, ces 3 lettres en font 10.
A-U-T-O-P-H-O-B-I-E.
10 lettres qui rapportent gros. Mais à quel prix?
Celui de la confiance ? De la confidence ?
10 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. La partie n’est pas finie.

J’ai peur de ce que je peux devenir, de ce que me réserve l’avenir,
De tout foutre en l’air en moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire.
J’ai peur de changer. Pourquoi ? Comment ? J’en sais rien.
Et que pour toi je ne sois plus rien ou rien d’autre que « quelqu’un ».
J’ai peur que mes actes ne soient plus le reflet de mon cœur
Que mes larmes soient juste celui de mes erreurs.
J’ai peur de te perdre, de t’oublier,
De me perdre et d’oublier que je t’ai.
J’ai peur de ne plus te regarder comme je te regarde,
De ne plus t’écouter comme je t’écoute,
De ne plus te sentir comme je te sens,
De ne plus te toucher comme je te touche.
Je crois que j’ai tout simplement peur de m’avouer… que je t’aime.
Autophobie.10 lettres, 17 points, 51 si le mot compte triple. A vous de jouer.

dimanche 28 octobre 2007

Soirée slam du 25/10 - Professeur V -

Une fois de plus le public a versé une larme ... mais pas le jury !!! Cependant c'est bien connu, les meilleurs poètes ne gagnent jamais!

Incroyable mais vrai


L’autre jour j’ai rêvé
Incroyable mais vrai
On était tous les deux
Ayant tout oublié
On était seuls au monde
Au milieu d’autres gens
On s’embrassait heureux
Et ça durait cent ans

L’autre jour j’ai rêvé
Incroyable mais vrai
J’te disais mon amour
Je te disais je t’aime
C’est pas vraiment mon genre
Mais l’genre de rêve que j’aime

Je sortais mon papier
J’te lisais un poème
Un poème d’amour
Ca c’est pas tous les jours
C’est pas vraiment mon genre
Mais l’genre de truc que t’aime

Et puis là tous les deux
Au milieu de la foule
On s’embrassait heureux
Antoine dirait trop cool

L’autre jour j’ai rêvé
Incroyable mais vrai
Je gagnais le Grand Slam
Un Belge chez les Français
Tu parles d’une sensation
Quel tabac, je faisais
Je parlais dans l’micro
J’te disais qu’je t’aimais
J’te jure c’était trop beau
Ca f’sait pleurer les gens
Et puis on s’embrassait
Et ça durait cent ans

Mais ce soir tous ces rêves
Incroyable mais vrai
Mais ce soir tous ces rêves
Deviennent réalité
Sauf bien sûr le Grand Slam
Faut pas exagérer

J’ai pas besoin d’micro
J’ai pas besoin d’papier
Pour publiquement, c’est beau
Enfin te déclarer
Ma flamme se consumant
Chaque jour à tes côtés
Te dire c’est toi mon rêve
Déjà réalisé

J’ai pas besoin d’micro
J’ai pas besoin d’papier
Pour publiquement, c’est chaud
Faire ce dont j’ai rêvé
Car vois-tu ce poème
Je vais le terminer
Pas juste sur un je t’aime
Mais mieux… sur un baiser


Soirée slam du 25/10 - Gérard -

Mais si mes souvenirs sont bons, personne n'aura fait aussi fort que notre Gérard, dit Gégé, ce soir là... à part peut être les slameurs parisiens... mais chuuuuuuuut

Petite chronique d’un jour ordinaire ou…

Bel 20, CAC 40 et autres indices boursiers
Ont caqueté leurs résultats
Et où la poule aux œufs d’or a pondu dans quelques poches privilégiées
Dans certains milieux, on se réjouira
D’être initié.

Un jour ordinaire ou…

Des millions d’enfants chinois
Ont travaillé très dur, plus de 12 heures, salaire de misère
Pour remplir de gadgets éphémères
Les armoires de quelques quinquagénaires
Dans certains milieux, on vous dira
Qu’ils oeuvrent à sauvegarder votre pouvoir d’achat.

Un jour ordinaire ou…

Il a suffi d’allumer la télé pour constater que la fiction
A encore un peu plus remplacé la réalité
Dans certains milieux, on s’arrêtera de penser
Il est temps de regarder « les experts » ou alors Michael s’évader de sa prison.

Un jour ordinaire ou…

Il suffit, mais pour combien de temps encore, d’ouvrir le journal
Pour apprendre que quelque part
Des malabars casqués
Ont basculé dans la brutalité
Dans certains milieux, on pensera qu’un peu d’ordre ne fera pas de mal
(un poème dit : 1 moins de prison)
(deux poèmes dits : 3 mois de prison)
(trois poèmes dits : exécution…)

Un jour finalement pas si ordinaire que ça

Car tous ceux qui, ici, se sont succédé
Nous ont démontré
Que l’initiation peut être poétique
Et le pouvoir, celui des mots, pacifique
Que penser rime, le plus souvent, avec liberté
Et que l’ordre, en poésie, peut être renversé

Alors chers amis, il est grand temps de prendre la parole
Déchirez bâillons et camisoles
Levez-vous et rejoignez

Les affûteurs de phrases
Les distillateurs de rimes
Les semeurs de mots

Parfois…
Cabotins…
Toujours un peu rêveurs

Enfin, devenez slameurs
Quoi…


Soirée slam du 25/10 - Nati -

Pour sa première participation à une scène slam, Nati, notre espagnole franco-belgifiée, a fait fort: elle termine aux portes de la finale avec le texte suivant

Ayer amanecí de blanco.
Toda la ciudad cubierta de nieve, como azúcar glas,
Y te entran ganas de coger un puñado y metértelo en la boca.
Por la noche salí a caminar, la ciudad era mía…
¡Qué gozada! Se podía palpar el silencio por la calle,
Sólo se oían mis botas pisando la nieve.

Hoy amanecí como el día: gris.
La única diferencia es que en la calle está nevando, y yo no. Pero casi.
Es un día de ánimo voltereta.
Sí, uno de esos días en que uno se levanta
y siente que la luz del sol atravesando el cristal de la ventana le arranca una sonrisa
y cinco minutos después
las lágrimas resbalan por tu rostro, y no sabes por qué.
Y no es que sientas la soledad aprisionando tu alma,
y no es que el miedo te atenace el corazón...
Es que hay veces en que es bueno lavar nuestro interior,
y esas gotitas de sal arrastran la suciedad que recogemos al andar,
como unos zapatos que se llenan de polvo al cruzar un camino de tierra.
A veces lloras cinco minutos,
a veces cinco horas,
y sientes una tristeza serena que te abraza y te mece despacio, sin apenas darte cuenta.
Y esas dos lágrimas se han convertido en un sin cesar,
y limpian,
y curan,
y van y vienen,
y se marchan y vuelven,
y no te dejan hasta que no han cumplido con su tarea.
Y te irás a dormir y no recordarás que lloraste.
La memoria nos lleva de la mano por la vida, ella elige, ella predispone y obliga.
A veces retiene y otras empuja.
Te impele a actuar, te disuade de seguir.
Los recuerdos hay que saber guardarlos en cajitas con etiqueta y utilizarlos en su momento,
si no, serán el lastre que no nos deje evolucionar.
Pero no vivas pensando en mañana,
porque tu hoy se te escapará de las manos como los granos de arena que se escurren entre tus dedos,
sentado en la playa, a la orilla de tu mar, con sus vaivenes mojando los dedos de tus pies, y la brisa que alborota tu cabello.
Y aunque no estás ahí, estás,
porque su recuerdo es tu billete.

He soñado que volaba.
Lo he soñado otra vez, y es casi como estar despierta.
Y cuando realmente amaneces crees que no te has dormido,
que tu mente ha seguido trabajando incansable durante las horas oscuras.
Vas a la cocina, pones la cafetera al fuego, cereales, zumo...
y, en realidad, no has despertado del todo.
Quizá por un sueño que no era sueño,
que te mantenía despierta y por ello duermes con el alba,
agotada en tu reposo.
Duermes ante el café borbotante que te murmura los buenos días,
y alguien te despierta con un saludo en un idioma que recuerdas vagamente.
¿Dónde estás?
Ah... sí, esa playa a la que volaste queda lejos nuevamente.
Miras por la ventana con tu taza en la mano y un cigarro prende lentamente.
A través del humo todo es blanco,
ha vuelto a nevar.



Soirée slam du 25/10 - Alain de l'ombre -

Avant de remanier cette rubrique, je vous invite à profiter des créations que nous ont présentées nos slameurs de la Maison Folie lors de la première scène slam qui a eu lieu ce jeudi 25 octobre.

Honneur à Alain de l'ombre...

AD HAINE

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine
envers ceux qui courent derrière une lueur d'espoir à en perdre haleine
ceux dont le regard angoissé quémande un peu de chaleur humaine
ceux dont les silences sont plus assourdissants que n'importe quel cri
ceux qu'on veut réduire au silence quand leur langue se délie

Pourquoi les stigmatiser encore une fois
ceux qui traversent des océans sur des coquilles de noix
ceux que l'on retrouve dans une cale sordide morts de froid

Que ferions-nous face à un génocide, à la famine ou à une guerre
face au paludisme ou au sida impitoyables serial-killers

Depuis le début pour beaucoup d'entre eux les dés sont pipés
les fils ténus de leur vie sont barbelés
ils n'ont souvent d'autre choix que de s'exiler

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine
si nous avons cette couleur de peau
aucun mérite c'est juste un coup de pot
d'être issus de pays dits civilisés et des plus prospères
qui les ont spoliés en toute impunité de leurs richesses minières
qui les ont abandonnés aux mains de ces fous sanguinaires
Amin Dada, Mobutu garants de nos intérêts et peu importe la manière

Les hordes de barbares frappent à nos portes
déjà elles s'insinuent partout tels des cloportes
Pourquoi donc cet acharnement récurrent envers les immigrés
mais pardi parce qu'ils sont responsables de la plupart des nos difficultés
si tu t'es fait lourder de ton usine c'est à cause d'eux
si ton patron a délocalisé c'est à cause d'eux
si la délinquance a explosé c'est à cause d'eux
s'il n'y a pas d'accord sur BHV non ça ce n'est pas à cause d'eux

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine

Avantage
: on peut faire coup double avec un test ADN
de la pédophilie déceler si tu es porteur du gène

Exception
: immigré choisi, du pognon plein les poches, point de test ADN
tu emménageras même dans un duplex à Neuilly-Sur-Seine

Conseil
: radical, plus efficace, plus rapide et moins cher
ce bon vieux karcher fera blinquer nos précieuses frontières

Au moins avec un Le Pen on sait où l'on va
avec le tsar cosy, ce nouveau roi soleil, ce chantre de l'eugénisme
on a que l'embarras du choix
j'te prenais pas pour un saint, Nicolas plutôt pour un père fouettard
et tant pis si cette erreur de casting te fait broyer du noir

AD HAINE
Pourquoi donc tant de haine
certains affirmeront que l'démago c'est moi
qu'il est facile d'être beau parleur quand on s' tient loin de tout ça
certains me demanderont : et toi que fais-tu
pas grand-chose à vrai dire refrain archiconnu
mais comme me le soufflerait une amie poétesse
t'es pas toujours obligé de remuer les fesses
tu peux juste prendre une plume pour écrire leurs noms
tu peux juste donner un peu de ton temps pour écrire en leur nom
Angelica 11 ans incarcérée en passe d'être expulsée
Samira Adamu par une lâche procédure assassinée
ces gens-là n'étaient pas un danger mais en danger
après leur identité ils ont du faire le deuil de leur dignité

Au fond n'est-ce pas simplement un juste retour des choses
si pour sourire sur une jolie photo de famille
c'est chez nous qu'ils viennent pour prendre la pose