samedi 16 juin 2007

MELOSLAM

Ce slam est le deuxième de ma courte carrière de poète. Faites preuve d'indulgence envers le débutant...

J’vais vous parler d’un drame
Que j’vis à la maison
Ma dame dit qu’dans mes slams
Y a jamais d’émotion

Pourtant je fais d’mon mieux
Pour tenter d’émouvoir
Mais jouer avec les mots
En tout cas à l’en croire
Ca suffit pas, pas d’pot
Pour sortir les mouchoirs

J’vous ai sélectionné
Mes meilleures créations
Pour vous faire une idée
D’son incompréhension

J’ai choisi les plus beaux
Exemples car ils permettent
De vous faire illico
Même si elle les pense bêtes
Un avis sur mes mots

Prenez pour commencer cette histoire un peu folle
Daniel, l’électricien, me monte un antivol
Son alarme installée, il revoit son devis
Y m’dit j’te l’fais pour rien : nada, gratos, gratuit

Au milieu d’ma lecture
Ma femme déchire ma feuille
Dites- moi pourquoi elle est si dure
Quand j’lui dis qu’j’ai l’alarme à l’œil

Autre texte une fable
Histoire d’informatique
Je m’achète un portable
Vous verrez c’est tragique

Mon Dual Core douze pouces
Par terre s’est fracassé
Pas une seule fois ma douce
N’a eu la gorge nouée

Que faire je vous l’demande
Y a d’quoi désespérer
Ma belle reste insensible
Au double cœur brisé

La prose j’y croyais fort
L’inspiration m’épelle
Façon Chandernagor
Une tartine sur Bruxelles

Pas le temps de terminer
Je la vois, la pimbêche
Juste après la moitié
Discrètement mais n’empêche
Qui commence à bâiller

Moi je suis sûr qu’elle a bien tort
D’être si fermée, si têtue
Elle n’a vraiment aucun remord
Pour un débutant absolu

Bowie, tiens, s’il avait fait
Sur une ville une ritournelle
Eh bien je vous fiche mon billet
Qu’elle aurait dit qu’elle était belle

Pourtant pas besoin d’être connu
De s’appeler Bowie ou bien Brel
Pour rédiger un truc qui tue
Pour savoir évoquer Bruxelles
Car c’est beau, oui,
D’parler d’la ville à mort
C’est beau, oui,
Et c’est elle qui a tort

Dernier exemple au hasard pris
Qu’importe la forme ou le sujet
D’toute façon vous avez compris
Combien mes vers la dégoûtaient

Avant même la fin de l’intro
Elle m’arrête, décrète ça suffit
Je n’avais même pas dit dix mots
J’suis vraiment un poète maudit

Et même si cette nuit il s’avère
Qu’mes vers ne vous ont pas séduits
Qu’vous êtes sévères envers ces vers
Le pli est pris, je persévère

D’ailleurs j’ai eu un père sévère
Et toujours il s’évertuait
A me dire de persévérer
Alors même si ces vers tuaient
Pour que de son fils il soit fier
Je jure envers et contre tout
Pour, papa, pas finir amer
Je jure de slamer jusqu’au bout

Professeur V (2007)

1 commentaire:

émals a dit…

Pas mal du tout, une petite preference pour les deux derniers couplets ou les mots s'enchainent bien. Le debut part un peu dans tous les sens mais je trouve que tu as beaucoup de belles phases. je ne peux que te dire de perseverer ;) bon courage .