lundi 9 mars 2009

Scène Slam du 22 Janvier - Skwiky

P’tit con
T’es parti, grand, sans rien dire à personne. T’es allé manger chez les uns, passé une soirée chez les autres. T’es venu me parler. Mais j’ai rien entendu, j’étais pressée, stressée et tu l’as senti. Alors discrètement tu t’es esquivé. Je revois ta voiture dans l’allée, ta veste en cuir sur le dossier de la chaise, ton mégot fumant dans le cendrier.

T’es parti, gd. Je l’ai pas cru. Je voulais te retrouver, te secouer: où tu vas? Tu penses que tes ennuis vont se résoudre sans toi, que la vie est elle plus belle ailleurs? Tu vas vivre où? Tu oublies ta famille de cœur, tu nous abandonnes?

Je suis bête, tu es con.

Découvrir ce texte...


J’avais pas compris que tu reviendrais plus, que je pourrais plus t’appeler quand j’en aurais l’envie ou le besoin. Que je recevrai plus tes sms foireux, tes chaines de l’amitié à renvoyer pour la ennième fois, que je te verrai plus débarquer à la maison, comme ca, au feeling… Pour boire un café, se moquer un peu, autant de toi que de moi, pour partager un moment, un rire, un sourire…

Je t’en veux, p’tit con!

Te voir étendu, à la verticale ou à l’horizontale… souvenir… Même à ces veillées tu te moquais, souriant, calme, serein. Innocent du mal que tu as engendré, du vide. Je ne veux plus jamais qu’un jour soit normal ou anodin… Je voudrais te dire tant de choses… que je t’aime, que je t’ai toujours aimé. Que t’étais un frère, un ami, un exemple… que tu m’as appris à oublier les apparences… Toi le punk, le vadrouilleur.. tu savais lire, dans les yeux, les sentiments.

Et si,…
Et si je t’avais pris dans les bras… je sais, ca se fait pas. Faut respecter nos bulles, notre besoin d’espace, nos fichues convenances… Si je t’avais écouté ce jour là, si j’avais pris le temps et envoyé promener le reste… Si je t’avais appelé comme je voulais le faire… si j’avais rechargé ma carte aussi pour le faire et sans attendre le lendemain…. Si j’étais venue plus tot, si j’avais su... si t’avais parlé aussi…p’tit con

On me dit, d’avancer, que tu le voudrais… qu’est-ce qu’ils en savent? La terre t’a englouti et on s’est retrouvé en procession, ensemble au cimetière. Tes amis d’abord, ta famille ensuite, tes collègues enfin… Je t’ai senti ce jour là à mes cotés. Pour pas flancher, on a fait un pacte, tu lisais sur mon épaule, mes lèvres étaient tiennes et ce message d’adieu que je ne parviens pas à te lire…

J’en tiens pour preuve les discussions folles qu’on a encore actuellement. Tu parles peu, j’en profite… Quand Morphée m’accueille, c’est ton visage que je vois, ta main que je tiens, ta fumée que j’inhale… Et quand le cri strident de ce réveil m’arrache à nos confidences, c’est le cœur vide que je reviens ici bas…

Une chanson et les larmes montent, un camion au loin et mes mains se crispent… une pizza végétarienne, un paquet d’L&M , ton parfum aussi… tu es partout, tu es tout.


Plus qu’un ami, tu es un lien entre nous tous qui t’avons connu. Tu nous as rapproché, effacé le passé et tracé l’avenir. On sait qu’on doit se soutenir et se tenir aussi. Le pilier s’est barré et l’arche mise de force à la mer se débat pour ne pas couler. Les réparations de fortunes tiennent… Souvent dans un regard, tu apparais. On passe tous à côté de ta photo sans oser vraiment te regarder…

Mais tu n’as pas pensé à tout, hein?! Tu oublies qu’un jour prochain, je vais te rejoindre et que je ne me gênerai pas pour te botter les fesses… En attendant, tit loup, je vais simplement veiller sur ton sommeil

4 commentaires:

Fleur a dit…

superbe

J'espère qu'on te reverra vite Skwiky

Anonyme a dit…

Bravo Skwiky au plaisir

prof V a dit…

Aussi beau, touchant et limpide que ton nom de scène est imprononçable, Squeency... Skinsky? Quicksmi... Skissme?! Oh purée, faut qu'j'mentraîne!!!!

Anonyme a dit…

C'est beau, trop presque...