lundi 9 mars 2009

Scène Slam du 22 Janvier - Alain de l'ombre

Je suis là ce soir, en tant qu’ancien lauréat du Paris-Dakar, pour répondre à ceux qui, dans les milieux motorisés, ont minimisé les conséquences du transfert du mythique rallye en Amérique du Sud.

Cependant, pour éviter toute polémique, je tiens à garder l’anonymat ; appelez-moi donc Mr Ickx ou simplement Jacky, c’est mon prénom.

Pourquoi avoir volé à l’Afrique la cerise d’un gâteau qu’elle n’a jamais eu car le Dakar n’était pas seulement une manifestation sportive, c’était une main tendue, une vitrine pour ce continent maudit et je sais, en tant que spécialiste et amoureux du peuple africain, qu’il ne va pas se relever de ce coup de poignard.

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D’ailleurs, j’aime tellement le fric………. l’Afrique que je m’en suis rapproché, dans mon mode de vie mais aussi géographiquement : je suis devenu SDF à Monaco.
Sans Domicile Fiscal, c’est pas réjouissant tous les jours mais le Dakar m’a appris ce qu’est la souffrance.

Le Dakar, ce sont aussi des milliers d’histoires qui ont forgé sa légende comme cette idylle entre le jeune Bakari et ma copilote Wendy et ces mots qu’ils gravèrent à même l’écorce de l’arbre du Ténéré : B aime W.

Quand je pense qu’un chanteur bobo a osé traiter ces aventuriers au grand cœur de connards, de Mad Max de bazar et de blaireaux alors qu’il porte lui-même un prénom de voiture.

Et puis le Dakar fut surtout une mine d’informations grâce à Gérard Holtz et son équipe de journalistes d’investigation.

Sans le Dakar, aurions-nous découvert le génocide rwandais? Comment aurions-nous su qu’en Afrique subsaharienne, 5.500 personnes meurent chaque jour du Sida ?
Sans le Dakar, auriez-vous su que sur les 3 minutes que durera mon témoignage, 17 fillettes auront subi une excision ?
Merci au Dakar et merci Gérard.




Osons un parallèle avec les jeux olympiques de Pékin ; les projecteurs se sont soudain braqués sur la réalité tibétaine qui depuis n’a plus de secret pour nous et nous n’ignorons plus que des milliers de dissidents croupissent dans les geôles chinoises mais beaucoup plus heureux qu’avant parce qu’ils savent, ils savent que nous savons.

A propos de savon, je voudrais en passer un à ces rabat-joie qui se sont focalisés sur des détails et les ont grossis à dessein : des budgets soi-disant indécents, un prétendu permis de polluer sans vergogne ou encore la mort d’un gosse fauché par un bolide lancé à 200 kms/h. Evidemment quand on traverse une piste sans regarder et en plus en dehors des clous……

Alors au diable ces mesquineries car je sens que je vous ai convaincus : le Dakar a changé l’Afrique ; alors pourquoi ne pas créer des Dakars partout sur la planète où des problèmes subsistent : entre Moscou et Grozny, entre Washington et Bagdad, entre Mons et Anvers avec une spéciale dans les communes à facilités.

Israël, pays visionnaire s’il en est, y a réfléchi et l’idée a germé d’un rallye entre Tel Aviv et Gaza, organisé, noblesse et sécurité obligent, par l’état hébreu.
Pour respecter l’équité sportive, des checks points seraient installés pour contrôler les équipages palestiniens histoire qu’ils ne surclassent pas tout le monde avec leurs Lada des années 70. Et puis sur leur parcours seraient disséminés ici et là quelques snipers histoire de corser le tout parce que le Dakar c’est aussi du grand spectacle.

Du spectacle et du bonheur pour les peuples et là ce n’est plus le compétiteur qui vous parle, c’est l’homme, que dis-je l’humaniste.

1 commentaire:

Fleur a dit…

monstrueusement monstrueux