lundi 19 octobre 2009

Soirée Slam du 08/10 - M'sieur Dam

L’appel du large

Peu à peu je perds pied…
Et ces grains de sable qui recouvrent nos amours
ont fini d’enterrer nos ébats.
Ils se dérobent sous mes pieds
à mesure que mes pensées s’éloignent de toi.

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Peu à peu je perds pied…
La tasse est si proche que j’en défaille.
J’avais jusqu’ici longtemps caboté,
côtoyé les longues berges et ses havres de paix,
jeté l’ancre dans des criques à l’abri des tempêtes,
conforté jusqu’ici mes certitudes
dans mes ersatz de liberté.
Libre ! Tel un lion dans sa cage dorée
si stupéfait de trouver un jour la porte grande ouverte
qu’il ose à peine imaginer les grands espaces
qui s’offrent devant lui
et de peur…
…se pétrifie

Peu à peu je perds pied

Et le vent vient de la terre
Et m’entraîne toujours vers ce large
avec ces souvenirs comme uniques bagages
des instants volés, envolés toutes voiles gonflées.
J’ai la nausée !
Et les vagues me claquent le dos,
et c’est à perte de ma vue que ta petite robe des champs
s’étale de tout son flanc de généreuses collines
et de vallées fertiles que parcourent mes doigts en de frêles esquisses.
Et du haut de mon séant je vois les sillons et les tranchées
qu’ondulent des reliefs si familiers.

Ce sont ces heures fragiles que j’aimais tant,
au fond de nulle part,
au-delà du temps,
dans un monde qui n’existe plus
puisque tu n’es plus là.

Je suis un homme de la terre et la mer t’a enlevée
Et déjà les sirènes chantent leurs promesses de liberté

Peu à peu je perds pied Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied Peu à peu je perds pied

C’est au pied de ces lettres
que mon langage se noie dans l’écume,
les mots s’entrechoquent, se désarticulent,
se laissent aspirer et se déforment à tout vent.
Les vagues sont une machine à laver le cerveau
essorant sans relâche mes pensées.
Oublier les liens qui nous unissent
et recommencer

Mes récits sont des récifs sur lesquels je m’accroche
Les seuls vestiges que je m’accorde
Salutaires à bien des égards
Mais si dangereux quand se déchaînent les flots !
Je ne suis pas une coquille vide abandonnée là
mais une bouteille à la mer dérivant au hasard
messager d’un royaume qui prend l’eau de toute part.

Je n’ai plus qu’à rejoindre le large, me laisser porter
Et peut-être accoster des rivages, des rives sauvages
le long desquelles je trouverai d’autres havres de paix
Après tout, le soleil se lève sous toutes les latitudes, n’est-ce pas ?
A l’approche des ces terres nouvelles
Je draguerai ses fonds pour palper à nouveau le sable sous mes pieds
J’y accosterai, croyez-moi, je m’y échouerai de tout mon poids
Afin d’y voler en éclat et de propager jusque là
le message que je portais en moi :

« Rendre belles les choses rien qu’en les regardant »
« Prendre le parti de rendre la réalité plus belle
simplement en la regardant au fond des yeux
en la regardant au fond des yeux »

Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied
Peu à peu je perds pied
Peu à peu….
…..J’ai oublié

1 commentaire:

Cindya a dit…

Sel amer qui prend l'homme...