mercredi 18 novembre 2009

Scène slam du 12/11 - Alexis -

Alors pour ce soir, j'ai déterré la plume de guerre
son encre coule dans mes veines
elle et moi ne formons plus qu'un seul être
de la peau au squelette, la fusion est complète
elle sent le sang et mon écriture s'en ressent
je suis devenu assassin et ce sans leçon
certains se diront "c'est indécent, un si gentil garçon
des choix il en avait 100 et il a fallu qu'il passe du côté sombre"
c'est simple, il y a cette voix dans ma tête qui me laissait des messages incessant
au début réticent j'ai fini par l'écouter et j'ai halluciner
elle m'a parlée de la musique et de ces sois-disant illuminés
son but: tous les éliminer

Découvrir ce texte...


rêve similaire
parfait créons la révolution de ce début de millénaire
cela fait déjà un bout de temps qu'en moi cette rage bouillonne
elle a enfin pu éclater entre ces machos et ces bouffonnes
et mettre un terme à leur baise cérebrale et auditive
qui malgré tout s'incruste dans nos crânes si vite
vous l'aurez compris, je ne suis pas fan de cette musique fast-food
le truc qui se retrouve n°1 au top 50 de la mal bouffe
beaucoup penseront que c'est moi le fou
et que mon combat ne vaut pas le coup
on me dit " tu sais la merde, il y en a partout
et même parmi les artistes"
mais que peuvent-ils savoir de ma peine?
chaque jour je l'entends agoniser à l'antenne
une putain de mort lente
ces enculés l'auront à long terme
ah...Plus d'une fois j'ai rêvé qu'à jamais ils la ferment
ou au pire qu'ils deviennent infirme
je bénis le jour ou je suis passé du côté réel des choses
armé de ma plume il y a des têtes qui sautent
des pseudos tubes au chiottes
et des maisons de disque au chôm
c'est la crise, les jeunes dépriment depuis
que leurs idoles gisent parmi les débris
de cette industrie en ruine
ceux qui trouvent sa horrible
comprendront lorsque leurs filles
voudront ressembler à Paris Hilton ou Nicole Richie
et que leurs fils se taperont des trips sur la fausse vie de bandit de Fifty
la jeunesse est abrutie victime d'une machine
mise en place par une bande de rapace
les neurones vont mal
tant d'imbécilités les empêchent de se reconstituer
génocide en masse
et je devrai rester assis dans mon canapé à écouter leurs programmes
autant me foutre une balle dans le crâne
il est peu probable que je capitule
je resterai toujours ce petit gars quoi tue aux soirées slam
comme dans le show-biz, les petites putes mais elles le savent
à vie je serai leur pire cauchemar

Scène slam du 12/11 - Mirko -

Qu’est-ce que je dois faire ?

Je me rappellerai toujours ce jour
Où je lui ai dit « au revoir ».
Il répondait, la fierté dans le corps,
A l’appel de la Nation pour faire son devoir.
J’étais si fier de lui, de son devenir
Que dire « la guerre c’est mal » sonnait faux.
Je voyais en lui un guerrier, un homme de l’avenir
Fort, se battant pour une noble cause, je voyais un héros.
Je le revois encore partir
Le sourire aux lèvres, nous faisant signe de la main.
Nous étions certains de le voir revenir.
Nous étions convaincus d’un superbe destin.

Découvrir ce texte...


Tout cela nous paraissait normal.
Nous en étions même fiers !
Et attendions dans un quotidien banal
Le retour de notre fils sur ses terres.
Je me souviendrai toujours de ce jour…
De ma femme poussant un hurlement déchirant.
Dans ses mains un courrier de l’armée de Terre
Annonçant ni plus ni moins que la mort de notre enfant.
Mon fils mort… Ma femme au sol qui hurle…
Une fissure irréversible, une douleur insoutenable…
Plus moyen de penser, tout mon corps qui brûle…
Et chaque seconde m’est, à présent, insupportable.

Depuis, tous les soirs, je reste devant la cheminée.
Je regarde la photo de mon fils,
Son sourire éclatant figé pour l’éternité
En étant conscient que c’est mon linceul que je tisse.
Quand mon regard rencontre le ruban noir
Dans le coin inférieur droit de la photo,
A ce moment me revient en mémoire
Mon aveuglement par mes sentiments nationaux.
Quand je monte me coucher comme tous les soirs,
Je serre contre moi celle qui s’écroule en pleurs.
Comment se fait-il qu’on n’ait pas su prévoir ?
Comment se fait-il qu’on n’ait pas eu peur ?

Je n’ai de cesse de me demander,
De chercher pourquoi il est mort
Et surtout de la main de qui, qui plus est
Même si je sais que lui aussi ne faisait que son devoir.
La guerre… La guerre… la guerre…
A cause d’elle j’ai perdu mon enfant,
Je ne trouve plus la femme que j’aimais naguère
Et je n’arrive pas à la haïr… Pourtant…
Toujours les mêmes images qui reviennent.
Ce sourire, ces paroles rassurantes…
Je sais que, quoi qu’il advienne
Elles seront chaque jour un peu plus blessantes.

La haine a gagné un cœur de plus.
Le mien bat désormais au rythme de la vengeance.
A nul autre sentiment il ne laisse de place,
Aveuglé qu’il est par une nouvelle intolérance.
Mon esprit réclame justice, qu’elle soit d’en bas ou d’en haut.
Le corps de mon fils se décompose quelque part
Et nous, nous enterrons deux plaques et un drapeau.
Le destin est cruel à bien des égards…
La guerre… La guerre… la guerre…
A cause d’elle j’ai perdu mon enfant,
Je suis le fantôme de l’homme que j’étais naguère
Et je n’arrive toujours pas à la haïr… Pourtant…

Souvent je me demande comment c’est arrivé.
Je me demande aussi combien de fils le mien a tués.
Je me dis que j’aurais dû l’en empêcher.
Je me dis que je n’ai pas su le protéger.
Est-ce que je vois dans la vengeance une issue
Sur laquelle mon esprit anéanti se focalise ?
Ou bien est-ce ma dernière part d’humanité qui, à mon insu,
Se cache pour ne pas que je la détruise ?
Je me demande ce qui, dans cet enfer sur Terre,
Me raccroche encore à cette vie.
Est-ce ma punition pour n’avoir pas été le père
Qui aurait dû anticiper, qui aurait compris ?

Mais comprendre quoi, au juste ?
Que la guerre engendre la guerre ?
Que Dieu me le rendra au centuple ?
Ou toute autre sorte de conneries qu’on nous sert ?
Dois-je à mon tour entrer en guerre pour une raison personnelle ?
Il parait que ce sont les meilleurs au front…
Ou bien dois-je souffrir en silence, tout seul,
Avec, comme réconfort, les condoléances de la Nation,
Fière de nous pour ce si grand sacrifice
Qui a juste foutu nos vies en l’air ?
Alors je vous le demande comme un service…
Qu’est-ce que je dois faire ?

mardi 17 novembre 2009

Scène slam du 12/11 - Antigone -

Ils partent

Non, il ne se venge pas
Il ne t’en veut même pas
Il rêve et vogue
Toujours la vague à l’âme
Il divague un peu
Et s’évade dès qu’il peut

Non, il ne t’emmènera pas
Il n’en veut pas
De tes rêves taillés pour deux
Au sein desquels il ne peut
Respirer qu’un peu
Mais tu l’as ta revanche
Car c’est le vague à l’âme
Qu’il s’enivre du vent du large

Alors pourquoi ?

Découvrir ce texte...


C’est pour qu’un peu tu le pleures
Pour que parfois tu aies peur
Pour lui et que tu saches que rien n’est acquis
rien n’est jamais fini
mais tout n’est pas ici

C’est pour oublier les malheurs
Qui le hantent jusqu’aux petites heures
Des déceptions enfouies dans son balluchon
Une fuite en avant mais… à reculons

C’est pour conjurer une malédiction
Celle de l’inaccessible satisfaction
Un sort jeté à de maudites âmes
Que le bonheur convenu rendrait fades

C’est parce que c’est sa seule arme
Face à une issue fatale
Une tranquillité qui le tuerait
Une tiédeur qui l’anéantirait
Une plénitude qui le ferait se perdre
Perdre le contrôle, perdre pied, non voyons, c’est grotesque !!

C’est parce que c’est tout ce qui lui reste
Sa jeunesse, ses idées, une certaine hardiesse
Et le choix biaisé de s’éteindre ou de s’en aller
Ébloui par des mirages, poussé par la triste réalité
À la nage, il l’aurait traversée
La frontière du réel, sa Méditerranée

C’est pour se convaincre
Qu’en avalant des kilomètres par milliers
Tous, ils peuvent lutter
Contre cette hantise d’une vie qui paralyse
La terreur de se résoudre à déposer les armes
Bien avant que la mort ne libère leur âme

C’est pour être sûr que jamais on ne les oublie
Au fond d’un cœur décrépit
Dans le recoin d’une vie en kit
Dans le tiroir d’une mémoire sans histoire
Galérer dans une misère dont personne ne prend acte

C’est peut-être pour tout ça
Que tous,
Ils partent

Scène slam du 12/11 - Vagablonde -

L’œil rincé

Ne vous a-t-on jamais dit, par prudence, de toucher avec les yeux ?
Alors je t’observe, avec insistance,
De bas en haut … et plus encore

Sous mes paupières fardées d’ombre timide
J’imagine les traits
J’imagine les courbes
J’aperçois ton allure
Je dessine ta carrure

Approche !
Approche dont de mon champ de vision
Que je te déshabille
D’un regard franc et sincère
Que je t’examine
En long… en large … et en travers

Découvrir ce texte...


***** J’attends
***** ***** J’attends

Et ma persistance rétinienne sera comblée
Par cette valse frénétique
Ce mouvement passionné
Un déluge onirique

De mes cils à tes joues
De tes lèvres à mon cou

Sous mes paupières fardées de lumière tamisée
Je découvre ta peau
J’en explore ces grains de beau-
-té je vagabonde à ton souffle
De tes pieds à ta bouche

Tes yeux braqués sur moi
Ne procurent que plaisir
Je ferme alors les miens
Je me sens … partir

Alors regarde ! Et dévisage
Tel un divin supplice
De cet instant sauvage
Faire un feu d’artifice

Pour une nuit lacrymale
Te fixer jusqu’à l’aube
Pour un cri abyssal
Tes clins d’œil … sous ma robe

Et quand mes yeux papillonnent
De plus en plus vite, de plus en plus fort
Car nos prunelles ont aussi leur couchant
Quand monte l’extase au septième ciel
Car tes perles sont déjà au firmament

Alors, mes pupilles crépitent tel un film en noir et blanc
Qu’on aurait colorisé à coups de pastels
Telles des billes qui tourbillonnent - toujours et encore - comme c’est charmant
Et ne finir que par voir un délice d’arc en ciel !!!

Et retomber la tête dans les nuages
***** Visage hagard
***** ***** Complètement stone

Sous mes paupières fardées de lumière blanche
La larme à l’œil
Sourire aux lèvres
***** Je vous souhaite une bonne nuit

Scène slam du 12/11 - Hano-ah -

Je me souviens de ce temps où tu te noyais dans l'ivresse d'un vin trop fort pour toi, qui te rendait si bavarde et qui faisait éclater ton rire qui me pénétrait comme l'écho d'un souvenir d'antan. Je me souviens du son de cette voix suave dont je rêvais qu'un jour elle puisse me murmurer les mots qui font frissonner.

Découvrir ce texte...


Marieke, je me brûlais les doigts avec le reste d'une cigarette que je ne fumais pas, trop fou des courbes de tes hanches et des halos de fumée qui se formaient autour de ta bouche que j'avais envie de goûter depuis toujours. Marieke, ma lolita, aujourd'hui comme chaque jour je passe devant le café du coq et tu me hantes, toi qui m’inspirais des passions amoureuses à jamais perdues, je fixais ta nuque à t'en dévorer et tes jambes me porter à chacun de mes pas. Qu'es tu devenue ? Chaque jour, je sens ton souvenir effleurer l'ombre que je suis devenu, quand je passe devant le lieu de mes désirs à jamais enfermés dans un corps qui t'a toujours désiré mais ne frôlera jamais ta peau.

Scène slam du 12/11 - Mister Blue -

Malade de vie

Bip bip bip bip
On m’a ramené.
Je m’entends,... déjà,... revivre.
En moi, je sens les pulsions qu’on m’a forcé à prendre.
Je les rejette, je les maudis.
Je revois ma courte vie dans le dedans.
Au début, noir total, chaleur, bien-être.
Aucunes connaissances ; d’où, aucunes peurs.
Puis, le savoir inné est apparu, m’a abordé, m’a submergé.
Je respirais dans les eaux de ma mère, la vie qui m’était donnée.
Sans y penser, je vivais.

Découvrir ce texte...


Après une éternité de non-couleurs et de douceur, on m’extirpa de mon doux cocon...
Agression ambiante, un mauvais son et lumière de la vie... je ne comprends rien. Je ne veux comprendre.
Je veux rentrer chez moi, à la non-existence, à la douceur du noir.
Je ne veux pas être atteint par les maladies dont je pressens les tares.
Je ne veux pas vivre, je ne veux pas...

Bip bip bip

Saturation d’un produit dans mon être, dans mon corps, dans mes veines.
Il se débat, mon corps veut exister et devenir malade de vie...

Mon esprit doit être plus fort que ce corps dont je ne veux pas.
Devenir Esprit pur...
Je force ma pensée à me battre contre cette chair et les autres qui, je le sens, me touchent, me palpent, me raniment.
Maintenant, je vois la faille de ce petit être chétif que je suis.
Je suis sur le défaut que les autres ne verront pas.
Ne sauront pas réparer.
Résoudre.
Le vouloir.

Bip bip biiiiiiiiiiiiiiiiiii

Scène slam du 12/11 - LaurentEtienne.com -

Le Prince Charmant

Je crois qu’il est temps pour moi ce soir de dénoncer clairement
Un mensonge, un bruit d’couloir, une valeur de notre temps….
Je parle ici Mesdames et Messieurs, du mariage !
Oui ! Mesdames, le mariage a été inventé juste pour vous faire rêver…
Depuis toute petites déjà, on vous amène a espérer de voir un jour débarquer un beau et grand prince charmant
Le sourire winner, avec une bonne haleine et tout et tout
Vous sortir de je ne sais pas quel merde dans laquelle vous vous êtes mise vous !
Faut pas déconner non plus !!!

Découvrir ce texte...


Franchement si on y réfléchi deux secondes !! J’aimerai comprendre comment un mec en collant moule bite, casquette pointue, une plume sur la tête, et un arc en plastique…
peut vous sembler sexy… et avoir même de l’attirance pour lui ?
Pour en avoir le cœur net, .je suis allé de l’avant…
j’ai pris les choses en main…
Je me suis mis en prince charmant,
et pris mes potes pour faire les nains…
Et là j’avais tout l’attirail, Le prince charmant style gentleman
Bon j’avoue! j’ai pas trouvé un seul cheval et à la place j’ai pris un âne…
Mais ce n’est pas grave !!
J’étais devenu un prince charmant !!!
Alors j’suis parti en soirée, pour y trouver ma dulcinée
Et arrivé devant la boite …et ben là, je fus recalé…
Oui ! Les pompes de prince avec les cloches, c’est pas accepté en clubbing..
En plus j’avais dejà des reproches avec mon âne sur le parking…
Et puis franchement un prince charmant avec deux nains devant l’entrée d’une discothèque
Il n’y a pas de miracle, en plus de ça, un des nains était en baskets.
Alors j’suis reparti à l’aventure !
Avec mes nains et ma monture
je m’suis pas foutu en collant, en pleine hivers pour faire jolie
si j’vois la belle au bois dormant, j’te la réveille c’est moi qu’il dit !!
On est arrivé dans un bar
il y avait l’ambiance, ça rigolait !!!
Mais pour vous dire la vérité
Oui ! C’est bien de ma gueule qui se foutait…
Comme quoi c’est juste du baratin
Le prince charmant n’existe pas
Et même quand vous en avez un,
de toute façon vous le voyez pas
Par contre ça a vachement marché, pour mes deux nains un peu voyou
Que même à la fin de soirée, les meufs leur criaient : « passe partout »
Et même mon âne, il s’est barré, de manière un peu cavalière
Comme quoi ! Faites pas confiance à bourriquet quand il a bu deux ou trois bières…
Après cette soirée à la con, j’suis reparti avec mon épée
Et j’ai marché jusqu'à un pont, avec mes pompes qui clochaient…
Et la j’ai compris dans ma honte,
que la réalité on s’en fout
Ce qui plait aux filles , c’est juste les contes
Pas leur faire la cour à genou
Alors j’ai écris 1000 histoires
Pour vous amener à voyager
Et peut être bien qu’un de ces soirs
Je le vivrai mon conte de fée…

Scène slam du 12/11 - Cindya -

Ornitholove

Je suis ornitholove
Je collectionne les drôles d'oiseaux
J'y ai laissé des plumes,
Un jour je m'en ferai un chapeau
Quelque part entre Mère Teresa et Arche de Noé
Je traîne derrière moi une collection d'éclopés
Du tourtereau roucoulant au grand serin désespéré
En passant par
Le dindon et sa farce (qui a tourné court)
Le coq sans perchoir (mais avec poulailler)
Le paon sans sa roue (ou alors de secours)
Le faucon plus vrai que nature (avec certificat d'authenticité)
Le butor manchot (dans sa cage dorée)
Le pigeon sans nichoir (mais déjà bagué)

Découvrir ce texte...


C'est plus fort que moi, j'ai
toujours eu un faible pour les spécimens déclassés
Mais Alouette, gentille alouette,
Par les sirènes des miroirs ne te laisse pas tenter...
Car l'échassier au long col convaincu d'avoir trouvé sa poule aux oeufs d'or
Dévoile tôt ou tard des dents longues
C'est pour mieux te plumer mon enfant
Et le coucou (cou-ci cou-ça, parfois bon coup parfois pas)
S'incruste dans ton nid et puis prends
Ses jambes à son...cou
Mais que voulez-vous
Je suis anthropolove
Parmi les bêtes en troupeaux
J'ai failli y laisser ma peau,
Si ça arrive, je m'en ferai un manteau
Et j'ai trop de classe pour t'abreuver de noms d'oiseau
Mais force est de constater
Que les graines de sagesse que je sème dans ta tête de linotte font
Trois petits tours et puis s'en vont
Que tes discours de martin-prêcheur volent aussi bas qu'une hirondelle avant l'orage
Que les cigognes quoi qu'on en dise sont toujours de passage
Que les connards en col vert ne m'impressionnent plus
Que les goélands en goguette
N'ont pas le charisme de Jonathan Livingstone
Et que les charognards, toujours, guettent.
Ceci dit
Loin de moi l'envie de faire l'autruche
Et par le truchement d'un coeur bien accroché à mon sac à dos
Je fais taire Caliméro et
Le nez au ciel, j’affûte mes appeaux
Ni grue ni bécasse, je cherche l'oiseau rare et en attendant
Je continue à manger du merle
Jusqu'au jour où j'en trouverai un qui soit blanc...
Je suis ornitholove
Je collectionne les drôles d'oiseaux
J'y ai laissé des plumes,
Mais
J'en ai gardé une
Pour écrire, c'est plus qu'il n'en faut...

lundi 19 octobre 2009

Soirée Slam du 08/10 - Les Frères Gilbert -

Le con

Effel:
Loin de moi l’idée de faire ici le procès des cons
Ca me ferait beaucoup trop de gens sur le dos
Mais constatons quand même
Qu’on ne compte plus les cons de compétition…

V:
Ouais, y a des gens y sont vraiment cons !

Découvrir ce texte...


Effel: Oh oui !
Il suffit qu’ils ouvrent la bouche pour s'en convaincre
Même si parfois, les gens changent
Regarde, toi quand t’étais jeune t’étais un p’tit con
Mais maintenant t’as bien grandi…

V:
Ouais, mais j’suis resté jeune dans ma tête !

Effel:
Oui... mais tu es devenu un bon concitoyen
Et tu travailles comme… consultant, non ?

V:
Ouais, l’autre jour, la SNCB m’a contacté
Y disent qu’en cas d’accident,
Y a plus de victimes dans le wagon de tête
Y m’demandaient c’qui fallait faire…
J’ai dit qu’y avait qu’à supprimer l’wagon d’tête !
C’est pas compliqué !

Effel:
Mais il n’y a pas que les consultants dans le monde du travail
Nous avons tous un confrère qui n’a pas son pareil
Pour raconter des trucs dont tout le monde se contrefiche

V:
T’as vu ? Thierry Henry il a raté un pénalty !
Le gardien y part à droite et lui y tire à droite
Il est con !
Moi, si le gardien part à droite je tire le péno à gauche
J’suis pas con !

Effel:
Vous avez aussi le consanguin
Celui qui fait partie de votre famille
Difficile de l’admettre mais
En cas de greffe d’organe vous seriez …
Compatibles

V:
Moi, j'donne mes organes à personne!
T’imagines? Tu reçois le cerveau de quelqu’un d’autre...
Tu sais pas de qui ça vient...
Ca se trouve il est con...

Effel:
A propos d’organe justement,
Tous les indices con…vergent
Les cons voyeurs d'aujourd'hui sont souvent les cons ploteurs de demain
Et ils sont malheureusement nombreux chez les confesseurs.

V:


Effel:
… Pas grave
Un qui a tout compris, par contre, c’est le consommateur averti,
celui qui connaît toutes les combines.

V:
Moi quand j’dois faire le plein d’essence
J'vais là où c'est le moins cher
En Finlande, c'est pour rien !

Effel:
Ne me dis pas que tu vas en Finlande pour…

V:
Et pourquoi pas? L'Europe c'est ça!
T’es raciste ? Moi j’suis pas raciste…
J'suis xénophobe.
Pour être raciste y faut être con !

Effel:
Mais au fait t’as réussi ton permis finalement?


V:
Ouais, j'l'ai eu! Et eux aussi j'les ai eus!
Mon permis, j'l'ai raté 6 fois.
Soi-disant que j’roulais à gauche
La 7ème fois, j'l'ai passé en Angleterre
J’lai eu tout de suite !

Effel:
Continuons, Continuons…
Le conjoint, en théorie, n’est pas con
Puisque c’est vous qui l’avez choisi
Par contre, l’entourage familial du conjoint, lui,
Vous est imposé.

V:
Et tu parles de qui ? A moi tu peux le dire, j’suis de ta famille maintenant !

Effel:
Je préfère ne pas citer de nom
On ne sait jamais…
Et puis peu importe.
De toute façon, on est toujours le con de quelqu’un.
Cela dit, j’en connais un qui est le con de tout le monde
Un Prix Nobel, une médaille d’or, le roi…
Le complet !

V:
Et j’le connais ?

Effel:
Toi, peut-être pas
Mais eux, sûrement…

Soirée Slam du 08/10 - Professeur V -

Quel plaisir de vous voir si nombreux pour le premier match officiel de la saison ! Le RSCM, Royal Slaming Club de Mons, peut être fier de ses fidèles supporters!

Permettez-moi de vous informer de quelques petits changements apportés à notre règlement pendant la trêve estivale. Alors, qu’est-ce qui va changer en 2009-2010 ?

Découvrir ce texte...


Tout d’abord, l’affaire a fait grand bruit et c’est officiel : les combinaisons en polyuréthane seront désormais interdites. Elles garantissaient certes du grand spectacle, mais la poésie doit rester un sport 100% naturel. Cependant, les victoires décrochées par des slameurs en combinaison la saison dernière restent acquises. Que les personnes concernées se rassurent, donc : vous vous êtes forcé à porter une combinaison toute l’année dernière, juste pour avoir le droit de la porter sur scène un jeudi par mois ? Eh bien vos efforts n’auront pas été vains : vous ne devrez pas rendre votre boîte de délicieux biscuits Belsy !

Autre suppression : les oreillettes ne sont plus admises pour les slams par équipe. Le peloton des slameurs a eu beau se mettre en grève, rien n’y a fait. L’USI, l’Union Slamiste Internationale a été intraitable : pas d’accessoire, c’est pas d’accessoire !

Nous avons aussi voulu resserrer la compétition : tout le monde devra désormais concourir avec le même texte. Et il sera aussi interdit de changer de poème entre le tour de qualification et la finale. Là encore, certains ont menacé de créer un championnat parallèle mais c’est Pilote, le grand patron de la S1, qui a eu le dernier mot.

Point central de la réforme : le champion ne sera plus désigné tout de suite ! Les points obtenus par chaque slameur lors de la première moitié de chaque scène seront divisés par deux, avec arrondi à l'inférieur si la division donne un résultat à décimale. À ces points, seront ajoutés ceux obtenus lors des playoffs organisés entre les 6 meilleurs slameurs. Plus clair et, nous l’espérons, beaucoup plus spectaculaire ! La Fédération espère en effet relever le niveau de notre championnat, qui en a bien besoin. Je vous rappelle qu’il y a 2 ans que notre équipe n’a plus atteint les demi-finales du Grand Slam National.

Comme nous voulons à tout prix rester une discipline propre, les contrôles vont aussi être renforcés : des échantillons de vos prestations seront prélevés, analysés, puis conservés pendant 5 ans. Eh oui, malheureusement, les plagiaires ont toujours 2 longueurs d’avance sur les contrôleurs…

Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler que le record du monde de vitesse a été pulvérisé cet été : 9 secondes 58 à battre, geste compris. Avis aux amateurs ! Quant aux plus courageux, sachez aussi qu’Alex détient toujours le record du slam le plus long avec son chrono légendaire de 8 minutes 28.

Enfin, nous insistons plus que jamais sur le fair play, tant sur la scène que dans les gradins. Nous demandons en particulier aux poètes liégeois de garder leur sang froid, car il est des gestes que l’on ne veut plus voir sur un terrain de slam. Nous serons donc intraitables : les peines pourront aller jusqu’à 8 semaines de suspension et 250 € d’amende. A la fin de la rencontre, afin d’éviter tout affrontement, nous demanderons aussi à tous les supporters de neil de regagner leurs autocars dans le calme, quel qu’ait été le résultat. Les 9 supportrices d’Alain de l’Ombre, quand à elles, seront priées de rester sagement assises à leur place pendant 20 minutes avant de repartir pour la capitale.

Au nom du comité enV.I.E.S. et du RSCM tout entier, je vous souhaite une excellente saison 2009-2010.

Soirée Slam du 08/10 - Alain de l'Ombre -

Doux dreamer

Je vis un vrai cauchemar : la nuit, je ne rêve plus
Ou si je rêve encore, je ne m’en souviens plus
Plus de rêves sous les constellations
Et comme maigre consolation
Je n’ai que mes rêvasseries éveillées

Mes rêves qui jouent les filles de l’air…
De leur prison dorée, je n’étais donc pas l’infaillible Cerbère
Vous penserez que je divague, que ça ne vaut pas un slam
Mais l’absence de rêves , même vagues, ça me brise l’âme

Découvrir ce texte...


Des études le montrent : un adulte, chaque nuit
Rêverait en moyenne pas moins d’1h1/2 !
Deux ans, vu mon espérance de vie !!!
Deux années qu’on me vole
Deux années d’ennui la nuit

Privé du droit d’être un génie,
Un héros adulé des foules
Privé d’exubérances, de folles démesures, de magnifiques extravagances
Privé de nourriture, pour mon âme, mes désirs
Privé d’inspiration, comment pourrais-je écrire
«Je l’ai rêvée si fort que les draps s’en souviennent » ?
Ou bien que Monsieur rêve… « rêve d’archipels
De vagues perpétuelles, sismiques et sensuelles » ?

Serait-ce une question d’âge, un problème de quota ?
Une visite surprise d’Alzheimer, déjà ?
J’ai cherché jusqu’à plus soif, mais en vain
Consulté l’œuvre de Jung, un oniromancien
Testé toutes sortes d’herbes, des hallucinogènes
Mais j’ai eu beau chercher, rien n’en valait la peine
Je suis un homme moderne et un jour, j’ai pigé
Je trouverais forcément mon bonheur sur Ebay

Mais la déception n’eut d’égale que mon espérance
Je n’ai rien déniché qui valait la dépense
Des rêves prémonitoires, oui, mais de seconde main
Des rêves de comptoir toujours sans lendemain
J’ai bien vu passer les rêveries d’un promeneur solitaire
Mais moi la solitude j’suis assez réfractaire

J’y ai même dégoté un songe d’une nuit d’été
Mais moi des rêves, j’en veux toute l’année !
Soudain, j’entrevis le rêve américain
Tout penaud, tout fripé, oublié dans un coin
La version Bush, bien sûr, invendable car en toc
Celle d’Obama, aussi, mais en rupture de stock
J’ai renoncé en découvrant cette pseudo bonne affaire:
3 cauchemars achetés, un rêve offert !

Alors j’ai revisionné tous les matches de la dream team
Et relu en boucle le discours du pasteur Luther King
Mais c’est ça le problème « I have not a fucking dream » !

Pourtant rêver, j’en rêve…
Déambuler à nouveau sur ma palette de doux dreamer
Strier mon lugubre sommeil de sublimes couleurs
J’ai eu une idée lumineuse mais j’ai besoin de vous
Cette semaine, Anne et moi organisons chez nous
Une rêve party ! Rêves……partis !
Après tout, c’est logique, les miens le sont aussi…
Surtout amenez un max de beaux rêves avec vous
Vos rêves caressés, brisés ou devenus réalités
Vos rêves d’enfant enfouis, vos rêves les plus fous
Ainsi peut-être que les miens sortiront de leur trou

Mais, dès ce soir, vous pouvez m’aider à concrétiser le dernier rêve dont je me souvienne
Je suis seul devant un micro, sur une scène
Je lis une poésie à un public nombreux
Regards émerveillés, silence religieux
Mon poème terminé, je m’éloigne de la scène
Et tout le monde m’applaudit debout, me criant des « On t’aime » !
Ivre, j’entends au loin une voix s’écrier :
« Et pour Alain de l’ombre, on a un dix , un dix , un dix , un dix et un dix »
...........
Ben quoi, on peut rêver, non ?

Soirée Slam du 08/10 - Cindya -

La grâce

Nous sommes peu ici-bas
A avoir le don de double vue
A voir le monde derrière le monde
A brasser la fange tiède
Dans l’espoir de l’extraordinaire
A chercher le miracle quotidien
Dans la lie des instants sans relief

Découvrir ce texte...


Partout
Tout le temps
Et sur un trottoir
On peut marcher à gauche, à droite, ou en équilibre sur la bordure
Et on peut conduire vite ou lentement
En regardant la cime des arbres
Ou bien rentrer directement
Au chaud dans sa maison Ikéa
Rempocher froidement sa monnaie
Ou regarder en face l'homme qui mendie et lui tendre une main qui non pas donne mais pour une fois questionne

Et voir la beauté du monde
Sous ses plaies
Ce n’est pas sans douleur
Mais ce n’est pas un choix

Et Thom Yorke sans son micro
Aurait l'air du premier clochard oui mais
Ce qui différencie la bête humaine
De L'ange
C’est le petit supplément d'âme
La grâce

Et voir la beauté des hommes
Sous leurs oripeaux
Ce n’est pas une évidence
Pour le plus grand nombre

Et tout ça c'est
Parce que la cataracte de l'ennui
Empêche de voir vraiment
Et ce qui différencie l'aveugle du clairvoyant
C'est le rai de conscience
Des mille beautés qui nous entourent
And Ricky with his camera was so right

Partout dans la
Symétrie inattendue de deux corps enlacés
L’harmonie éphémère d'une ville qui s'éteint
La synchronisation fugace des plus beaux mouvements du monde
Et même,
Parfois,
Dans le miroir
Les soirs où intérieur et extérieurs se ressemblent enfin
Ou peut-être est-ce juste l'intérieur qui transparaît

Regardez-les, eux
Leurs pieds ne touchent pas le sol
Ils évoluent dans des sphères lumineuses
Où nous ne les rejoindrons jamais
Et on peut
Se lever sur la pointe des pieds et agiter les bras et crier très fort
Et prétendre voler
Ou déposer les armes, s'asseoir, et se laisser toucher, sans haine ni rancoeur
Car il est des gloires qu'on ne jalouse pas
Des éclats qui ne blessent pas
Des forces qui ne brisent pas

Et on peut
Baisser le voile ou sa visière et prétendre ne voir
Que des lignes droites car elles sont plus faciles à admettre
Ou alors
On peut se dénuder une vie durant et, chercheur des beautés, souffrir mille fois pour un moment d'extase
Un seulement
Qui nous laissera vidé, lessivé, conscient de notre banalité
Mais reconnaissant pour le simple fait d'en avoir constaté l'existence

Fugace, éphémère, époustouflante
La catharsis
Le rayon vert
L’étoile filante
Chhhh...
Ouvrez les yeux
Faites un voeu.

Soirée Slam du 08/10 - Romaric -

Société

Que dire à ces gens
qui à leurs oreilles serait plaisant ?
Des banalités d’un bon vivant,
ou la morbidité d’un être errant ?
Comment puis-je leur plaire ?
Peut-être simplement me taire.
Je sais qu’il n’aime pas les langues amères
et qu’ici l’humour a une poigne de fer.
Pour autant, je n’ai pas envie de rire.
Je préfère des coups férir.

Découvrir ce texte...


Au Diable la complaisance !
Fi de la condescendance !
Je dirais ce que bon me plait
et tant pis si je déplais.
Après tout, pourquoi toujours s’esbaudir ?
Pourquoi ne pas aussi maudire ?
Mais je pourrais choquer leurs oreilles
et par là-même les sortir de leur veille.
Mais l’on n’aime guère le gout de la vérité
surtout si elle a la saveur du sang, trop épicé.
On la préfère mièvre, plutôt enrobée
sur lit d’excuses, bien enrubannée.
Mais que dire à ces gens
qui à leurs oreilles serait plaisant ?
Mon esprit n’est pas d’humeur
(l’a-t’il jamais été ?)
et ma plume n’est qu’aigreur
(pourrait-on la changer ?)
En fin de compte, le silence sera mon allié
Ami plus fidèle que mon encrier.

Soirée Slam du 08/10 - M'sieur Dam

L’appel du large

Peu à peu je perds pied…
Et ces grains de sable qui recouvrent nos amours
ont fini d’enterrer nos ébats.
Ils se dérobent sous mes pieds
à mesure que mes pensées s’éloignent de toi.

Découvrir ce texte...


Peu à peu je perds pied…
La tasse est si proche que j’en défaille.
J’avais jusqu’ici longtemps caboté,
côtoyé les longues berges et ses havres de paix,
jeté l’ancre dans des criques à l’abri des tempêtes,
conforté jusqu’ici mes certitudes
dans mes ersatz de liberté.
Libre ! Tel un lion dans sa cage dorée
si stupéfait de trouver un jour la porte grande ouverte
qu’il ose à peine imaginer les grands espaces
qui s’offrent devant lui
et de peur…
…se pétrifie

Peu à peu je perds pied

Et le vent vient de la terre
Et m’entraîne toujours vers ce large
avec ces souvenirs comme uniques bagages
des instants volés, envolés toutes voiles gonflées.
J’ai la nausée !
Et les vagues me claquent le dos,
et c’est à perte de ma vue que ta petite robe des champs
s’étale de tout son flanc de généreuses collines
et de vallées fertiles que parcourent mes doigts en de frêles esquisses.
Et du haut de mon séant je vois les sillons et les tranchées
qu’ondulent des reliefs si familiers.

Ce sont ces heures fragiles que j’aimais tant,
au fond de nulle part,
au-delà du temps,
dans un monde qui n’existe plus
puisque tu n’es plus là.

Je suis un homme de la terre et la mer t’a enlevée
Et déjà les sirènes chantent leurs promesses de liberté

Peu à peu je perds pied Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied Peu à peu je perds pied

C’est au pied de ces lettres
que mon langage se noie dans l’écume,
les mots s’entrechoquent, se désarticulent,
se laissent aspirer et se déforment à tout vent.
Les vagues sont une machine à laver le cerveau
essorant sans relâche mes pensées.
Oublier les liens qui nous unissent
et recommencer

Mes récits sont des récifs sur lesquels je m’accroche
Les seuls vestiges que je m’accorde
Salutaires à bien des égards
Mais si dangereux quand se déchaînent les flots !
Je ne suis pas une coquille vide abandonnée là
mais une bouteille à la mer dérivant au hasard
messager d’un royaume qui prend l’eau de toute part.

Je n’ai plus qu’à rejoindre le large, me laisser porter
Et peut-être accoster des rivages, des rives sauvages
le long desquelles je trouverai d’autres havres de paix
Après tout, le soleil se lève sous toutes les latitudes, n’est-ce pas ?
A l’approche des ces terres nouvelles
Je draguerai ses fonds pour palper à nouveau le sable sous mes pieds
J’y accosterai, croyez-moi, je m’y échouerai de tout mon poids
Afin d’y voler en éclat et de propager jusque là
le message que je portais en moi :

« Rendre belles les choses rien qu’en les regardant »
« Prendre le parti de rendre la réalité plus belle
simplement en la regardant au fond des yeux
en la regardant au fond des yeux »

Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied
Peu à peu….
…..J’ai oublié

samedi 18 avril 2009

Soirée slam du 26/03 - Alexis -


Classique

Découvrir ce texte...


J'ai dans la tête une centaine de classiques
datant sans doute du Jurassique
vu que les stars en plastique peuplaient à peine le hit-machine
Ouais,à l'époque ou le hip-hop était à son apogée
je pouvais mal de danser le mia vu que
le virus m'est venu qu'une fois que mes 17 ans approchaient
Rap, musique que j'aime,je t'ai dans les veines
mon sang d'encre bout à chaque fois que tu défends ma peau couleur ébène
que tu parles au nom des jeunes de l'univers
des enfants seuls et des petits frères
perdus dans cette merde épaisse
C'est grâce à toi que j'ai eu envie de me battre
de prendre le micro et de boxer avec les mots cet Etat qui nous formate
Tu vois j'ai bien suivi ton éducation
et j'ai pris conscience de nos pitoyables situations
Esclaves de notre société
nous ne sommes que des pions sur un échiquier
Alors ainsi c'est donc sa nos vies
condamnés à suivre d'autre moutons dans la bergerie
Dieu merci j'ai compris leurs supercherie
et maudits soient les yeux fermés
ceux qui ne voient pas ces barbelés,entrave à nos libertés
Laissez moi gueuler "niquer le système" ou shoota babylon
on veut nous mettre la camisole,emprisonner nos esprits
nous remplacer par des produits pourris de Star Academy
Je n'ai pas envie que mon gosse grandisse
en ayant comme référence des pseudos-artistes
Non je lui ferai écouter ces quelques classiques
lui dirai les ingrédients de la formule secrète
qui donne à un titre son côté magique
T'inquiète,la relève est assurée
je lui transmettrai l'art de la guerre
avec les mots aiguisés comme un lame
tu ne finiras jamais sous terre
je n'oublierai jamais que c'est toi qui m'a permis de
m'extérioriser, je te remercie
même si j'ai toujours du mal à me confier
je n'ai plus l'impression que le monde entier peut me bouffer
et dès lors, je me suis retrouvé devant 2 issues
l'une me menant à la liberté de l'esprit par l'écriture
et l'autre à la compression de celui-ci par ces pourritures
de médias qui nous gavent de télé-réalité comme du bétail
cherchez pas à comprendre
si ces mots sont sortis de mes entrailles
c'est que j'ai fini par péter les plombs
et qu'avec ces marchands de rêve, j'ai coupé les ponts...
enfin bref, là mon esprit par en couille, je m'emballe
c'est comme ça à chaque fois que je parle
de ces derniers et de leurs émissions exécrables
alors je me calme, je les descendrai dans un prochain slam
retour au sujet grand évènement
tu as combattus 11 minutes 30 contre le racisme
tu clamais qu'il n'y avait pas de couleurs
et là moi je slam pour une jupiler
non j'rigole et en parlant de ça, il parait que tes activistes sont tous des ivrognes rongés par l'alcool
tous des sales mômes adeptes de senci
et membre de shit squad alors que moi je vois
beaucoup de vrais poètes aux textes sensés
contre il est vrai pas mal de faux voyous
qui ne font pas avancer
les temps changent et le crime paye
ok on pense tous monnaie monnaie
mais soyons honnête, tu as eu le jackpot
avec en bonus les menottes au poignet
et le baillon sur la bouche
tu as troqués ta sincérité et ton côté hardcore
contre les strasses et les paillettes
les stars et la variet
j'ai vu le RN'B te faire de l'oeil
fais gaffe, cette femelle n'en a que pour ton porte-feuille
et ce n'est pas juste une impression
tu t'épuises, heureusement que ce sont découvertes de nouvelles pistes
un bol d'air frais pour auditeurs et artistes
rap et rock, rap et soul, rap et reggae
autant de combinaison insolites
et pourtant n'en a découlé même pas un seul hit
j'ai kiffé tes racines, la base bien solide
mais tu as changés, tu n'as pas qu'un peu de ride
malgré tout, je sais que je n'assisterai jamais à ton décès
car il y a encore un tas d'MC obsédé par ton langage
moi, j'ai choisi le slam, une de tes branches également
et je te promet, je m'engage à réveiller ce peuple sous calmant

jeudi 16 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Les Sans Nom -


En Orient j'ai les moyens

Découvrir ce texte...


Un cri perçant déchire l’Iran
Aurore brillante mâtinée d’argent
Beauté céleste qui me laisse atterré
Je fixe le vent d’un air détaché

Naguère au combat, tapi dans l’ombre
Persan sans père en proie au doute
La frange en bataille
J’ai retrouvé le sourire
Et dans Téhéran
Vis l’instant présent
Gentiment

Ce que fait le régime
C’est lourd mais je m’en balance
Ce qu’a fait le régime
C’est dingue mais je m’en fous
A Téhéran j’ai pas la science infuse
A Téhéran sachez que je me tais

En Orient j’ai les moyens
Y a pas de mal à se faire du bien
A Téhéran, je m’y rends souvent
Je vais, je viens
Je joue à chat dans les magasins


Ca travaille dur sur le Bosphore
Turbine dès l’aube au large du détroit
Mais à Istanbul la nuit fait du tort au héros
Tombé endormi près de la reine de son harem

Un sultan m’injurie, fait mon procès
Chez eux on n’assiège pas les sultanes
Et cet asticot me harcèle
J’voudrais pleurer mais c’est pas la peine
Je me sens mis au ban de la société
Chez eux je ne suis plus en odeur de sainteté

Ce que me fait le régime
C’est lourd mais je m’en balance
Ce que m’a fait le régime
C’est dingue mais je m’en fous
A l’est d’Istanbul, j’ai plus les nerfs
A l’est d’Istanbul, je fais les 400 coups

En Orient, j’ai les moyens
Y a pas de mal à se faire du bien
Su’l’temps d’midi, je vais aux bains
Je kiffe à mort
J’fais l’torero dans les corridors


Sur le Nil on file un mauvais coton
La tête haute on se fait des coups bas
Mais bon sang j’ai de la veine
J’ai trouvé le bon filon
Je vais juste au charbon et j’me mine pas

Sur le Nil, je voudrais charmer le cheik
Mais amer, il voit rouge
Secoué, il se fâche
Pas content de cette partie de cache-cache
Le cheik se signe et puis se barre

Ce que fait le régime
C’est lourd mais je m’en balance
Ce qu’a fait le régime
C’est dingue mais je m’en fous
En Egypte, j’suis l’king
En Egypte, I don’t care

En Orient j’ai les moyens
Y a pas de mal à se faire du bien
A Louxor, j’ai le look
Le soir je sors
La jet set d’Egypte me plaît
J’incendie les felouques à l’aveuglette
J’écris mes mémoires dans les oubliettes

Scène slam du 26/03 - Cindya -


Lettre à Joe

Découvrir ce texte...


Cher Joe, comment tu vas?
Ca fait longtemps qu'on s'est perdus de vue toi et moi
Mais si je t'écris aujourd'hui, c'est qu'on a un abcès à crever
Un oignon à peler, un placard à vider
J'aimerais qu'on relise le contrat qu'on avait signé
J'ai une liste de griefs à égrener comme un chapelet

Sur le plan théorique j'ai rien à redire, c'était parfait
Mais au service après-vente t'as vraiment pas assuré
Le mode d'emploi semblait simple: de l'amour, du courage
Du respect, de l'entretien; résultat? Un beau carnage
Depuis on t'appelle, mais tu réponds pas
Apparemment c'est à nous de résoudre tout ça
Tu nous as dit d'être patients, tu nous a demandé d'être bons
Mais ta Grande Compassion, ce serait pas plutôt une grande passion pour les cons?

Pourtant tu sais Joe, des points communs on en a
L'horoscope par exemple: je suis né(e) le même jour que toi
Et puis cette volonté d'aimer mon prochain
Même si les trois quart du temps ça sert à rien
Car bien souvent mon prochain est déjà le présent de quelqu'un
Et dans ce cas on m'envoie gentiment distribuer mon amour plus loin
Tu vois Joe, la philanthropie ça ne paie pas
Ca peut même faire très mal, comme dans ton cas
Franchement, charpentier, c'était pas un métier peinard?
T'étais obligé de sortir du rang et de faire la star?
Qu'est-ce que tu voulais prouver?

Tu croyais vraiment pouvoir nous sauver?
Mais l'Homme est mauvais, c'est là tout le drame
Nous sommes des animaux Joe, des animaux qui rament
A l'aveuglette, sans boussole, se trompant de chemin
Ecrasant tout sur leur passage pour atteindre ce qui brille au loin
L'être humain, Joe, n'est pas raisonnable
C'est pour ça qu'en ton nom, ou en d'autres, il pète souvent un câble

Je sais que c'est pas ta faute, tu te sentais investi d'une Mission
Je sais aussi que l'Enfer est pavé de bonnes intentions
Mais si un de ces jours t'as envie de te refaire une réputation
De recoller les morceaux, de redorer ton blason
Ce serait bien que t'arrêtes de rêver et que tu redescendes sur Terre
Parce qu'en ce moment, Joe, y'a vraiment beaucoup à faire.

Scène slam du 26/03 - Oliv' -



Désolé... J'suis en retard... J'suis venu en train...
Aaaahh... Le plaisir de voyager en train...

Découvrir ce texte...


Oui ! Le PLAISIR !
Le LUXE, même, de voyager en train...
Ah si si ! C'est devenu un luxe !
Avant, la différence entre la première et deuxième classe, c'était le prix.
Maintenant, c'est la couleur des sièges...

Soit... Je râle, je râle...
Mais je dois reconnaître qu'on est bien accompagné !
Bon, parfois l'annonce au micro va un peu fort... Surtout le matin...
Mais ça fait partie du confort, alors hein...

ATTENTION toutefois où vous serez assis ! ...
On y trouve parfois des confiseries...
Sûrement des personnes attentionnées
Qui font genre : " J'aime pas, j'vais recracher !"

Mais je comprends !
Car les poubelles ne sont pas faciles à trouver !
On ne sait pas très bien si c'est au-dessus,
En dessous, ou à côté de la tablette...
Mais bon, si t'as un peu de jugeotte,
Tu devines et tu jettes !

Hôôôôô un contrôleur qui passe !!

Regarde-moi... Par ici ! Je suis là !! Contrôle-moi !
J'me suis ruiné pour mon abonnement ce mois-ci, alors CONTROLE MOI !!
A mon avis, il a oublié quelque chose à l'autre bout du train...
Ou alors... Il va aux toilettes... !

Haaaa, les toilettes dans le train...

Quand t'es une femme, t'as pas besoin de t'agripper...
Et en plus, tu t'en mets pas sur les pieds !
Quand t'es un homme... T'as qu'une seule chose à laquelle te tenir...
Mais tu tiens AUSSI à tes souliers !

Et merde !
Pas grave, j'vais fumer une clope pendant que ça sèche...

Oui, en fait, depuis la suppression des compartiments fumeurs,
Ils ont décidé de mettre à un endroit, toutes les odeurs...
D'ailleurs, à la SNCB, on appelle ça : "L'Olfactorium" !
Et on paie déjà pour le visiter !

Enfin, on maudit souvent la SNCB,
Mais je suis rendu compte d'une chose :
En fait, c'est pas les trains qui manquent de classe...
Mais bien ceux qui voyagent dedans !

Scène slam du 26/03 - Skwiky -



L’amitié
Ce sentiment, non toujours au même degré partagé
Quand l’un s’y emploie à corps et encore
L’autre en use et abuse plus encore

Découvrir ce texte...


Quand l’un dit: ça va? Comme il dirait bonjour,
L’autre dit non, nie le semblant de question et interroge à son tour.
Comment te sens tu? Es tu bien dans cet espace, en cet instant?
Le pseudo ami, nombriliste, alors se répand.

Et c’est ainsi que sur une seule main on peut réellement compter
Les gens qui, pour nous, comptent et sur qui l’on peut compter.
Ces personnes que l’on peut appeler en pleine nuit
Et pour qui, on est capable de sortir de son propre lit

Ceux qui sèchent nos larmes et à qui l’on prête nos épaules,
Ceux qui connaissent les codes et les gestes d‘ordinaires si bien dissimulés.
Les misères et le monde n’ont alors plus cours
Si dans les bras d’un ami, du réconfort on y trouve.

Un ami c’est aussi, après une absence, les retrouvailles.
Une personne de qui l’on reste proche sans forcément se voir ou parler.
Quelqu’un à qui l’on peut se confier et qui peut faire de même en retour.
Tour à tour, conseillé conjugal, manager, supporter ,
Adversaire et ennemis parfois aussi.

On peut s’étreindre et se quereller sans pourtant oublier nos envies
Il est lui, je suis moi, mais il m’est indispensable.
Il agrémente ce banal quotidien par sa douce folie,
par un simple regard me fait oublier l’impensable...

Un ami sait où l’on se cache pour méditer voire pour s’isoler
Et il sait s’il doit venir ou une distance raisonnable conserver
Il n’oublie pas les moments importants, aime les partager
Et, plus que tout, il sait les rendre vivants.

Quand cet ami, plus précieux que les autres vous repérez,
Quand enfin, l’amitié se répond, quand elle est au diapason…
Cela se doit souvent de déraper.

C’est là que ce petit trou du cu… pidon décoche une flèche dans la mauvaise direction
Et volent en éclat les certitudes du passé,
L’amitié en amour se métamorphose et explose la paix.
L’amoureux solitaire se voit contraint d’être, faute d’oser se déclarer,
Le confident de sa moitié.

S’il se lance, avoue son crime, il peut perdre, tout à la fois,
l’espoir et sa chère mais néanmoins fébrile amitié.
Partagée entre cette souffrance d‘être à ses côtés et la perspective de son absence qui,
pour sûr, la meurtrirait.

Ah amitié, douce amitié, tu es aussi rare que cruelle
Quand l’on pense te tenir, tu uses de mille stratagèmes.
Tu peux alors ce cœur sans relâche tourmenter.
..Et raviver ces mille noires idées...

Entre perdre son ami et vivre de ses rêves…
L’amitié sincère vaincra doutes et douleurs
au bout du compte mon meilleur ennemi sera là pour sécher mes pleurs et apaiser mes peurs

Scène slam du 26/03 - Fée Clochette et Professeur V -


Le medley

Découvrir ce texte...


Je crois que je ne t’aime plus
Elle m’a dit ça hier
Ca a claqué dans l’air
Comme un coup de revolver

C'est vrai qu'j'étais pas très fidèle
Mais j'étais totalement fou d'elle
J'ai voulu la retenir
Tout c'qu'elle a trouvé à me dire
C'est :

Oh fini... fini pour moi
Je ne veux plus voir mon image dans tes yeux

T’as rien compris
Non rien compris
Coup de folie,
C’est pas fini,
Folie, fini, yeah

Tu regrettes tes écarts (da dou di dou dam da)
Mais maintenant c'est trop tard (da dou di dou dam da)
Mon vieux t’es qu’un connard

Eeeeh !

Avec un grand C !
Fallait pas commencer…

Ne me quitte pas…

Si seulement tu m’avais dit la vérité
Nous ne serions pas sur le point de nous quitter
Puisque tu as triché
A présent tu peux t’en aller

Reviens, on va vivre la main dans la main !

On va s'aimer, aux marches des églises
Se réchauffer au cœur des banquises
Se murmurer toutes ces bêtises

And she said…

Cccchhht !!!!!

Amour trop loin
Je me sens si fragile
Le cœur en exil

Viens à la maison
Y a le printemps qui chante

FC montre sa main ouverte. Air incrédule de Prof V

Si t’as pas compris ça veut dire non merci, hein hein !

Qu'est-ce qu'on attend
Pour changer tout
J'veux des nouvelles de nous

Alors téléphone-moi
Appelle-moi et dis-moi
Que tu m’aimes
Que tu m’aimes
Que tu m’aimes

Je t'aime, je t'aime
Comme un fou comme un soldat
Comme une star de cinéma
Tu vois, je t'aime comme ça

Arrache-toi d’là t’es pas d’ma bande
Casse-toi tu pues et marche à l’ombre

Quoi ? De notre amour ne resterait que des cendres ?
Sois au-moins consciente que mon coeur peut se fendre

Cassé ? Oh, oh cassé…
Ca passera
Avec le temps
Ou quelqu’un d’autre…

Personne ne te remplace non
Personne ne te remplace nooooon

Au public :
A toi aussi, j' suis sur qu'on t'en a dit,
De belles histoires, tu parles... que des conneries !

Au public :
Tell'ment si femme, quand elle mord
Tell'ment si belle, je l'aime tell'ment si fort

C’est un voyou, un filou
Mais voyez-vous
Malgré tout
Oui j’l’adore,
C’est mon amour mon trésor

Je te promets des jours tout bleus comme tes rêves
Je te promets des nuits rouges comme tes rêves

Embrasse-moi, idiot
C’est vraiment beaucoup beaucoup mieux que des mots !

Scène slam du 26/03 - Cindya -


Je suis

Découvrir ce texte...


Je suis cet homme détruit
Qui dit adieu à son petit pays
Sous les torrents enfouis
ZOne sinistrée, sinistrement désertée
Musée Grévin pétri de boue
Et tout le monde s'en fout.

Dégâts des eaux
Des rats, des gros
Et tous ces corbeaux

Je suis
Je suis cet homme en kevlar qui pleure sur son lit de camp
Et cet autre en costard qui s'en fout pas mal
Je suis la marionnette dans la main du géant
Qui se bat sans raison, sans honneur et sans gloire

Dégâts des eaux
Des gars, des os
et tous ces tombeaux

Je suis
Je suis cette Terre gorgée de pétrole et de sang
Où le rouge et le noir se mêlent jusqu'à l'écoeurement
Je suis ce môme de 20 ans pour qui la paix n'est qu'une abstraction
Je suis celle qui regarde ceux pour qui tout ça n'est qu'une équation
Dégâts des autres
Des armes, les nôtres
Et tous ces apôtres

Je suis
Je suis cette femme active qui ne bouge pas assez
Je suis cet homme pressé qui devrait prendre son temps
Je suis l'enfant prodige qui ne sait pas aimer
Je suis l'enfant gâté qui manque de tout pourtant
Des gâteaux ronds
Des gros, des cons
Et tous ces millions
TOP! Je suis
Je suis Julien Lepers et pas Carla Bruni
Un seau de merde qui se renverse sur les Berluskozy
Je suis la France, l'Espagne, l'Allemagne et la Louisiane aussi
L'homme malade de l'Europe et des Etats-Unis
Débris de verre
Qui brillent, par terre
Et toute cette misère

Je suis
Je suis l'homme qui écrit, je suis l'homme qui espère
Je suis Alain Bashung et parfois Julien Clerc
Les décolletés en V, c'est ma préférence à moi
J'aime quand Madame rêve des avions qui s'en vont
Qui s'en vont où déjà?
Peut-être là où les tours ne s'écroulent pas

Tombés du ciel
Des gars, du fiel
Et tout ce bordel

Tombés de ma main
Des mots, les miens
Et peut-être, demain...

mercredi 15 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Effel -


Petit pape

Découvrir ce texte...


Petit pape pape pape pape
Petit pape pape
Petit pape quel est donc ton mobile ?
Pour laisser crever les peuples dociles
Petit pape, dans ta papamobile
La capote te préserve des missiles

Tu tires sur l’ambulance
Pendant qu’j’allume l’infirmière
Les secouristes en transe
Docteur, ça va pas vous plaire

Petit pape du très très haut
Ne vois-tu pas nos cœurs d’or
Penche-toi, penche, plus près, Ô
Ne crains pas le vertige de la mort

Les brebis égarées n’écoutent plus
Le berger allemand enragé aboyer
Panurge, tes moutons ne veulent plus
Laisser pisser le venin des frustrés

Petit pape pape pape pape
Petit pape pape
Petit pape quel est donc ton mobile ?
Pour assassiner les peuples fragiles
Petit pape dans ta papamobile
La capote te préserve des missiles

Ils portent leur croix sur ta bannière
Prière de leur montrer le karma
Ta position est ringarde, missionnaire
Lire l’Evangile selon Kamasutra

T’as jamais eu d’envie subite ?
Un trop de pression d’eau bénite ?
Devant cette rouquine carmélite
Y a dû avoir des fuites

Doigt sur la couture
Sulfure
Luxure
Gêne aux entournures

Fais monter l’aventure
Au-dessus de la ceinture

Petit pape, dans ta papamobile
La capote te préserve des missiles

Un jour, on t’écoutera moins
Jusqu’au jour où on ne t’écoutera plus
Un jour, on priera moins
Peut-être le jour où l’humain l’emportera

Résidu résidu du monde catholique
Où ta prose a pris un coup de vieux
Résidu résidu du monde catholique
Des hommes ne fais pas ce que tu veux

Petit pape pape pape pape
Petit pape pape
Petit pape pape pape pape
Petit pape

Scène slam du 26/03 - Whisperz -



Ressens le murmure des arbres
Leur révolution résolue et millimétrée
Le lierre qui recouvre vaillamment le marbre
De statues insolentes à l’effigie de l’ordure civilisée
Vois l’avancée svelte des feuilles rampantes aux couleurs ardentes
Si ça ne tenait qu’à nous
Nous implorerions l’hippocampe
Qu’il claironne aux quatre coins des mers
Nos excuses, qu’il nous innocente
Mais soyons honnêtes :
À aucun moment notre espèce n’a mérité de clémence

Découvrir ce texte...


Donc nous observons le cirque
Le visage tracé d’une défaite envisagée qui arrive
Notre rédemption est timidement portée par la Femme
Sous le voile affolé d’yeux conscients qui assistent impuissants
Au déracinement de chances volées aux enfants maigres et tremblants
Les femmes et leurs sentiments coupables
Ne meurent jamais vraiment
Car leur nom reste suspendu dans le vent
Suaves arrondissements de viles piques viriles
Aux indicibles cruautés injustifiables
La Femme caresse le front strident de l’homme
Comme pour apposer la morale à une fable

Pendant ce temps
Sous leurs seins bienséants, elles se demandent sans cesser
Si elles ont mérité le fardeau de l’attente du bonheur à caresser
Pâtissent des choix mâles
Avec le regard mélancolique et chargé
De celles qui ont l’habitude d’encaisser

Ceux qui croient en leurs dieux
Ont de quoi se rassurer avec leurs contes de fées
Mais le regard fixe des chats est sans équivoque
Dans le dernier souffle,
Ce n’est pas un créateur, mais la vermine qui nous convoque
Ironie du sort de cette race de sots
Affairés à détruire le globe qui respire
Pour venir nourrir ses entrailles, sitôt que notre vie expire

Et les arbres nous honorent de leurs
« Je te rongerai de mes racines »
Les roseaux caressent l’étang de leur cri de rassemblement
Hyènes et babouins nous regardent en ricanant
Car tous savent ce qui nous attend

Et nous, cultivant notre aveuglement
Courons incessamment à notre perte
Homo Sapiens sans essence
Suinte la pestilence de croire qu’il a le droit d’imposer ses errances
Incontinence incohérente de la cohue retentissante
Cacophonie effroyable d’humanité oppressante
Envahissant d’indécences sous belles apparences
Audace de cécité étouffante
Poids odieux sur notre terre souffrante
Le ruisseau cherche humblement à prévenir quand il chante
Mais l’humain est cancre, cancer de l’existence

Si ça ne tenait qu’à nous
Nous dresserions les colonnes du sanctuaire
Réconciliant, bras ouverts, les âmes de folklore qui errent
Pendant qu’au sommet, où la bassesse d’ambitions agressives règne encore
La pourriture siège en seigneur
Ignorant les élans d’amour que des bas-fonds nous voudrions faire éclore
Sentez-les dans le remous de l’écume
Écoutez-les qui coulent dans vos tympans
Nous pouvons déjà entendre
Les rides des femmes du vent
Susurrer dans mille ans :
« Pire qu’être né pauvre ou difforme
Nous avons connu, couleur sépia, ceux qui sont nés hommes… »

Scène slam du 26/03 - Sirkam -



Depuis
que Gaza dégueule les gaz à Tsahal
Gaza dégaze les gueules aux Hamas
Quand
Abbas ammase les gars aux Hamas
tsahal tabasse les geux de Gaza
Si
Hamas se passe d'égal à Abbas
Gaza se casse: dégats à Tsahal

Découvrir ce texte...


Gazamasse abbasourdi
tombe le masque de Tshal

Hamas harasse les galas d'Tsahal
Gaza ressasse les gags d'Arafat
Abbas s'affiche en tete des mag
Tsahal s'en fiche, bombe Ramallah
Gaza bazarde se couvre de tag
Tsahal canarde à grands coups de dagues
Abbas hélas à jeté la bague
Hamas s'élance au creux de la vague
Hamas drague les gangs à Gaza
Tsahal finance les grands magazins
Tsahal profite des guerres du Hamas
Abbas sourdi gangrène Gaza
Tsahal abat sans retenue
la masse des murs des gueux de Gaza
Gazer Tsahal régale le Hamas
Abbas s'efface des galles à Gaza
le mur sépare les armadas
les pierres s'amassent: Intifada

Le gazouillis gazaouite vibre au travers des barreux de béton
trémolo abattu par Tsahal
La bas si t'y vas
dit moi si la masse siffle encore
dit moi si le hamas souffle encore
gaza hamas
abbas tsahal
dis moi si les masses souffrent encore

Scène slam du 26/03 - Lolita -


Sans cesse se demander pourquoi

Découvrir ce texte...


N'être sure de rien.
Ne plus croire en personne.
Me sentir seule parmi tout ce monde.
Tous ces géants de ma méga planète.
La sensation d'étouffement.
Le vide autour qui grandit.
Suis-je vraiment cette fille?

Les décevoir 100 fois,
Et recommencer, pourquoi pas.
Ne vivre que pour moi
Car l'égoïsme se fait loi.

Aimer ou faire semblant,
Finalement ça ne change rien.
De toute façon on se casse les dents,
Dites-moi où est le bien?

Je réfléchis trop, je sais.
Trop de mots étalés, trop de pensées dénudées.
Sans cesse des contradictions,
Peut-être que je mens, faites attention.

Les voir me mentir,
Et continuer à sourire
Leur faire croire que j'avale leur stupidité
A coup de "oui c'est vrai".

Vous me trouvez hautaine?
Mais votre jugement en vaut-il la peine?
Le chemin pour arriver jusqu'ici
L'auriez-vous réussi?

Certains disent que l'amour est la plus belle chose qui soit,
Mais dites moi, l'amour de quoi?
Souvent, ce besoin pour vous sauvez la peau,
Soyez honnête, qui n'est jamais tombé dans le panneau?

Les sourires depuis ma naissance,
Hypocrisie ambiante.
Qu'importe la situation, les phrases restent les mêmes
Avez-vous appris à dire je t'aime?

Je sais, ça vous dérange,
Tous ces mots, cette remise en question
Mais qui a dit que j'étais un ange,
Ouvrez les yeux, tout n'est qu'illusion.

Il était là, trop proche,
Perdition sans lampe de poche,
Les gens s'en vont
Qu'on le veuille ou non.

Aimer quand même,
Et se faire mal,
Juré que ce sera la dernière, la suprême
Mais putain, elle vous sera fatale!

Fatalité, je n'aime pas ça
Mais, dites moi, que voyez-vous après ça?

Scène slam du 26/03 - Flo -


Marie-Claire

Découvrir ce texte...


Marie-Claire, tu es une femme d'aujourd'hui
Tu préfères tes séries à ta vie de famille !

Après soixante-huit vint soixante-neuf
On t'a dit que tout changeait alors qu'il n'y avait rien de neuf !

Dans ta télé, des femmes au foyer désespérées
Vivent dans le luxe alors qu'elles ne font que glander.
Toi, tu trimes, tu sues plus qu'un homme
Et sur ton compte, y a même pas la même somme.
Dans tes magazines, on te fait jeûner à n'en plus finir.
En fait, y a même pas besoin, t'as déjà pas de quoi te nourrir.
Tu sais qu'un jour, tu risques de mourir.
On te fout la pression, on te bourre le crâne
Et ça vire à l'obsession.
Tu sais, être libre, ce n'est pas te foutre du gel au bout de tes doigts.
C'est te battre, lutter contre ce qu'on veut faire de toi.
J'emmerde Brigitte Bardot, ses phoques et son féminisme bourgeois.

Marie-Claire, tu es toujours aussi asservie.
C'est juste qu'aujourd'hui, tu ne l'as pas encore compris.

Scène slam du 26/03 - Nesti -


Accroché à ses nuages, il attend.
Des filaments de rêve
Des milliers de grêlons de ses orages intérieurs
Viennent cogner aux parois d’une tête un peu dure

Découvrir ce texte...


Une rue, toute entière, remplie de personnes
Tout état d’âme confondu
Et pas moyen de savoir
Quelle est l’incroyable pensée
Qui les à fait se lever se matin même…

Pourtant, ils avancent. Tous.
Fiers ou dociles de la flamme qui court à l’intérieur d’eux.
Mais parfois il se peut
Que la brûlure soit ailleurs

Ne plus se frotter à personne de peur qu’il t’abîme
Et trouver le temps long
Noyé dans un fatras de tergiversations atypiques
Tu avais trouvé plus doux de se blottir à l’intérieur
Et attendre que ça passe
Que vous passiez

C’est à toi si tu parviens à crier plus fort
Que la minuscule plaie de pensées qui te tordent le ventre
Les papillons ne sont plus solidaires
Des ventres affamés.
Affamés d’horizons et de cutters à couper
Le ciel

« Moi j’ai une pierre à la place du cœur
Et un fil qui le relie à l’extérieur »
L’étranger se sent seul et crie à l’abandon !
Chercher son cœur

Une tentative avortée
D’arracher à son ventre ses petits démons de papier
Ses désirs l’affament sous des apparences infâmes
De corps décharné erroné et bariolé
Des couleurs de son édulcorant
Intérieur

Viens approche-toi, toucher de tes yeux l’aquarelle de ses sentiments
Et peint à ton tour dans ton ciel de rien
Viens bois à ta santé et relie-toi à ta vie
Ta vie de papier de courbes et de droites artificielles. Viens et bois des couleurs.
A ta flamme à toi
Noyée par des années à te goinfrer de débilité aiguë
Nous, misérables corn flakes adoucis au lait mais, quand-même
Croquant sous la dent
On rêvait de devenir choco-princes mais…

Alors même que notre orgueil glacé retombait comme un soufflé,
Nourri de pensées vides
On aurait pu aussi prendre la tangente et chercher
Au fond
Après l’édulcorant intérieur.

Scène slam du 26/03 - Sirkam -


Wah mon cœur fait des bambam
Beaucoup plus que le rythme d’un tamtam
Cette magnifique fille me fait coucou
Je cours cours vite vite: il m arrive quelque chose de foufou.

Découvrir ce texte...


Elle me rend gaga
Avec tous ses froufrous
Miss puis je être ton joujou ?
De toi je suis trop baba
Tu seras ma passion, mon dada
Ma peinture et mon karma
Mon refuge face à ce monde trop cracra
Entre toi et moi ce sera du fifty fifty
Une réciprocité sous forme de donnant donnant
Tu seras la tulipe et moi le Fanfan
Ah mon impératrice ma Sissi
Fissa fissa elle passa un coup de file à son papa
J’adore la spontanéité de cette nana
Oui oui la mama décrocha et voulut qu’on nous marie
Pour la fête ils sortirent les sous-sous
C’était en Afrique on portait tous des boubous
On a bouffé comme des rois un immense couscous
Et la tac tac
Apres mon numéro de gogo
On a fait crac crac
Puis j’ai fait dodo
La tète posée sur ses lolos
La elle me susurre ce murmure :
« dis doudou…
T’oublieras pas d’sortir le toutou ?! »
Je la regarde, avec son air cucu
Style gamine de 7 ans qui enfile son premier tutu,
Elle est plantée devant moi avec ses fringues nafnaf
A me demander stupidement si je peux sortir son ouaf ouaf
Je la fixe sobrement et lui dit :
« non mais la c’est le pompom
t’es beaucoup trop neuneu
déjà qu’au mariage ils ont mis cloclo
qu ils ont tous dansé la queue leuleu
et qu’il y a ton tonton chérie, a peine sorti de zonzon
qui pendant une heure m’a raconté les blagues de toto
en fait t es juste gnangnan
mais j’avoue qu’au début c’etait tentant
à l’Eglise j’aurais du dire : Non NON
mais y a l oncle armé qui aurait fait pan-pan
donc le je me casse on se reverra à la saint glinglin
je prends l’héritage, les blings blings et la collection de tintin
je te laisse toi, tes histoires, et tout tes chichis
conserve les amulettes et puis le grigris
ciao ciao je vais refaire ma vie avec bibi »
Avant de partir je lui jette un dernier regard
elle ma fait sa gueule de steak tartare
Et dare dare j’me barre comme un barbare
Ca a encore été du kifkif
Une fois de plus mon mariage se finit en snif snif…
BYE BYE

mardi 14 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Martine -


Le parachute

Découvrir ce texte...


Ce beau parachute
Pour parer la chute
Chute de l'empire
Empire capital
Duquel ils détalent,
Tous ces tristes sires .

Chute des actions,
Certains,de faction,
Avaient tout vendu
Avant le début;
Délit d'initiés
Ou bien conseillés ?

Mais, pas de panique,
L' Etat va combler !
Et, avec ce cirque,
Il va nous nommer
Actionnaires forcés
Des banques effondrées.

Il faut espérer
Quelques dividendes
Dans notre panier
Avant qu'on ne vende !
Que c'est compliqué !
Mais c'est fait exprès:
On est que des cons,
C'est nous qui payons .

Si on n'peut plus manger,
Faudra se révolter,
Casser les parachutes;
Et,dure sera leur chute,
Ils verront la misère
Que l'on noie dans la bière !

Se sentent-ils coupables
D'avoir été minables,
D'avoir joué en bourse ?
Non ! Terminer la course,
En vainqueur,rebondir,
Et de là haut bien rire !
La loi ne peut changer
Ces parachutes dorés !

Soirée slam du 26/03 - Les Cacofoniks -



Rufus

Découvrir ce texte...


Rufus est un brave chien,
Elevé à la dure, battu s’il revient sans rien
Visage vide, bave en coin
Rufus tue quand il a faim
Un dissident ou un marmot
Egal une gamelle et un peu d’eau.

Une balle de neuf millimètres
Pour médaillon à mon collier
Dressé au bâton par mon maître
Je veille toute la nuit oreilles dressées

Rufus est l’alpha de la meute
Compagnon de l’Ak, pro du meurtre
Dents blanches qui grognent de haine
Pupilles noires drillées à l’acétylène
Alors que les bastos pleuvent
Et qu’un vent violent se lève.

Selon les estimations, il y aurait actuellement dans le monde plus de 250 000 enfants soldats prenant part à des conflits armés.

Je mène ma meute
Dans les rues agonisantes du village
Qui sue sa peur
Par ses fenêtres sans visage

Un canon d’occasion en bandoulière
Machette scotchée autour pour baïonnette
Il a connu les 2 côtés du barillet qui pèse plus lourd que lui
Et s’il est encore là c’est parce que même dans la boue Rufus brille

L’innocence brisée
Par la grisante violence
La pensée bâillonnée
Par des pourfendeurs de rêve, des dépeceurs d’enfance

Rufus a encore la peau douce de l’enfant
Mais les mains rêches,
Rendues calleuses par le poids de l’arme.
Ses talons creusent des sillons dans le sable
Qu’il rempli de douilles sous le recul de ses rafales
Le cœur enseveli
Sous ses balles rougies
Semant la terreur et son courroux
Comme le Petit Poucet semait ses cailloux

Les chefs de guerre cultivent leur addiction à la drogue pour être sûrs qu’ils reviennent au camp une fois le combat terminé

Teigneux de douze ans
Je rackette régulièrement les autres gosses du camp
Pour sniffer leur pot de colle
Parce qu’être stone quand tu presses la détente
Te fait oublier les flashes d’images parasites
Ces instantanés indélébiles pris en un clic clic de paupière

Des images,
Des images comme celles de ma mère,
Yeux et bouche pleins de terre
Immobile au détour d’un sentier,
Le ventre gonflé de vers et de semence étrangère.

Leur droit à l’éducation et à ne pas être séparé de leurs parents est totalement bafoué.

Des images
Comme le visage aux yeux surpris,
Au moment où il déchaînait son tonnerre amer entre ses deux rétines
Les photos de Rufus sont enfouies dans un album en noir et sang.

Rufus reste dans le rang
J’passe mes nuits à trembler en serrant les dents
Rufus règne sur son gang
J’pisse de peur parfois le long de mes jambes
Rufus règle ses crans
J’place ma mire et aiguise mes surins tâchés de sang
Rufus se fait respecter par les grands
J’ cache ma peur sous mon arrogance

Les enfants soldats s’engagent parfois dans les conflits armés dans l’espoir d’être logés, nourris et vêtus. On les envoie au combat car ils sont les plus intrépides.

12 ans et déjà vétéran
Petits bouts d’enfant en miette
Pantin encore poupée
A qui l’on a collé
Un fusil plus grand que lui
Ses yeux, depuis peu ouverts sur le monde
Sont embués par la révolte
Bouffis par les larmes de haine et de peur

Rufus le prédateur rampe entre les hautes herbes
Les entrailles tordues par l’angoisse.
L’iris en transe dans sa danse tribale
Viendra lui dicter où loger sa prochaine balle

Pris dans une embuscade, les Casque Bleus se sont vus obligés de faire feu sur des soldats de moins de 15 ans.

A cet instant suspendu, pendant cette attente atroce
Avant que les cris ne déchirent l’air
Tout est encore possible

Sa trachée s’enflamme,
Mes poumons brûlent sous les rafales de balles
La crosse d’un caïd
Contre ma mâchoire
Les dents qui claquent, les tendons qui craquent
Mes rétines crament dans la poussière
Rufus voit rouge
Libère l’animal en dedans
Et tente à bout de bras d’atteindre sa proie
Sous le menton, vers le haut
Entre les hémisphères du guerrier qui le traînait à terre.

La société n’a pas le droit de fermer les yeux.

Rufus ne doit pas fermer les yeux
Si seulement je pouvais fermer les yeux

Puis il ne reste plus rien
Seulement le sable qui emplit la bouche et les narines
Puis le silence tout à coup
Qui avale tout sur son passage

Soirée slam du 26/03 - Flo -


Le luxe et l'intox

Découvrir ce texte...


Alors on se lève, on consomme.
On se crève, on s’assomme.
Pas le temps de te perdre en pensées,
Malheureuse petite machine à dépenser !
On forme des pros du prêt-à-porter
Et de grands maîtres du prêt-à-penser.
Faut mettre la nation en liquidation :
Intérêts notionnels et bons pistons.
Les riches fraudent avec le fisc.
Paraît qu’ils ont trop de taxes
Et qu’il y a prise de risques.
Moi je te dis ça sent l’hoax
Quand la pilule est trop dure à avaler,
Le PS la fait passer avec un frisk
Au resto autour d’une bonne petite bisque
Quand toi t’es debout en train de trimer.


Des vitrines dans ta ville…
Pour que tu baves !
Du luxe dans leur sale vie…
Pour que tu chouraves !
Gaza, Mossoul, Lhassa…
Et même Bruxelles parfois !
ON T’ENCLAVE…
Pour que tu sois
Ton propre… ESCLAVE !

Y aura toujours un démago
Qui ira rallumer nos vieux mégots
Pour qu’on se brûle les doigts.
Dix chômeurs pour un seul emploi.
Tu n’auras droit qu’à ta part du magot
Que si tu trempes dans leurs magouilles.
Leur carrosse a cinq roues
Et ils te font croire qu’il roule.
En fait, ils nous roulent
Et le carrosse rouille aussi.
Regarde leur grosse bouille,
Ta région est une belle bouille.
Pré-mâchée pour investisseurs étrangers.
Le captal est partout chez lui
Et personne n’ose l’expulser.
Pendant que les sans papiers sont ballottés
De frontières en frontières
Remplissent les charters en direction de pays en guerre
Et toi dans tout cela ?
Toi, t’as souffert par tous les temps
Et sous tout les poids
Aujourd’hui tu paies, t’as quarante ans
Et t’as même pas encore un toit à toi

Des vitrines dans ta ville…
Pour que tu baves !
Du luxe dans leur sale vie…
Pour que tu chouraves !
Gaza, Mossoul, Lhassa…
Et même Bruxelles parfois !
ON T’ENCLAVE…
Pour que tu sois
Ton propre… ESCLAVE

LEUR FORCE C’EST L’ARGENT
LA NOTRE C’EST LE NOMBRE
NOUS NE SERONS PAS LEURS AGENTS
DEJA LEUR EMBARCATION SOMBRE !

Scène slam du 26/03 - Charles Rêve -


Trompe l'oeil

Découvrir ce texte...


Pupilles vides de crainte
Tu cours vers l’inconnu
La méprise s’est éteinte
Tu ne t’en es pas souvenu
Doucement tu avances
Tes petits pieds en silence
Tes yeux fermés grands ouverts
Ne pensent qu’à pouvoir faire

Pupilles vides d’ennui
Tu cherches ton chemin
Plus un instant d’ironie
Tu milites pour demain
L’intention dans tes poches
Tes futurs pas se décochent
L’aventure à venir
Se laisse tout simplement sentir

Pupilles vides de couleurs
Tu ne connais pas la différence
Autant que ce qui lui sert de sœur
Je parle de l’indifférence
Aucune mélodie d’ailleurs
Ne t’a dicté leurs erreurs
Tu échappes à ce qu’ils pensent
Cela s’appelle de la chance

Pupilles vides de pleurs
Tu te relèves plus fort
Faut-il vraiment passer des heures
À ce remplir de peur
Des doutes il y en aura
Mais le doute doutera
Et si le doute te redoute
Alors le doute fera déroute

Et eux, les pupilles vides tout simplement
Et eux, le regard qui ment
Et eux, qui ne savent que faire semblant
Et eux, eux, eux, …

Scène slam du 26/03 - Alain de l'Ombre -

Entre les murs
Ce soir, entre les murs de cette Maison Folie,
Il y a ces déferlantes de mots qui nous nourrissent
Il y a ce respect et cette écoute qui nous unissent

Découvrir ce texte...


Ce soir, entre les murs de cette maison,
Il y a des gens qui ont zappé Delarue pour sortir dans la rue
Il y a des gens qui se sont extirpés de ces triptyques infernaux :
Métro-boulot-dodo, internet-télé-jeu vidéo
Il y a des gens qui ont, rivée au corps, une irrépressible envie d’écrire
Et qui, pour partager, ressentent ce besoin quasi viscéral de dire

Ce soir, entre ces murs
Il y a de la raison, des sentiments
Il y a peut-être de l’orgueil mais pas de préjugés
Il y a de l’amour, pas de gloire mais de la beauté

Chaque jour, entre les murs de cette Maison Folie
On bouscule les habitudes
On ébranle les certitudes
On expérimente, on explore, on invente,
On prend des chemins de traverse
On décloisonne, on abat d’autres murs
On crée, on gomme, on recommence
On ouvre des portes, on donne la parole
On jette des passerelles
On mélange, on triture, on malaxe
On résiste aux paillettes, à la gloriole et aux modes
On prend des risques, on doute
On se trompe, on commet des erreurs, on les assume
On dérange, on choque, on s’engage
On rit, on pleure, on gueule, on transpire
On rêve, on rend possible, on respire
On se remet en question
On ose faire des tas de pas de trop

Et s’il se passe tout ça entre les murs de cette maison
C’est parce qu’il y a, dans l’ombre, trois femmes qui boulottent beaucoup, beaucoup plus qu’à plein temps
Pour que de petites étoiles scintillent dans le regard des gens

D’ailleurs, regardez bien, ces petites étoiles, vous les apercevez sûrement au fond de mes yeux
Parce qu’entre les murs de cette maison
A plus de 50 balais, j’ai fait du théâtre pour la première fois
Et parce que je n’ai qu’un désir : y goûter encore et encore
Parce que cette plongée au cœur d’un processus de création m’a redonné souffle et énergie
Même si j’étais complètement vidé à la sortie
Parce qu’à plus de 50 balais, ben oui le temps commence doucement à compter
Et que c’est dans cet univers-là que j’ai envie de voyager sans compter
Parce qu’en jouant cette pièce, j’ai rencontré, j’ai découvert, j’ai vibré, j’ai eu la trouille
Comme au slam
Parce que je m’y suis senti libre et vivant
Comme au slam
Parce que comme le slam, ce fut une fête dont les lampions ne sont pas près de s’éteindre
Slam et théâtre autant de pierres solides et lumineuses pour l’édifice en permanente évolution que je suis

Mais entre les murs de cette maison, il y a, pour moi, une étoile qui scintille un peu plus que les autres, une petite étoile d’1m60 environ qui illumine ma vie depuis longtemps et qui est mue par une valeur à l’épreuve de tous les krachs boursiers, une valeur, certes épuisante parfois mais qui la transporte, qui la sublime et la transcende : la passion

Alors aujourd’hui, je voulais lui raconter simplement MA passion, MES passions, lui dire merci et lui avouer que j’ai eu le coup de foudre pour ce lieu comme je l’ai eu il y a quelques années pour sa directrice

Alors chérie, si un jour, sur un coup de tête, je venais à découcher
Ce ne sera pas à cause du démon de midi qui sera venu me titiller
Non, il ne faudra surtout pas t’inquiéter ni trop loin me chercher
Car c’est entre les courbes généreuses de ces murs que je viendrai me lover.