vendredi 13 mars 2009

Soirée slam du 19/12 - Oliv' -

"Alors c'est toi...!

Putain, qu'est-ce que t'as traîné

T'as vu mon âge?

Je pensais déjà t'avoir trouvée

On dirait bien que c'est toi...

Derrière ta voix moqueuse

Quand tu imites Carla

T'es bien meilleure chanteuse!

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C'est donc avec toi

Que je défendrai notre honneur

Devant le deuxième âge?

Je pensais déjà l'avoir fait

Je pensais même t'avoir aimée

Et que tu m'avais dépucelé

Que personne d'autre s'en occuperait

T'avoir déjà dit "je t'aime"

Parceque c'était sincère...Sentiment partagés?

En fait, c'était que de l'air!


Je vais pas te l'apprendre, quand on est jeune

On se permet à peu près tout

Même si on cherche une sirène

Au pire, on tombe sur un bon coup

C'est vrai que l'amour comme ça, c'est nul

Quand on se rend compte qu'il n'y a pas de bulles...

En fait, c'est l'âge pour se tromper

Dire que je pensais t'avoir croisée

Et puis un jour, t'étais devant moi

C'était un dimanche, après 11 heures

Mais comme un con, je tente l'approche...

Mais reviens hein!!! Pourquoi t'as peur?

Rien à caler, je réessayerai!

Même si je t'avais promis de pas le faire

Je savais que t'en pouvais plus

De ne trouver que des perdus

Avant, ça t'effleurait même pas

De te voir plus loin avec un gars

Et malgré ça, t'as eu les couilles

De mettre ton coeur entre mes mains

Je savais pas trop si tu étais saoûle

Ou si tu m'aimais bien

Ca en a pris du temps, quand tu vois d'où on vient!

Mais regarde...Te voilà au pays des mots!

Ca ne te rappelle rien?

Soirée slam du 22/01 - Cirdec -

Cher concitoyens,

Slameurs, jeunes gens, clients ou dissidents
je vous souhaite la bonne année neuve
Pour cet an 9, rien de nouveau pourtant .
C'est la crise ! Oui, la crise veuve !

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Veuve de raison ! Ben oui, plus le temps
passe, moins on en connait la raison ...
et pour que les éoliennes aient du vent
le peuple soupir en toutes saisons

D'avance 2009 change et ment :
Année du changement d'Obama
et tsunami de bombes à Gaza
La terre tremble au Costa Rica

et chez nous pauvre riche, rien ne va
C'est l'impitoyable crise de foie
pour Daerden, mauvais pour les cafés çà !
Rassurez-vous, ne perdez pas la foi

On a survécu sans gouvernement
On survivra à l'absence de papa
Je vous passe les problèmes de gaz,
de pollution, le smog et j'en passe

Oui, bonne année à vous jeunes gens
Dakar au départ de Paris
quelque part entre l'Argentine et le Chilie
C'est la crise pourquoi la retirer quand
comment vous dire... elle est bien mise !
Pourquoi manger du gâteau sans cerise
c'est vrai la météo est parfois grise
J'en avise les banques sans aucune méprise

Qui promet le boeuf donne l'oeuf
Donc si vous voulez du neuf pour l'an 9

N'écoutez plus les surprises sans surprise
d'un monde qui nous veux toujours en crise
Alors meilleurs voeux dans votre entreprise
car richesse est entre vos mains mises .

Soirée slam du 19/02 - Slamour -

Printemps 2007 - Rencontre avec un Ange.
Quand le désespoir croise l'espoir,
Sentiments étranges quand votre histoire change.

La maladie a rapproché deux âmes,
Que la distance n'aurait pu jamais unir.
Au fil des discussions, les cœurs s'enflamment,
Et l'Amour naquit pour mieux les réunir.

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Deux enfants aux destins tragiques,
Elle, quitta son pays pour éviter la souffrance,
Lui, voulait quitter ce monde, mais leur rencontre
lui donna l'envie de la rejoindre en France.

Ils se confièrent leurs secrets et
se racontèrent leurs vies.
Son départ de Braga pour rallier la France,
Pendant que la maladie lui donnait d'autres souffrances.

Jolie portugaise de 18 ans, passionnée de danse.
Elle était pour lui, sa chérie, son Ange.

Quant à lui, il confia ses années de galères,
L'alcool, la drogue, la rue et bien d'autres misères.
Ses appels de détresse portaient le nom de T.S.
Et depuis leur rencontre, sa vie prenait des allures de caresses.

Printemps 2007 - Rencontre avec un Ange.
Quand le désespoir croise l'espoir,
Sentiments étranges que votre histoire change.

Cette belle demoiselle s'appelait Vanessa,
Étudiante SMS à Saint-Etienne, car oui,
Ce bel ange vouait sa vie à autrui,
Ses propres maux passaient au second plan,
Elle était comme çà, et oui.

Son amour pour lui grandissait chaque jour,
3 juin 2007 - 13H21 - un texto remplit d'espoir.
Sa façon bien à elle de lui dire : je serais là toujours.
Et lui, rentrait à l'hôpital, il ne pouvait savoir.

Épuisée, fatiguée, ce bel ange se posa sur son lit,
Et ferma ses beaux yeux ... à vie !

Son Ange comme investie d'une mission,
Avait donné tout son amour avec passion.
Lui avait donné l'espoir afin qu'il vive une belle histoire.
Elle l'avait lancé sur la route de ses rêves,
Effaçant son désespoir.

Ce 26 janvier 2009 - son Ange aurait fêté ses 20 ans,
Mais la vie, comme vous le savez, en décida autrement.

Vanessa, tu vois, tu m'as donné le courage,
D'affronter mes peurs, d'oublier mes peines, de faire une trêve.
Mon Ange, comme promis, j'en ai tournée des pages.
J'ai effacé ma tristesse et fait place à mes rêves.

Grâce à toi, mon Ange, j'ai pris le dessus sur ma maladie,
Ta force, ton Amour, m'ont donné l'envie.
L'envie de vivre, d'y croire, et d'écrire ma nouvelle histoire.

Vanessa, aujourd'hui, je suis monté sur scène,
Pour déclamer ce slam, et te dire : Merci et Je t'aime <3

Repose en paix, mon Ange. Tu veilles sur moi.
Et moi, j'observe souvent le ciel, en pensant à toi...

Soirée slam du 19/02 - Oliv' -

Comment distiller la vie d'un homme ?

C'est très simple...
On passe par trois états dans une vie...

La premier état est ce qu'on appelle :
L'alcool de tête... (Buveur amateur, quoi...)

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C'est quand on se dit qu'un dernier verre pour la route
Ne ferait pas de mal sans doute !
Ca met de la joie dans les chaumières
Quand on ne refuse pas une petite bière !!

Mais parfois suit sa petite soeur, puis la soeur de la soeur...
Que finalement, ça commence à faire une grande famille...
Et petit à petit... L'oiseau boit son nid...
Quelques éléphants roses prennent la pose...

Ce qui m'amène à l'état second :
L'alcool de corps...

On rit jaune dans les chaumières,
Même qu'on vous regarde de travers
Quand on se ressert une bière ! (Si si !)

Petite parenthèse :
Je n'ai rien contre les amateurs de bière
Un autre alcool fera l'affaire...

Ce deuxième état est aussi vicieux que la boisson :
On ne se rend pas compte qu'on devient con...
D'ailleurs, on ne comprend pas pourquoi
Ceux qui nous aiment posent des questions! ... (Tsss !)

On est l'incompris de la famille...
Mais le verre remplace le frère ! (Mais oui !)
Et les éléphants roses se transforment en cirrhose...

Vient le dernier et le plus piteux des états :
L'ALCOOL DE QUEUE !

C'est quand une femme voit son mari pouilleux,
Quand elle n'arrive plus à jouir à deux...
C'est quand une fille ne veut plus de son vieux,
Quand elle n'arrive plus à rire à deux...
Parce que les mots sont trop blessants
Pour un cerveau trop absent...

On dépend du brasseur...
C'est peut-être ça le bonheur ?

On ne voit plus sa famille puisque
De toute façon, on est l'incompris !
Le monde s'acharne !!
On lui en veut !!

Personne ne le comprend... Quelle tristesse...
... ...

On ne rit plus dans les chaumières...
... Mais on va quand même au cimetière...
Car c'est là que reposent... Les éléphants roses...

lundi 9 mars 2009

Scène Slam de je-je-sais-plus-quand : Professeur V

ZORRO IL A DES LUNETTES NOIRES


Zorro il a des lunettes noires
Z’suis pas un ourz, z’suis un lion
Maman, z’est ma femme, hein papa ?
Mon rêve, fonfier dans mon camion

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Zorro il a des lunettes noires
Z’veux zamais êt’ vieux comme papy
Plus tard ze z’rai pape, tu vas voir !
Mon rêve, z’est d’épouzer Luzie

Combien d’années, combien de mois
Avant les Zorro, ça me les pèle
C’est pas sa barbe, Saint-Nicolas
Mamy, j’sais qu’elle est pas au ciel

Combien de mois, combien de jours
Avant les j’crois pas à l’amour
J’sais pas c’que j’veux faire de ma vie
Lucie c’est pas un vraie amie

Mais sur scène arrêter le temps
Trois ans ad vitam aeternam
A jamais petit, si seulement
Gamin gamine, pas homme et femme

Les poètes ont des lunettes noires
Ligne après ligne rêver sa vie
Un jour Zorro, le lendemain pape
Une vie d’amour avec Lucie

Les poètes ont des lunettes noires
Mais le monde, ils le voient tel qu’il est
Ils rêvent leur vie sans trop y croire
Essaient juste de vivre et d’aimer

Les poètes ont des lunettes noires
Leur rêve, ne jamais être grand
Leur rêve, ne jamais devoir dire
De slam sur les mots d’enfants

Scène Slam du 19 Décembre - Professeur V

JEU EGAL AVEC UNE INCONNUE

La mort est un drôle d’oiseau
Nul nid échappe
La mort est un drôle d’oiseau
Qui fait son bird depuis la nuit d’étang

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Mais y en a mare
Là, j’suis largué
J’arrive pas à piger
Pourquoi t’es resté en rade
Je cale, je sèche
Je rame, c’est vraiment pagaie
Y en a marre
Fini de rigoler

Personne n’est épargné
Tous livrets à nous-mêmes, à terme
C’était téléphoné
Autour de nous, de la peine à l’appel
Allôpital, alités par centaines
Plus banal que ça, tumeur
Mais y a de la friture sur maligne
Je n’l’entends pas de cette oreille
C’est trop dur de te voir filer
N’empêche

Ainsi le mal a fait son retour
J’en reviens pas
Cinquante années de silence
J’en reste sans voix
Mais cet imposteur sonne toujours deux fois
Pour lui la page n’est jamais tournée
Il n’aime pas qu’on l’envoie promener
Ce timbré
Il a fini par t’expédier dans l’au-delà
C’était écrit, crois-moi
Ca fait pas un pli

Tu n’as pu t’y soustraire
Mais faut positiver
Cinquante années
Cinquante années de gagnées
Une fraction d’infini
Le bonheur intégral

Et quoi ?
Equation t’avait dit ça…
Cinquante années à faire jeu égal
Avec une inconnue
Qu’tu préférais pas calculer

Cinquante années à bosser crânement
Bien résolu à trouver la réponse
Dès la trentaine
Trouver la quadrature du cercle
Tracer deux vies en parallèle
L’exercice t’était pas familier
Métier arrivé
Sur toute la ligne
Bien vu !
T’as fait coup double
Foyer uni, foyer chaleureux
Univ familiale et bon enfant
T’es monté en puissance
Exposant dix-crètement
Les multiples facettes de ton talent
T’as fait tes preuves, ma fois

Tracer deux vies en parallèle
Deux vies bien droites
Mais t’y as pas coupé
Sécante tu la croyais vaincue
Que cette garce a récidivé
Cette maudite inconnue
Qu’tu préférais pas calculer

Pour être honnête, bien trop poly
Technique irréprochable
Mécanique bien huilée
Tu as sous-estimé sa faculté
A te meurtrir dans ta chaire

T’avais baissé ta garde, avoue
T’aspirais sûrement au repos
T’aspirais sûrement à souffler
Cancer reparti d’un seul coup
Mais t’as fait bonne figure
Mines de rien
Pâle a peine d’en rougir
T’étais allé à bonne école, faut dire

Mais t’étais qu’un pion
Un pion sur un échiquier
Ca me rend fou rien que d’y penser
T’étais qu’un pion
T’aurais mieux fait de la surveiller
La salope, elle a pas traînée
Mat en deux coups
Chapeau, ma dame !

Depuis ton départ, nos larmes coulent
A vue d’œil
A vue d’deuil

Mais quoi ?
Méquation t’avait dit ça…
Cinquante années à faire jeu égal
Avec une inconnue
Qu’tu préférais pas calculer

Scène Slam du 19 Février - Collectif : Professeur V, Fleur, GG

REVOIR LE FILM A L’ENVERS

Hier, ma première femme est morte
Cancer, c’est moche. A peine trois mois
Ma fille m’a dit qu’elle était forte
Mais aurait voulu que j’sois là
C’est elle qui a d’mandé l’divorce
Puis elle m’appelle d’un coup, comme ça
Je n’en ai pas trouvé la force
J’ai été bête, mais bon voilà…

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Hier mon mari est parti,
Je le trompais depuis des mois
Vivre avec un chômeur aigri
C’est vraiment pas facile, parfois
Il m’avait dit « tu dois choisir
Maintenant, Aimée, c’est lui ou moi »
J’avais rompu le jour d’avant
J’ai rien dit, va savoir pourquoi
Il est sorti la tête basse
Pourtant j’l’aimais, mais bon voilà…

Hier, je me suis fait virer
Ma femme ne me pardonnera pas
Elle dit que j’me suis fait rouler
Par un escroc, un scélérat
Il m’accuse de l’avoir volé
Elle veut qu’je prenne un avocat
Sa sœur actrice l’a conseillée
Ils font comme ça aux USA
J’ai renoncé à l’attaquer
J’aurais dû le faire, mais bon voilà…

Hier, ma sœur Blanche est partie
Aux USA pour faire carrière
Elle débute dans le cinéma
Elle tourne un film de Paul Auster
Au casting, ils me voulaient moi
Oui, mais je sors avec Robert
Mon Robert, il est dingue de moi
Et il m’a dit « choisis, ma chère,
Aimée, c’est moi ou le cinéma »
Franchement, qu’est-ce que je pouvais faire ?
C’était mon rêve, mais bon voilà…

Hier, j’ai dit « je t’aime, ma belle »
A mon actrice aux beaux yeux verts
Avec elle, j’s’rai sérieux, fidèle,
J’veux combler ma Romy Schneider
Les « j’aurais dû, mais bon voilà »
C’est pas dans mon vocabulaire
Pour être heureux, juste elle et moi
Pas b’soin des conseils de sa mère
Je ferai tout pour mon p’tit coeur
Et demain s’ra plus beau qu’hier

Hier j’ai croisé le regard
Du fils de notre boulangère
Je suis folle de ses cheveux noirs
De son sourire et d’ses yeux clairs
Maman a surpris notre jeu
M’a dit : «c’est lui ? Tu peux être fière
Mais si vous voulez être heureux
Médite ces mots de ton grand-père
Quand j’étais jeune il m’a prévenue
J’étais trop sourde, j’étais trop fière
Pour apprendre de son vécu
J’ l’entends comme si c’était hier »

Il paraît qu’au soir de sa vie
On revoit le film à l’envers
En zoomant sur les moments clés
Sur les tournants, sur les charnières
En un clin d’œil, tout peut changer
En deux secondes, une vie entière
Deux petites secondes de lâcheté
Font du paradis un enfer
Une seule règle ici bas, ma fille
Pour ne rien regretter, faire
Les « j’aurais dû, mais bon voilà »
Raye-les de ton vocabulaire
Fais preuve de courage dans tes choix
Plutôt qu’hésiter et te taire

Il paraît qu’au soir de sa vie
On revoit le film à l’envers
Avant d’agir, écoute ton cœur
Et demain s’ra plus beau qu’hier

Scène Slam du 22 Janvier - Professeur V

LA DEMISSION

Je ne comptais pas parler de ça, mais une scène slam, c’est aussi une tribu d’expression, où l’on peut se livrer à tombeau ouvert. Eh bien c’est ce que je vais faire aujourd’hui. Je viens de prendre la décision la plus importante de ma vie. Je vais quitter l’Ecole d’Interprètes (de Mons), après dix ans de longs et loyaux services. Figurez-vous que, selon mon directeur, mon niveau de français laisserait à souhaiter…

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Il m’a provoqué dans son bureau, cet ours mal séché et, fier comme Dartagnan, il m’a dit : « Professeur V, les étudiants se plaignent de votre français, qu’ils jugent approximatif. Tâchez de vous ressaisir ou je n’aurai d’autre choix que de me passer de vos services!»

Mais moi, je ne m’en suis pas laissé tomber. Je lui ai dit, tout de gros : « Qu’est-ce que c’est que ce mascara ? Vous voulez me tirer les orteils ? C’est votre doigt. C’est vrai, il m’arrive parfois d’être à côté de la flaque, comme tout un sapin, Mais ça n’est pas une raison pour monter dans vos grands cheveux! »

Ca, ça l’a fait sortir de ses tongues : mes fresques risquent soi-disant de débrayer la chronique. Or Monsieur ne voudrait pas que, par ma cause, l’école fasse la une des gros titres.

Franchement, je ne sais pas ce qui a mis le feu aux poules. Je fais figure de proue au département d’espagnol. Alors pourquoi soudain jeter son démoli sur moi ? J’en perds mon lapin...

En tout cas, ça m’apprendra à être plus royaliste que le pape ! J’ai toujours abattu un travail de tyran, travaillé d’accroche-pied et préparé mes cours dans les règles du lard ! Seulement, je ne suis pas un mouton de pâture, je fais parfois cavalier tout seul ! Et ça, ça ne lui plaît pas à cette grenouille de pied nickelé… Mais jamais je n’accepterai de vivre sous sa mérule !

Tout bien réfléchi, c’est sûrement un coup monté de toutes parts. Je ne suis pas un bleu de la veille, vous savez, et j’ai un œil de sphinx. Je voyais bien qu’il y avait endive sous cloche, qu’il me cherchait des toises ces derniers temps. C’est vieux comme Jérusalem, son Carthagène. Il veut embaumer quelqu’un d’autre à ma place, alors il veut me faire lâcher la prise. Brrr ! Ça me donne des frictions dans le dos…

Mais la revanche est un plat qui se mange droit et j’ai un matou dans mon manche : je peux prouver par A plus Z que depuis des années, Monsieur voyage auprès de la princesse, en toute irrégularité. L’école lui paie tous ses déplacements privés, rugby sur l’ombre. Evidemment, il prend des vols Kärcher. Il est trop malin pour voyager en première place. Ca se verrait comme le T au milieu du vitrage. Il voulait ma peau ? C’est lui qui finira sur l’escabeau. Oui, la tête sur le billard !

L’ironie du sport, c’est que je comptais de toute façon tirer ma référence. Vous n’êtes pas sans ignorer que comme poète, j’ai la glotte. J’ai le flan en croûte et je ne compte pas m’arrêter en si bon train. J’me jette à flot : je deviens slameur à tremplin ! De toute façon, prof et slameur, c’est baudet blanc et blanc baudet. Dans les deux cas, on est sous les yeux de la vampe. Mais le slam, c’est plus vaporisant parce qu’on peut regagner sa place sous une tonnelle d’applaudissements…

Scène Slam du 22 Janvier - Professeur V

L’ECRITURE AUTOMATIQUE

A l’armée, j’suis alarmé
J’ai peur d’accepter
Jamais pendant l’service, vous l’savez
Allez, juste une larme, OK
Mais pas un mot aux militaires
Un milipoil pour tenir chaud
En vain… Ca, ça me scotche !
Et en plus je risque de m’faire coller

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A l’armée, j’suis malade mais
Pas un mot aux militaires
Militant d’élite, alité à mi-temps
J’ai changé de camp
J’entends la larme
Qui coule en silence
Alarmé, j’suis alarmé
J’suis poète mais j’devrais pas pleurer
Larme fatale, j’suis coulé
J’suis poète mais j’suis mal armé

C’est l’écriture automatique
J’embraye, t’en pleures
J’passe à la vitesse supérieure

J’ai trouvé mon flow
Mes larmes coulent à flots
Des mots superflus affluent
Mon flux super t’affole,
Ma folle,
T’es folle de moi

My love
Lové sur le canapé,
Affalé, c’est ce qu’il me fallait
Des heures d’affilée à filer mes vers
Mais vers où, vers où ?
J’ai débloqué
Ouvre la porte
J’suis enfermé,
J’suis en enfer mais
Mets, mets, mets la clé
Dans le verrou, yeah !

Ouvert, ça y est !
Ouh ! Versailles est … là !
Le jardin, le château
D’eau, doré, mis là, si beau

C’est l’écriture automatique
J’embraye, t’en pleures
J’passe à la vitesse supérieure

Loufoque
J’suis devn’nu fou
J’suis plus qu’une loque
Loufoque, loup-phoque,
J’suis un drôle d’animal
J’suis un drôle d’ami mâle
Mal appris, malotru
Mâle au trou
Trouver la sortie, te prouver qu’j’suis en vie
Ouvre la porte
J’suis enfermé,
J’suis en enfer mais
Mets, mets, mets la clé
Dans le verrou, yeah !

Loup-phoque, j’ai trouvé mon flow
Mes larmes coulent à flots
A flots, loup
A flots, loup,
Il est fou
A flots, loup !

C’est l’écriture automatique
J’embraye, t’en pleures
J’passe à la vitesse supérieure
Mère, merci !
Maman, j’pars en coup d’vent
JVC
J’y vais, c’est … pressant
J’te passerai la cassette
J’me cloître derrière mes lunettes
J’prends la poudre d’escampette
Et fais mine d’exploser

A l’armée, j’suis alarmé
Le chant des sirènes
Me fait trop d’honneur
Le chant des sirènes
Me fait trop horreur
Siffle comme une balle dans ma tête
Mais je fais front
Siffle comme une balle
Jamais dans mes filets
Un militaire trouve toujours la parade
Jamais dans leurs filets
Jamais pendant le service
Sur la ligne, je fais front
Sur la ligne, je respire
Sur la ligne, elle est bien bonne
J’arrête mes cabrioles et j’fais un break

C’est dans la boîte
Moteur coupé
J’arrête d’halluciner
Fin d’écriture automatique
Fin des j’embraye, t’en pleures
J’passe à la vitesse supérieure
Mère, merci !

Scène Slam du 19 Décembre - Guillaume

Ma déclaration ( texte du 19/12 )


Après tous ces bons moments, ces séparations, ces retrouvailles
Je te devais bien c’est quelques lignes car tu es la seule qui m’aille
On s’est quitté deux fois mais tout le temps je te reviens,
Je suis accro, je l’admets, auprès de toi je me sens bien

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Dès le début entre nous ça a roulé
Car tu es la seule qui ne jouait pas avec mes pieds
Alors très vite entre nous c’est devenu une passion
Même si j’dois avouer, c’était pas la plus saine des relations
A tes côtés je suis toujours sur la défensive
Pourtant quand tu es là vaut mieux être calme et attentif

Pour te maîtriser faut de l’endurance et de la technique
Mais t’inquiète, je m’entraîne, pas de panique !
Comme le dit Indochine entre nous c’est trois fois par semaine
Mais un soir le week-end, je suis passif, j’ préfères r’garder

Le temps est venu pour moi de faire mon méa culpa
Je regrette le temps où je t’ai fait tourner
Mais désolé je n’aime pas te prendre dans mes bras
Et je déteste quand je suis pas le dernier a te toucher

L’idéal serait de te caresser mais d’autre font ça mieux que moi
Alors je ne fais que te passer désolé c’est plus fort que moi
Rien que pour venir te voir, j’me change, j’met un costume
Je préfèrerais rester simple, mais j’y peux rien c’est la coutume
T’es pas un thon mais je veux pas que tu finisse dans mes filets
Tu as peu de chance d’y arriver, tu ferais mieux d’y renoncer

Depuis tout ce temps tu es restée ronde et rien que pour ça, ça peut pas marcher
Alors je prend un pied énorme à sans cesse de frapper
Avec un peu de chance on se verra à la Coupe du monde
D’ici là, chère balle de foot, je continuerais a te kiffer

Scène Slam du 22 Janvier - The Serial Rimeur

Slam : Se taire

Avez-vous déjà adopté la silence attitude
Moi elle me colle à la peau comme une vieille habitude
J’suis silencieux qu’j’aille n’importe où au Nord ou au Sud
Se taire peut éviter certains conflits c’est une certitude

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Se taire pour ne pas prendre part à une prise de tête
C’est pratique aussi devant quelqu’un qui pue du bec
Qu’on rigole, qu’on me charrie ou bien qu’on me respecte
Je préfère des fois ne rien dire pour pas paraître bête

On apprend beaucoup quand on arrive à la boucler
On écoute plus les autres au lieu de s’écouter parler
Ca évite de rester perdu dans ses propres pensées
Et sans cesse réfléchir à la phrase qu’on va lâcher

Se taire permet d’entendre mieux le chant des oiseaux
Ecouter la mer, le vent, les sirènes des bateaux
Capter d’autres discussions, être au courant des ragots
On découvre aussi parfois ce qu’on dit dans notre dos

Se taire ça vaut toujours mieux que d’lacher des bobards
Même si mentir peut être considéré comme un art
Lorsque tu endosses le rôle d’un raconteur d’histoires
Fais gaffe, ça finira par t’tomber dessus tôt ou tard

Se taire c’est aussi rester soi et n’pas jouer d’jeu
Quand y’a plus l’obstacle de la parole, y’a même plus d’enjeux
T’évites les sujets irritants sans passer aux aveux
Tu t’mets à l’abri de plein de choses qui te rendraient malheureux

Se taire pour éviter d’répondre à des questions vaches
Car une réponse un peu déplacée peut s’payer cash
Un mot de trop ou même un lapsus peuvent faire tache
J’me tais aussi pour ne pas sortir des mots qui fâchent

Se taire c’est faire comme si on acceptait les critiques
C’est savoir encaisser les mots blessants, ceux qui piquent
Et ne pas broncher, se montrer zen et rester statique
Acquiescer de la tête et avoir les bonnes mimiques

Un clignement d’œil ou un sourire ne peuvent pas contrarier
Alors qu’un comlipment peut être mal interprété
Se taire, d’accord, mais tous ses sens faut utiliser
Pour ne pas passer pour un coincé ni rester figé




Vous l’aurez compris, j’ai passé trop de temps à me taire
Aujourd’hui je suis redescendu de ma planète imaginaire
Je sais qu’on a besoin de paroles pour exister sur terre
Pour s’ouvrir des portes, au mieux t’as la tchatche au mieux tu gères

La poésie, le slam font de moi un citeur de vers
Me rendent bavard et je continuerai tant qu’j’suis apte à l’faire
J’arrêterai quand mes poèmes seront devenus des somnifères
Tant que je pourrai raconter tout ce que je sais j’reste fier

Se taire n’est jamais un trop bon conseil à donner
Quand on sait qu’on a tellement de chose en soi à livrer
Faut dévoiler aux autres ce qui peut être partagé
Mais au final toujours garder son jardin secret


Texte écrit le lundi 22/12/2008 par : Nicolas Diricq

Scène Slam du 22 Janvier - The Serial Rimeur

Slam: Comment comprendre les timides?
Je viens vous parler de ces gens aimables
Ceux qui s’installent toujours en bout d’table
Là où la place leur est confortable
Qui apparaissent comme peu abordables

Ces gens qui restent individuels
Qui ramènent rarement leur grain de sel
Et dans leur état habituel
Adoptent un silence perpétuel

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Ils hésitent à faire la discussion
Même si ils y prêtent attention
Et quand tu leur poses une question
T’as l’image mais des coupures de son

Et dans leur éternelle solitude
Subsiste tout-de-même une certitude
Celle que derrière leur attitude
Se cache de nombreuses inquiétudes

Ils craignent constamment de ne pas plaire
La discrétion de loin ils préfèrent
Se faire touts petits pour nous satisfaire
Ne pas décevoir leurs partenaires

Ils vivent les choses de manière intense
Un mot déplacé leur fait offense
Mais leur calme reste leur moyen de défense
Et en eux s’accumule la souffrance

Ils laissent apparaître un air perdu
Et souvent pris au dépourvu
Possèdent une sensibilité accrue
Qui peut jaillir sans retenue

Les timides comme nous on les appelle
Renferment une telle richesse naturelle
Que quand leurs sentiments ils révèlent
Sont capables de faire des étincelles

C’est bien clair, quand un timide se lâche
Et que soudain son masque il arrache
Il s’exprimera alors sans fourlaches
Et tous ses sens il mettra en marche


La timidité certes handicape
Et l’essentiel bien souvent t’échappe
Tu oublies l’importance des contacts
Pour t’imposer et laisser ta trace

Sache que si ce virus tu attrapes
Surtout ne le laisse pas t’rendre inapte
Impose tes idées même les plus barges
P’têtre que celle-ci feront des miracles

Dans cette vie tu devras t’faire une place
Alors qui que tu sois brise cette glace
Et à l’inconnu tu feras face
Pour qu’à l’avenir chaque jour tu embrasses

Texte écrit le mercredi 23/01/2008 par: Nicolas Diricq

Scène Slam du 19 Décembre - The Serial Rimeur

Slam : Souris à la vie

Profite de la vie car elle n’arrive qu’une fois
Même si elle t’a desservi grâce à elle tu es toi
Un être différent mais unique ici-bas
Qui a toutes les cartes en main pour atteindre son nirvana

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La société nous façonne comme elle veut qu’on soit
Laisse toi influencer ou bien démarque toi
Essaie de démontrer ce qu’il y’a de mieux en toi
On a pas de deuxième chance alors pars au combat

Ne t'surpends plus à soupirer les bras croisés
N’laisse pas filer les heures car le temps est compté
N’va plus où le vent t’emmène sans même t’en soucier
Regarde à l’horizon et fonce mais du bon côté

C’est pas si facile de pouvoir se repérer
Dans un vie que la chance a toujours délaissé
Quand tu te rappelles la vie qu’t’aurais voulu mener
Et après tu fais le bilan et tu restes calé

Si t’es dans la merde au moins t’es c’est déjà ça
Et si tu avais le malheur de tomber trop bas
Dis toi k’il y aura toujours plus bas que toi
Tente de remonter la pente même s’il y’a du verglas

La souffrance t’apprendras à l’apprivoiser
Pour plus tard éviter qu’elle ne vienne te hanter
Arrête de penser que la mort te pend au nez
Dis toi qu' si t’es né c’est que t’as des choses à prouver

Avant de dire que tu 'as rien de particulier
Fais la liste des choses que tu pourrais tester
Pour trouver enfin c’qui va te valoriser
Quelque chose qui à la vie va t'raccrocher

Souris à la vie comme jamais tu ne l’as fait
Même si elle a décidé un beau jour de t’bouder
Prends chaque jour qui vient comme de l’or à gagner
Ne te réfugie plus jamais dans une vie passée

Saisis ce qu’il y’a a prendre parce qu’après y’a plus rien
Vis ta vie au présent car l' futur t’appartient,
Aménage ton terrain ou fraye toi un chemin
Pour barrer la route aux chauffards qui entravent ton destin



N’oublie pas qu’un rêve ne peut être réalité
Que si on s' donne les moyens pour le concrétiser
Alors commence ton œuvre pour pouvoir l’achever
Tu goûteras alors au plaisir d’être admiré

On a tous en nous une étoile qui voudrait briller
Si on s’contentait chaque jour d’un peu l’éclairer
En s’aimant chacun sans attendre d’être aimé
Ensemble l’univers on pourrait réinventer


Texte écrit le 29/11/2008 par: Nicolas Diricq

Scène Slam du 22 Janvier - Rachel MaRachel

Gitana flamenca

Des ombres se profilent
Dans la chaleur moite
Des contours se dessinent
Dans la touffeur de la nuit.

En la penumbra
Sube la tensión,
Les bruissements sont étouffés
Par une chape oppressante.

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Una nube de polvo
Ensevelie la lune
Y de repente el silencio
Perçant comme une lame.

Puis les paumes s'entrechoquent
Les voilà qui arrivent
Dans un roulement de talons
Les voilà qui s'approchent,

Jupes fendant l'air,
A la cadence de leurs doigts
Qui claquent
Elles sont prêtes au combat.

Alzando la cabeza,
La démarche assurée,
Le regard planté dans l'horizon
Ahí vienen.

Elles montent au front
En première ligne
Une salve de talon
Fait trembler la terre.

Baila gitana
Torrea con tu falda
Hasta la muerte
Luchará(s)

Elles brandissent leurs bras
Qui déchirent l'espace
Font claquer leurs jupes
D'un air de défi.

Se hunden en el suelo
Para sacarle su fuerza
Se nourrissent des racines
Plantées par leurs ancêtres.

La sève du passé
Soulève leurs poitrines
Enflamme leurs regards
Gonfle en elles.

Elles taillent dans le roc
Des éclats de voix
Comme autant de déchirures
Cual sufrimiento les nutre.

Au son entêtant du cajón
Se preparan al asalto
A l'écho ennivrant des palmas
Se preparan al combate.

Elles haranguent l'ennemi
Martèlent et vibrent
Rondes des corps
Prêts à exploser.

Elles lancent des regards
A vous en arracher les yeux
L'ombre sombre de leurs cils
Déchaînent leurs pupilles de jais.

Volantes que revolotean
Brazos que se despliegan
Frentes que se fruncen
Tacones que golpean.

Leurs doigts se tendent
Pour décrocher les cœurs
Marionnettistes qui tirent
Des fils d'Ariane.

Leurs cheveux enroulés
Jettent des fleurs de sang
A l'ennemi qui cherche
A éteindre leurs regards.

Leurs mains s'allongent et tournent
Tissent un piège invisible
Qu'elles lancent sur le monde
A la force de leurs doigts.

Elles luttent et se contorsionnent
Pour repousser l'ennemi
Qu'elles emprisonnent en leurs ventres
Pour mieux le jeter à terre.

La sueur les enveloppe
Elles transpirent leur souffrance
Les dernières gouttes de rage
Font briller leur peau.

Gitana flamenca
Torera en falda
Matadora del alma.

De un golpe de tacón
Elles soufflent sur le nuage
Grandissent et grandissent encore
Sombras de la victoria.

Sus corazones
Saltan fuera de sus pechos,
Elles tirent à elles le ciel
Qu'elles envoûtent de leurs yeux mi-clos.

Elles s'arrondissent
Leurs doigts sont des bourgeons qui éclosent
Leurs hanches se déroulent
Sur un rythme hypnotique
Leurs visages se défroissent
L'ennemi est vaincu.

Acarician el mundo
De la punta de sus pies
La sève de la victoire
Fait éclater leur sensualité.

Elles attrapent des papillons
Pour se nourrir de leur couleur,
Elles domptent leur force
Sous des courbes grâcieuses.

Su baile echizador
Engaña hasta la luna
Que las mece
En su halo misterioso.

Et sans un regard
Sans une once de pitié,
Percutent à l'unisson
La terre meutrie,

En un ultimo golpe
Le coup final,
Et en un revers de jupe
Desaparecen.

Scène Slam du 22 Janvier - Rachel MaRachel

Pleins d'histoires
Dans ma mémoire
A peine révélées déjà abandonnées
Chuchotées par des lèvres étrangères

Car j'aime observer les lèvres.

L'empreinte qu'elles laissent
Dans mon silence,
Lorsque les voix qui s'en échappent
Rebondissent sur moi,
Me caressent la peau
Ou me déchirent les yeux.

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Toutes ces lèvres
Que les mots modèlent
Comme la mer et le ressac marquent
Monts et falaises.

Je connais bien ces lèvres-là
Tendres et parcourues de ridules
Derrière lesquelles sommeille certainement
Le coeur d'une mère.

J'en ai vu aussi
Qui derrière une moustache
Cachent leur faiblesse,
Lèvres faussement bourrues.

Et voilà les lèvres talons aiguilles
Qui, sous un rose lisse et hautain disparaissent,
Montrant déjà l'angoisse
Que la jeunesse d'elles ne se lasse...

Mais les pires ce sont les lèvres clouées,
Qu'un coeur trop étriqué entrave,
Ces lèvres serpent qui ne savent que siffler
Et se saouler de leur solitude.

Elles sont sourdes et aveugles
Aux lèvres qui sourient
Qui laissent lorsqu'elles se plissent
Entrevoir un coin de ciel blanc.

Toutes ces histoires je les retiens,
Instantanées que j'épingle
Sur le tableau de mes souvenirs.

J'ai appris à lire sur les lèvres.



J'ai appris à lire sur les lèvres
Ce qu'elles n'oseront jamais dire
J'ai appris à écouter leurs histoires
Du bout de mon regard.

Mais mes lèvres, elles
Ne diront pas leur histoire,
Vos tympans, eux
N'entendrons pas mes cris.

Personne jamais ne lira sur mes lèvres
Le poids de mon âme,
Personne jamais ne devinera,
Les mots qui de ma gorge sont prisonniers.

Les lèvres anonymes que je croise tous les matins,
Et que je scrute sans relâche.
Toutes me semblent douces comme un pétale,
Lorsque parfois elles lèvent à peine le voile
Sur leur histoire en esquissant l'ombre d'un sourire;

Mais le silence qui m'encercle
Est à la fois cocon et prison,
Une chrysalide pour enfermer un papillon
Dont on ne verra jamais la couleur des ailes.

Car mon silence scelle leur secret
Son sans nom, sceau sans cire,
Sourire sans son,
Sagesse qui sait et se tait.

Je reste là, à regarder ces lèvres
Qui s'éloignent dans un ballet silencieux,
Et je ravale mes secrets au goût salé,
Puis je me fends d'un sourire généreux qui, je l'espère
Dévoilera un peu de moi à un regard qui le croiserait.

Scène Slam du 22 Janvier - Cirdec

décembre 08

Bijour ji m'appil Hamil
Lieudissi Hamil ou Hamil Lieudissi
ci comme ti veux... Amdullah
Tu sais comme toi, ji souis né ici,

Pourtant tout li monde y dit
que j'ai une tîte d'arabe
Arabe toi-même ispèce de ouf!°°°

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Aujourd'hui, j'ai quize ans
Ci pas facile quize ans!°°°
Sirtout quand ti es en siparation
d'avec li parents, ben oui, pour mon
anniversaire, ils m'ont mis en institition°°°

A cause que ji vais plus à l'icole,
ji fais li bittises et tout et tout
Mais ji jamais bu l'alcool moi Missieu
..et j'ai jamais fumé di joints...
ou si une fois!°° Ti vois, ji parle li bilge°°°

L'année dirnière j'ai été en Algirie
et ti divineras jamais ..
Ji mi souis fait traiter de sale bilge

Sale bilge en Algérie
Sale Arabe en Bélgique
Ji comprends walou* moi
C'est où chez moi ? Dans l'institition ?
La** ! La ! La ! Ji vais m'en sortir!

D'accord, j'ai le cul entre deux chaises
mais... j'ai deux chaises
Ji vais arrêté mes conneries
pour ma Mère ! Amdullah
pour mon Père ! Amdullah
et un shouya pour moi! Inchallah

Heureusement j'ai un rêve
Ji veux devenir midicin sans frontières
comme çà, ji voyagerai
en Palestine, en Inde, en Irak, au Madagascar,
au Brésil ou encore autre part

Ji sais partout, ji serai tijours un Itranger
Mais partout ji serai l'Itranger sans frontière
Alors ji vais travailler à l'école
Inchallah

Cirdec

* walou = rien
** la = non

Scène Slam du 22 Janvier - Blanche

REQUIEM





This is a requiem for my life
Crying on my death
Whereas I’ve just begun to live
Crying on my life
Whereas I’m not even going to die.

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Ceci est le requiem de ma vie
Voile qui tombe devant mes yeux
Je vois des ombres au lieu de la réalité
Des spectres aux contours indistints qui me sont pourtant familiers
La pélicule défile au ralenti sans que je puisse l’arrêter

Sans que je puisse saisir le sens
Sans que je puisse rien y changer

Ma vie est un champ de bataille, erroné
Qui attend que les soldats viennent le piétiner
Trempé d’avoir trop bu le sang de ceux qui y sont tombés
On entend maintenant jouer le requiem …

Ceci est le requiem de mon corps
Qui implose de ne plus rien ressentir
Qui explose de trop se mentir
Qui se meurt de s’être trop battu
Pour un frisson qui ne lui appartient plus
Mon cœur de samouraï y a enfoncé son épée dans mon ventre jusqu’à la garde
A lacéré mes membres, sans pitié
Jusqu’à ce que je ne sois plus que l’ombre de moi-même, déchiquetée

Je rêve de lendemains qui ne viendront jamais
Cachés sous le lit de mes peurs somnanbules
De mes phobies qui devant rien ne reculent
Qui ont étouffé les graines atrophiées de mes fantasmes

Ceci est les requiem de mes rêves
Venu mettre un terme à la longue nuit de ma vie
Venu me bercer pour me plonger dans l’oubli
Pour traverser la rivière de mes souvenirs défunts
Et atteindre l’autre rive où la lumière ne pénètre pas

This is a requiem for my dream
Turning my blood to gasoline
Creeping up through my veins
To paralize my brains
The cacophony burns my senses up
Inflame my sensations
Ignite my emotions
And leaves my lying senseless on the floor

Je marche à pieds nus sur ce fil aiguisé qu’est ma vie
Piètre funambule
Déséquilibrée par le souffle des autres qui me secoue comme une tempête
Je tombe dans le vide, dans le néant de mon désespoir qui m’attire comme un aimant
J’ouvre les yeux en sursautant, mon cœur a juste raté un battement

Ceci est le requiem de mes cauchemars
Musique qui remonte le long de mes veines
Rampe jusqu’à mon cerveau
Paralyse mes neuronnes de ses notes létales
Enflamme mes sensations, immole mes émotions
Prend contrôle de mon corps et me laisse agonisnante sur le bas côté

Je suis sur le quai, valise à la main
Je regarde le train partir
Ce train qui part sans moi
Qui me laisse dans le brouillard
Seule
J’ai raté mon salut

Je suis dans le train
Je regarde le paysage défiler
Je vois au loin les bribes de ma vie se détacher
Sans pouvoir les retenir
Sans pouvoir les rattacher
Je suis trop loin maintenant, je ne peux plus les ratttraper
Le train va trop vite, il m’emmène vers l’inconnu
Il m’emmène de l’autre côté, là où il n’y a pas de bruit.

I’m going away from my life
Running away from the trouble that binds me up,
Squeezes me up like barbed wire cutting into my flesh
Tears my skin apart and slashes my heart so deep
That my tearless eyes can’t even cry for the loss
I’m lost, I’m lost

Les mots qui sortent de ma bouche
Ne sont qu’une ribambelle de chardons, dénuée de sens
Le silence les avale et m’empêche de parler.
Mon âme muette ne connait pas le langage des signes

Ceci est le requiem de mon âme
Il est temps pour moi de fermer les yeux
D’arrêter de rêver d’une vie qui n’est pas la mienne
J’accepte avec joie la symphonie de mon destin
On entend maintenant jouer le requiem…

Scène Slam du 22 Janvier - Skwiky

P’tit con
T’es parti, grand, sans rien dire à personne. T’es allé manger chez les uns, passé une soirée chez les autres. T’es venu me parler. Mais j’ai rien entendu, j’étais pressée, stressée et tu l’as senti. Alors discrètement tu t’es esquivé. Je revois ta voiture dans l’allée, ta veste en cuir sur le dossier de la chaise, ton mégot fumant dans le cendrier.

T’es parti, gd. Je l’ai pas cru. Je voulais te retrouver, te secouer: où tu vas? Tu penses que tes ennuis vont se résoudre sans toi, que la vie est elle plus belle ailleurs? Tu vas vivre où? Tu oublies ta famille de cœur, tu nous abandonnes?

Je suis bête, tu es con.

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J’avais pas compris que tu reviendrais plus, que je pourrais plus t’appeler quand j’en aurais l’envie ou le besoin. Que je recevrai plus tes sms foireux, tes chaines de l’amitié à renvoyer pour la ennième fois, que je te verrai plus débarquer à la maison, comme ca, au feeling… Pour boire un café, se moquer un peu, autant de toi que de moi, pour partager un moment, un rire, un sourire…

Je t’en veux, p’tit con!

Te voir étendu, à la verticale ou à l’horizontale… souvenir… Même à ces veillées tu te moquais, souriant, calme, serein. Innocent du mal que tu as engendré, du vide. Je ne veux plus jamais qu’un jour soit normal ou anodin… Je voudrais te dire tant de choses… que je t’aime, que je t’ai toujours aimé. Que t’étais un frère, un ami, un exemple… que tu m’as appris à oublier les apparences… Toi le punk, le vadrouilleur.. tu savais lire, dans les yeux, les sentiments.

Et si,…
Et si je t’avais pris dans les bras… je sais, ca se fait pas. Faut respecter nos bulles, notre besoin d’espace, nos fichues convenances… Si je t’avais écouté ce jour là, si j’avais pris le temps et envoyé promener le reste… Si je t’avais appelé comme je voulais le faire… si j’avais rechargé ma carte aussi pour le faire et sans attendre le lendemain…. Si j’étais venue plus tot, si j’avais su... si t’avais parlé aussi…p’tit con

On me dit, d’avancer, que tu le voudrais… qu’est-ce qu’ils en savent? La terre t’a englouti et on s’est retrouvé en procession, ensemble au cimetière. Tes amis d’abord, ta famille ensuite, tes collègues enfin… Je t’ai senti ce jour là à mes cotés. Pour pas flancher, on a fait un pacte, tu lisais sur mon épaule, mes lèvres étaient tiennes et ce message d’adieu que je ne parviens pas à te lire…

J’en tiens pour preuve les discussions folles qu’on a encore actuellement. Tu parles peu, j’en profite… Quand Morphée m’accueille, c’est ton visage que je vois, ta main que je tiens, ta fumée que j’inhale… Et quand le cri strident de ce réveil m’arrache à nos confidences, c’est le cœur vide que je reviens ici bas…

Une chanson et les larmes montent, un camion au loin et mes mains se crispent… une pizza végétarienne, un paquet d’L&M , ton parfum aussi… tu es partout, tu es tout.


Plus qu’un ami, tu es un lien entre nous tous qui t’avons connu. Tu nous as rapproché, effacé le passé et tracé l’avenir. On sait qu’on doit se soutenir et se tenir aussi. Le pilier s’est barré et l’arche mise de force à la mer se débat pour ne pas couler. Les réparations de fortunes tiennent… Souvent dans un regard, tu apparais. On passe tous à côté de ta photo sans oser vraiment te regarder…

Mais tu n’as pas pensé à tout, hein?! Tu oublies qu’un jour prochain, je vais te rejoindre et que je ne me gênerai pas pour te botter les fesses… En attendant, tit loup, je vais simplement veiller sur ton sommeil

Scène Slam du 22 Janvier - Blanche

Si j’avais su





Si j’avais su que tu partais
J’aurais tout fait pour que tu restes
J’aurais fermé la porte à clé
Et j’l’aurais jetée par la fenêtre.

Si j’avais su que tu partais
Jt’aurais préparé des cookies
Mille fois je t’aurais embrassé
Et…on aurait fini au lit.

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Si j’avais su que tu partais
J’me serais fait une teinture brune
Ou rousse ou prune ou noire bleutée
Si c’est ma blondeur qui t’importune

Si j’avais su que tu partais
J’t’auraus crié : « casse toi et ne reviens plus ! »
J’t’aurais claqué la porte au nez
Et toi, tout penaud, tu serais revenu.

Si j’avais su que tu partais
J’aurais pas mis mes collants roses
Pas fait d’gaffe sur la mort de ta mémé
Ni sur ton père et sa syrose

Si j’avais su que tu partais
J’aurais passé toutes mes soirées avec toi
Même si y’avait que du foot à la télé
J’t’aurais pas laissé tout seul comme ça.

Si j’avais su que tu partais
J’aurais remis mon costume d’ange
Que je portais quand on s’est rencontrés
Pour que tu m’aimes encore comme au premier jour.

Si j’avais su que tu partais
J’t’aurais avoué que j’adore ta mère
Même si au fond tu sais que c’est pas vrai
J’aurais tout fait pour te plaire.

Si j’avais su que tu partais
Jme serais ouvert les veines avec un bout de papier
Jme serais tiré une balle, jme serais défenestrée
J’aurais fait n’importe quoi pour te faire culpabiliser.

Si j’avais su que tu partais
J’aurais pas laissé traîner mes tampax partout
J’taurais acheté des croissants pour déjeuner
Et j’aurais viré tous mes bijoux.

Si j’avais su que tu partais
J’aurais repeint l’appart en rouge
Et dessiné des cœurs dorés
Pour te montrer cette passion qui me ronge

Si j’avais su que tu partais
J’aurais décroché la lune et les étoiles
J’les aurais collés sur le plafond d’la chambre à coucher
Pour rendre nos nuits plus magiques et moins glaciales

Si j’avais su que tu partais
J’aurais arraché les plumes de mes ailes
Pour griffonner des mots d’amour zélés
Sur ta peau avec l’encre de mon sang vermeil.

Si j’avais su que tu partais
J’t’aurais inventé un slam
J’y aurais mis la plus belle poésie que j’ai
Pour te montrer combien je t’aime

Mais t’es parti tu m’as rien dit
T’es parti j’ai pas compris
T’es parti et c’est fini

Si j’avais su que tu partais
J’aurais essayé de te retenir
Mais t’es parti et j’ai rien fait
Maintenant il est trop tard pour tout te dire.

Scène Slam du 22 Janvier - Namtar

La vie est un combat, ...
Mais si, mais si...
Mais si la vie est un combat alors...
c'est con pour moi
moi j'suis pas un combattant
Je n'combat pas tant
qu'un parent l'espererait
de son enfant
J'suis plutôt un déserteur
j'évite les douleurs
j'nie toujours les sales quarts d'heure
Ou alors je tend un leurre

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Tu peux penser qu'je suis un couillon
mais ceux qui m'comprennent diront
qu'j'fais toujours un brouillon
avant d'passer à l'action
Mais comme en plus j'suis un glandeur
Si y'a moyen d'éviter l'action
sur mon brouillon
j'aurai prévu un ascenceur
Il parait qu'elle monte
alors je rejoins la chaleur
La glace pas d'raisons qu'je l'affronte
j'suis pas un mazo amateur
Je suis de ceux qui l'évitent
de ceux qui la contourne
Je suis de ceux qui lévitent
au dessus de la roue qui tourne
Et si le vent la fait tourner
j'hésiterai pas de la détourner
Pas moyen qu'je laisse le destin
choisir mon chemin
Il a paummé son libre arbitre
J'ferai pas confiance aux ptits malins
Marionnetistes pour titre
Les ficelles à la main
qui marient l'honnête et l'ottiste
Juste histoire de s'faire de la maille
justice foire, alors moi j'me fais la malle

La vie est un combat
Mais si mais si
mais si la vie est un combat alors...
c'est con pour moi
moi j'suis pas un combattant
Je n'combat pas tant
Que je détiens le joker
le moyen de retourner en arrière
C'est la loi du plus fort
mais moi j'ai rien à prouver
C'est toi le plus fort, d'accord
V'la un os à ronger
Mais bouge de là,
j'ai du sommeil à rattraper
Moi j'reste là si j'm'y sens bien
et je déguage quand y'a d'l'orage
y'a pas d'raisons d'se mouiller pour rien
Je n'plonge qu'en cas d'extrêmes besoins
je ne combat pas tant
Pas tant que je détient l'alternative
La dérive, vers la rive la plus proche
la plus proche de la chaleur
à l'écart d'autres regrets
Ca c'est ce que j'appel de l'abstrait
Mais bon, le thème c'est le glandeur
En d'autres termes l'observateur

vas y mec, faut prendre les choses en main
Faut affronter la vie t'sais bien
De quoi? Affronter? non j'en sais rien
et j'veux pas savoir,ca j'sais bien
J't'affronte à FIFA, fais tourner
et j'te fous un 7-1, c'est certain.
Mais j'ferais pas le malin
avec les caprices du destin
J'ai dja testé merci bien
La vie c'est pas un shoot them all
Y'a pas de retour en arrière
et sans sauvegarde c'est moins drôle
Moi j'me la joue pépère
Avec une paire de jumelles
Pour te voir venir de loin
et pour etre certain
Qu'la prochaine étape... j'l'analyse bien
la main sur le frein
et un oeil sur le rétro
Pour m'rappeler
qu'les regrets j'les assume moins
moins moins/// qu'nos délires d'alcoolos
Qu'nos def's d'accros au péco
Qu'nos conneries d'petits jeunots
qui savent plus s'lever tôt
23 piges et pige que
J'n'ai plus de rage plus de tristesse
Ou du moins j'les ai largué
Largué comme tous mes regrets
J'les ai tous justifiés, agréés
à faire partie de mes refrès
de ceux qui m'ont renforcés
23 piges et pige que
J'décolerai pas d'là
tant j'aurai pas le karma
du Dalaïlama
La plus belle année d'ma vie
Et j'peux l'affirmer sans soucis
sans sous si y'en a plus,
avec, ca changera plus un copec
Sans seins siliconés à mes cotés
sans saints si l'icone est male cotée
Entant qu'athé j'les calcule plus
A tes cotés ca n'serait pas du surplus
et sans zeub, ca ...j'travail dessus
Tinkiet quand j'me sentirai opé
j'passerai à l'étape du dessus
mais la 2 secondes, j'viens juste d'arriver
j'commence juste à...kiffer

Scène Slam du 22 Janvier - Effel

Des confettis de drapeau blanc

J'avance pieds nus
Sur le sol froid
Guidé par une étole jaune
Pointant vers moi
La lumière du passé

Il semble qu'elle m'envoie
Soixante millions de flocons blancs
Sortant du four de la nuit cristalline
Ils ont la douceur des enfants

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Mais au toucher se pulvérisent
Un rêve brisé subitement
J'ouvre les mains je réalise
Quelques brûlures en les frottant
Il neige
Des cendres

J'avance à pas de loup
Sur le sol froid
Guidé par une étoile filante
Pointant vers moi le reflet d'un présent

Il semble qu'elle m'envoie
Des milliers de météores
Que la nuit catapulte
Hurlant à la mort

Perçant la nébuleuse
Ils bombent le torse
Avant d'exploser fièrement
Ravivant leur haine corse
Il neige
Du phosphore blanc

J'avance à pas comptés
Sur le sol froid
Guidé par une star
Voulant marquer l'histoire

Il semble qu'elle me montre
Un possible chemin
Un ciel moins plombé
Une lueur enfin

De la bannière étoilée
Surgit un vent nouveau
Laissant le monde souffler
Regarder vers le haut
Il neige
Des confettis de drapeau blanc

J'avance toujours pas à pas
Sur le sol froid
Soixante millions de flocons blancs
Des milliers de météores
Dans cette nuit glaciale
Je meurs d'effroi

J'ouvre les mains je réalise
Mais j'avance et j'avance en semant
Sur cette terre promise
Des confettis de drapeau blanc

Scène Slam du 22 Janvier - Alain de l'ombre

Je suis là ce soir, en tant qu’ancien lauréat du Paris-Dakar, pour répondre à ceux qui, dans les milieux motorisés, ont minimisé les conséquences du transfert du mythique rallye en Amérique du Sud.

Cependant, pour éviter toute polémique, je tiens à garder l’anonymat ; appelez-moi donc Mr Ickx ou simplement Jacky, c’est mon prénom.

Pourquoi avoir volé à l’Afrique la cerise d’un gâteau qu’elle n’a jamais eu car le Dakar n’était pas seulement une manifestation sportive, c’était une main tendue, une vitrine pour ce continent maudit et je sais, en tant que spécialiste et amoureux du peuple africain, qu’il ne va pas se relever de ce coup de poignard.

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D’ailleurs, j’aime tellement le fric………. l’Afrique que je m’en suis rapproché, dans mon mode de vie mais aussi géographiquement : je suis devenu SDF à Monaco.
Sans Domicile Fiscal, c’est pas réjouissant tous les jours mais le Dakar m’a appris ce qu’est la souffrance.

Le Dakar, ce sont aussi des milliers d’histoires qui ont forgé sa légende comme cette idylle entre le jeune Bakari et ma copilote Wendy et ces mots qu’ils gravèrent à même l’écorce de l’arbre du Ténéré : B aime W.

Quand je pense qu’un chanteur bobo a osé traiter ces aventuriers au grand cœur de connards, de Mad Max de bazar et de blaireaux alors qu’il porte lui-même un prénom de voiture.

Et puis le Dakar fut surtout une mine d’informations grâce à Gérard Holtz et son équipe de journalistes d’investigation.

Sans le Dakar, aurions-nous découvert le génocide rwandais? Comment aurions-nous su qu’en Afrique subsaharienne, 5.500 personnes meurent chaque jour du Sida ?
Sans le Dakar, auriez-vous su que sur les 3 minutes que durera mon témoignage, 17 fillettes auront subi une excision ?
Merci au Dakar et merci Gérard.




Osons un parallèle avec les jeux olympiques de Pékin ; les projecteurs se sont soudain braqués sur la réalité tibétaine qui depuis n’a plus de secret pour nous et nous n’ignorons plus que des milliers de dissidents croupissent dans les geôles chinoises mais beaucoup plus heureux qu’avant parce qu’ils savent, ils savent que nous savons.

A propos de savon, je voudrais en passer un à ces rabat-joie qui se sont focalisés sur des détails et les ont grossis à dessein : des budgets soi-disant indécents, un prétendu permis de polluer sans vergogne ou encore la mort d’un gosse fauché par un bolide lancé à 200 kms/h. Evidemment quand on traverse une piste sans regarder et en plus en dehors des clous……

Alors au diable ces mesquineries car je sens que je vous ai convaincus : le Dakar a changé l’Afrique ; alors pourquoi ne pas créer des Dakars partout sur la planète où des problèmes subsistent : entre Moscou et Grozny, entre Washington et Bagdad, entre Mons et Anvers avec une spéciale dans les communes à facilités.

Israël, pays visionnaire s’il en est, y a réfléchi et l’idée a germé d’un rallye entre Tel Aviv et Gaza, organisé, noblesse et sécurité obligent, par l’état hébreu.
Pour respecter l’équité sportive, des checks points seraient installés pour contrôler les équipages palestiniens histoire qu’ils ne surclassent pas tout le monde avec leurs Lada des années 70. Et puis sur leur parcours seraient disséminés ici et là quelques snipers histoire de corser le tout parce que le Dakar c’est aussi du grand spectacle.

Du spectacle et du bonheur pour les peuples et là ce n’est plus le compétiteur qui vous parle, c’est l’homme, que dis-je l’humaniste.

Scène Slam du 22 Janvier - Cindya

Il s'appelle Joël

Noyeux Joël

Juste Un brave type, à mille autres pareil

Ni un salaud, ni une grande âme

Pas le genre de gars à inspirer un slam

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Il s'appelle Joël, Noyeux Joël

Agent de sécurité au centre commercial

Saint des saints au fronton estampillé d'une étoile

Toute la journée, par dessous sa casquette, il surveille

La vague déferlante de la foule qui ondule

Au rythme des saisons, des promos, des fascicules

Et les guirlandes de gosses qui sarabandent et ribambellent

Viennent se remplir les yeux de Sony et de Mattel

et du sourire des poupées trop belles

plastifiées momifiées sous des rubans pastels

C'est qu'en ce moment Il travaille dur, le père Joël

Pour offrir à ses mômes monts et merveilles


Il s'appelle Joël, Noyeux Joël

Juste un brave type, à mille autres pareil

Si ce n'est qu'aujourd'hui, dans l'aube grise, par les néons illuminés

Noyeux Joël est mort écrasé

Sous la déferlante vague des semelles pressées

Des tonnes de godasses

Reebok, Nike, Adidas

des mètres de talons

Prada, Gucci, Vuitton

Raz-de-marée humaine dantesque et scurrile

Sourde et aveugle dans sa boulimie mercantile

Parce qu'il faut acheter pour avoir un nom

Parce que c'est comme ça, parce que c'est de saison


Comme tant d'autres vies anonymes

Joël est mort piétiné sur l'autel de la connerie unanime

Un peu comme vous, un peu comme moi

Il y a des millions de gens qui ont continué leurs achats

Parce que c'est de saison, parce que c'est comme ça



Ca s'appelait Noël

Joyeux Noël

Est-ce que quelqu'un s'en rappelle?

Scène Slam du 22 Janvier - Alexis

Pardonne-moi pour le mal que j'ai pu te faire
A certains moments de n'avoir été qu'un vulgaire bout de chair
D'avoir fait le boucher avec ton coeur
mais tu sais mes yeux ne sont pas trompeurs
Il parait que l'amour rend aveugle,moi il ne m'a même pas éborgné
J'espère sincèrement qu'à ce jour tu m'as pardonné
car j'ai encore un paquet de paire d'année
à écouler en compagnie de la plus belle des poupées
Et à l'image de mon couplet épousant cette feuille
je demanderai ta main
Mon engagement à continuer avec toi ce chemin
entreprit depuis bientôt 5 mois

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Il est trop tôt diront certains
d'autre,tu sais,sa fait mal quand la flamme s'éteint
Mais je m'en fous,je ne peux qu'écouter mes sentiments car ceux-ci viennent du coeur
La plume reliée à celui-ci
j'écris,décoche mes plus belles rimes pour vanter ta beauté
à mille lieux de celle de ces filles dont la sorcellerie à tout sabotée
Je rêve d'une armée de marmots,toi comme reine
J'ai rarement ressenti une telle harmonie entre mes désirs et la réalité dans mes relatios
Tu es la fille que je cherche et ce depuis petit garçon
à l'époque ou l'on se foutait de ma gueule
j'avais le style à Steeve Herckel
La tête constamment dans la lune
à relier les étoiles entre elles
jusqu'à ce qu'apparraisse le visage de la femme idéale
Aujourd'hui tu es là, lumineuse tel un phare m'éclairant quand il fait trop noir
A toi je dédie ce slam
A toi la plus belle de toute les femmes
A toi ma petite Océane