jeudi 24 mai 2007

Forrest Gump d'Alain Leveque (nouvelle version)

Forrest Gump est enfin arrivé, après un long voyage...
Merci Alain de l'avoir guidé jusqu'à nous.

FORREST GUMP

Je suis atteint du syndrome de Forrest Gump
Et lorsqu’on souffre du syndrome de Forrest Gump
On traverse de manière hystérique
L’histoire récente de l’Amérique

Débuts sans gloire dans un fast-food
Idylle avec Nathalie Wood
Scorsese, Coppola et Clint Eastwood
M’ouvrent les portes de Hollywood
J’ai goûté à l’Orange Mécanique
Pour le génial Stanley Kubrick
J’ai voyagé au bout d’l’enfer
Bourlingué dans Taxi Driver
Pointé mon six-coups vers John Wayne
Et fait la peau à un Alien

Je fus un Géant pour James Dean
Un confident pour Marylin
Le Clyde Barrow d’Arthur Penn
Un cow-boy gay d’Brodeback Mountain
Je m’suis fait : pic à glacer par Sharon Stone
Pulvériser par Corléone
Cuisiner par Hannibal Lecter
Lister par un certain Oskar Schindler

J’en ai écrits des scénarios
Pour Altman, Forman, Spike Lee, Tarantino
On m’a vu dans plusieurs séries
La petite maison dans la prairie
Oui, Charles Ingalls c’était moi
Qu’est-ce que j’ai pu couper comme bois
J’ai fait cascadeur dans Matrix
Puis producteur dans le X
En quelques mois, j’suis plein aux as
Avant d’tout perdre à Las Vegas

Soldat, j’pars au Nicaragua
Je m’prends une balle au Panama
J’ai débarqué en Normandie
Et libéré Koweit-City
J’ai bombardé l’Afghanistan
Botté le cul aux Talibans
J’étais GI au Vietnam
Balancé napalm pour Oncle Sam
L’Irak est ma dernière bataille
Après les médailles, surf à Hawaï

J’vous jure j’ai pas tiré sur Kennedy
J’ai pas voté pour Mac Carthy
Pas taillé d’pipe à Bill Clinton
J’ai pas blanchi Michael Jackson

Agent secret d’la CIA
Et du FBI à la fois
J’ai comploté contre Allende
Pour mettre au pouvoir Pinochet
J’ai combattu le Ku-Klux-Klan
Pour Luther King, j’fus militant
A Ben Laden j’ai fait la cour
J’suis rescapé d’une des deux tours

J’ai dénoncé le Watergate
Et j’ai construit le Golden Gate
J’ai fondé le Herald Tribune
J’ai même marché sur la lune
Devenu caïd à Chicago
J’ai mis Capone dans l’frigo
J’ai traversé le Grand Canyon
Avec une Harley Davidson
Je suis né un quatre juillet
Sur la statue de la liberté

J’ai remporté le Superbowl
Et des championnats d’base-ball
Uppercut à Mohamed Ali
Croyez-moi, j’l’ai mis au tapis
J’ai gagné sept tours de France
En me shootant à outrance
J’laissais Carl Lewis dans l’rétro
J’mettais des branlées à Mac Enroe

J’ai été l’nègre de Philip Roth
D’Henry Miller, d’Truman Capote
J’ai posé pour Andy Warhol
Sex drugs and rock’n roll
J’ai rencontré Jackson Pollock
Puis j’ai plané à Woodstock
Riffs de guitare avec Hendrickx, Lou Reed, Clapton
Héroïne alcool avec mon pote Jim Morisson
J’étais l’batteur d’Elvis à Memphis
Quand j’ai croisé Miles Davis
J’ai fait des clips pour Madonna
Des mélodies pour Dylan et Frank Zappa
J’ai vu tous les concerts de Led Zeppelin
Et à la morgue, trop tôt, Janis Joplin

Certes j’ai du en oublier
Mais force est de constater
Que malgré guerres, dérapages et bavures
Lorsqu’on évoque ces mythes, légendes et grandes figures
Malgré Bush et toute sa clique
Faut pas jeter toute l’Amérique.

Alain LEVEQUE (2006)

mardi 22 mai 2007

Un poème de Fabrice Leveque

Le genre de poème que l'on rêve d'avoir écrit sois-même...
Merci Fabrice... et bravo...


Amoureux d’un homme

Je ne l’ai jamais dit à personne
Pas même à la personne
Que Monica Bellucci me pardonne
J’ai été amoureux d’un homme

Ce n’est pas le genre d’émotion que l’on claironne
Pour l’hétéro que je suis
L’aveu est plutôt hors-norme
Pourtant j’ai bel et bien aimé cet homme

Jamais je n’ai franchi le premier pas
Déjà avec les filles j’osais pas
Tous les slows je les passais seul sur une chaise en bois
Mes seuls échanges langoureux le furent dans la langue de bois

Encore aujourd’hui je pense chaque jour
À ce lien qui ne nous a pas unis, à cet anamour
Je t’aime moi non plus, du maître Gainsbourg

Comment décrire cette attirance
Qui me tiraillait dans tous les sens
Une flamme ? Une errance ? Une erreur ? Une déviance ?
Avais-je tué Œdipe depuis ma naissance ?

Ce n’était pas du tout physique
Je m’imaginais mal… jusqu’à l’os
Je ne suis pas accro des pratiques
Nocturnes de Lesbos ou Mykonos

Ce n’était pas plus romantique
Je m’imaginais mal… à l’eau de rose
J’ai ma pudeur et en public
Point de sentiments à trop fortes doses

Mais alors comment définir cet amour ?
Le répertoire de maître Gainsbourg
Cette fois ne m’est pas d’un grand secours
Love on the Beat, Ecce Homo… No Comment j’suis à la bourre

Si aujourd’hui j’exprime en public
Ces états d’âme et d’homme presque impudiques
C’est à cause ou plutôt grâce à lui

De ce désir avorté est née mon envie
D’exprimer par les mots la même faille à l’envi
Un besoin d’écriture pour la vie

On n’était pas forcément sur la même longueur d’onde
Dans ses non-dits, dans les miens
Deux êtres seuls au monde

Mais si aujourd’hui je vous parle de cet homme hors-pair
Cet homme aimé à son insu,
Cet homme dont je n’aurai jamais touché la paire
C’est précisément parce que j’en suis issu

Car cet homme trop tard aimé n’était autre que mon père

Fabrice Leveque
(18/04/07)

Texte dit lors de la scène slam à la salle saint-Georges

Un texte que j'ai dit lors de la scène slam qui a eut lieu à la salle Saint-Georges.
Vu sa longueur il m'avait valu une pénalité record....
Merci Fleur et Laurent.

Depuis que je fréquente la scène Slam, rien dans ma vie
N’est plus comme avant, mais cela je vous l’ai déjà dit.

En quelques semaines les poètes qui se sont succédé ici
Ont transformé ma vie.

Les Pilote, les Alain, les François, les Fabrice et les autres…
Les filles… sexy, les fleurs qui poussent sur les terrains de rugby
Vous tous dont les rimes réchauffent le coeur et l’esprit.

Merci, mais dans quel m…. vous m’avez mis.

Voilà que je me retrouve ici devant vous
Pour raconter une histoire d’amour en trois minutes maximum
Pour un vrai poète ce ne serait pas le Pérou
Mais ce soir, je n’ai rien à dire, rien, rien, rien ad libitum…

Au début j’avais pensé vous raconter une histoire de cœur
Une histoire de ceux qui l’ont à l’ouvrage,
Qui l’ont d’or, qui l’on sur la main
Qui l’ont léger, qui l’ont en bandouillère
Hélas j’ai rencontré aussi des gens
Qui l’ont gros, qui l’ont fendu, qui l’ont au bord des lèvres
Et beaucoup trop d’autres qui l’ont de marbre ou de pierre.

Je me suis vite rendu compte que ce n‘était pas le pied
Que seul j’allais me casser le nez
Et j’ai décidé de demander, à (la) gauche, à (la) droite un coup de main
Cela m’a fait une belle jambe
La seule réponse fut un bras d’honneur
Comme je ne pouvais pas garder les miens croisés
Je les ai levés au ciel.

Et c’est à ce moment que j’ai compris d’où pouvait venir la solution.
Bien sûr la réponse ne pouvait venir que d’en haut.
Je ne voulais pas vous décevoir et passer pour un con.
Je ne pouvais pas abandonner, me noyer dans un verre d’eau.
D’ailleurs, je préfère la Saint-Feuillien
Vous connaissez la nouvelle règle un poème écrit : une Saint-Feuillien
Deux poèmes, deux Saint-Feuillien ; trois, trois Saint-Feuillien.

Alors j’ai fait mon mea culpa, accroché des ex-voto partout.

Et tous les soirs
J’ai tellement prié
Supplié, imploré, invoqué

Que finalement une nuit vers minuit vingt
Le demi-dieu du paradis des slammeurs
Est descendu jusqu'à moi
L’Etre Universal
M’est apparu dans d’un léger brouillard
Et il m’a dit :

Tu te fais bien trop de soucis
Pour tes rencontres du jeudi
Pour ces mecs chelous qui viennent raconter leur vie
Si tu ne sais pas quoi leur raconter
C’est pas compliqué
Pas besoin d’en faire des kilomètres
Tu te penches par la fenêtre
Et tu dit ce que tu vois
Quoi ! N’importe quoi !

Bien sûr j’ai fait ce qu’il m’a dit.
Je me suis penché, il faisait nuit
On n’y voyait rien
En regardant bien il y avait la 4x4 du voisin
Garée sur le trottoir
Pas de quoi vous raconter le grand soir.

Maintenant je suis pris au piège
Plus que quelques secondes et toujours pas d’histoire d’amour.
Je suis vraiment à la bourre
Pour éviter toute pénalité (pas d’amour : 10 points de pénalité).

Je vais devoir vous jeter en pâture ma réalité
Je vais être obligé de vous dévoiler
Un secret jusqu’à présent bien gardé
Je vais devoir vous avouer qu’en amour et en amitié
Je ne partage pas vraiment les goûts de la majorité

Ici de Pâques à la Trinité, les gens vénèrent Saint-georges
Mais moi quand je lève mon verre, c’est à la santé du Dragon.

Gérard Adam
(19/04/06)

lundi 21 mai 2007

Un poème de Fabrice Leveque

Un grand merci à Fabrice pour sa contribution.
J'espère que vous aimerez ce poème autant que moi.

Athée, Dieu merci !

Et si notre monde avait fait son deuil de toute religion ?
Imaginons…

Dieu ? Adieu
Yavhée ? Y a plus
Yésou ? Yé sé plou
Messie ? Mais non

Buddha ? Il boude
Allah ? A la Case départ
La kabbale ? Au Canada en cavale
Le calife ? Disqualifié

On vivrait l’avènement d’une société athée,
Où les hommes seraient à tu et à toi
Où les hommes qui se tuent seraient datés
La fin des guerres saintes, des Busheries, des Fatwa

Imagine seulement, imagine no religion
Les cantiques balayés du répertoire par John Lennon

Les églises reconverties en salle de concert
Les lieux de culte en lieux de cult...ure
Ou mieux, en véritable maison d’accueil en dur
Où le désoeuvré trouvera gite et couvert

Imagine, imagine seulement,
Que d’un coup d’un seul conte de fées
Toutes les grenouilles de bénitier
Se muent en Prince charmant

Renaud tance les bobos,
Bourgeois bohèmes qu’il n’aime pas trop
Je tance plutôt les bobis, bourgeois bigots
Derniers pratiquants du dimanche catho

Seulement voilà, les bobis sont des brebis
A côté des dangereux orthodoxes
Qui appliquent à la lettre un certain paradoxe
Pas de viande le vendredi saint, pas d’alcool,
Pas de fumette à l’école
Pas de sexe sans mariage en blanc et noir
Pas de boogie woogie avant la prière du soir
Tu ouvrirais les portes de l’enfer
Mais Kamikaze-toi mon enfant, et le paradis t’es offert

Si Dieu n’existait pas, fallait-il l’inventer ?
Pas besoin de lui pour reconnaître les siens
Pas besoin de lui pour philosopher
Pas besoin de lui pour se nourrir au sein


Je suis athée et je le reste
Et dans le verbe et dans le geste
Je suis athée dans mes colères,
Dans mes douceurs et mes prièr… ouh là pardon
Je me sentais pousser des cheveux… couleur corbeau

Dieu ? Adieu
Le pape ? Le pape y est recyclé
L’abbé ? La bérézina
La catéchèse au Père Lachaise

Le Mormon ? Mort né
Le sikh ? Sacrifié aussi sec
Le chiite ? Roulé, fumé et parti en volutes
Adieu fumeur de Gitanes

Ni Dieu, ni maître, ni dogme,
Seulement la vie ici-
bas, parmi les hommes,
maintenant et ici
Je suis athée, qu’il me pardonne
Je suis athée, Dieu merci !

Fabrice Leveque
(12/05/07)

jeudi 17 mai 2007

En attendant les textes des amis

En attendant les textes des amis, en voici un que j'ai lu mardi passé à la scène slam de la Maison Folie.
Lorsque j'ai écrit ce texte j'étais sous le choc des déclarations d'un homme politique hexagonal en marche vers le pouvoir. "Il faut en finir avec mai 68..." Je ne vais pas approfondir le sujet maintenant, place aux mots...

Petite chronique d’un jour ordinaire

Où le CAC 40 et autres indices boursiers
Ont caqueté leurs résultats
Et où la poule aux œufs d’or a pondu dans quelques poches privilégiées
Dans certains milieux, on se réjouira
D’être initié

Un jour ordinaire où

Des millions d’enfants chinois
Ont travaillé très dur, plus de 12 heures, salaire de misère
Pour remplir de gadgets éphémères
Les armoires de quelques quinquagénaires
Dans certains milieux, on vous dira
Qu’ils oeuvrent à sauvegarder votre pouvoir d’achat.

Un jour ordinaire où

Il a suffi d’allumer la télé pour constater que la fiction
A encore un peu plus remplacé la réalité
Tandis que la fausse réalité
A depuis longtemps remplacé la vraie fiction
Dans certains milieux, on ne pense plus
Il est temps de regarder « les experts » ou alors Michael s’évader de sa prison

Un jour ordinaire où

Il suffit, mais pour combien de temps encore, d’ouvrir le journal
Pour apprendre que quelque part
Des malabars
Ont basculé dans la brutalité
Dans certains milieux, on pensera
Qu’un peu d’ordre ne fera pas de mal
(Un poème dit : 1 moins de prison)
(Deux poèmes dits : 3 mois de prison)
(Trois poèmes dits : exécution…)

Un jour peut-être pas si ordinaire que ça

Car ce soir-là un poète montois
Au nom d’ecclésiaste
A ravi les iconoclastes
En crossant un papabilable
Au mépris palpable

Et tous ceux qui se sont succédé
Nous ont démontré
Que l’initiation peut être poétique
Le pouvoir, celui des mots, pacifique
Que penser rime, le plus souvent, avec liberté
Et que l’ordre, en poésie, peut être renversé

Alors chers amis, il est grand temps de prendre la parole
Déchirez baillons et camisoles
Levez-vous et devenez vous aussi
Pourfendeurs plénipotentiaires de tyrannies en tout genre

Levez-vous et rejoignez

Les ingénieurs en poétique
Les carillonneurs de strophes
Les affûteurs de phrases
Les distillateurs de rimes
Les semeurs de mots

Parfois…
Cabotins…
Toujours un peu rêveurs
Enfin, devenez slameurs
Quoi…

Gérard Adam
(15/05/07)

mardi 8 mai 2007

Blog en construction

Je rassemble les textes des amis. A très bientôt...