mercredi 24 novembre 2010

Scène slam - 18/11 - GG

Le financier et le rentier

Permettez que j’emprunte votre oreille

J’aimerais vous parler d’oseille
Dit un financier à un rentier
Qui passait par là.
Ces paroles affriolèrent
L’homme toujours affairé
à flairer la bonne affaire.

Faites donc je vous la prête
Et pas de chichis entre nous
Dit le richard, dites moi tout !
Le financier un vieux de vieille
Qui avait de la bouteille
A ferrer le crédule crésus s’affairât.

Du parquet à la corbeille
Mes conseils éclairés
ne laissent personne de bois.
Une affaire pareille
Je vous l’assure c’est pas demain la veille
Qu’elle repassera.

De l’investisseur vous avez le profil
Et ne vous faites pas de bile
Si les cours dévalent
Une perte éventuelle sera limitée
(A maximum dix fois dix pourcents
de sa mise initiale).

Malgré la demande générale
J’ai pour vous des actions fortiches
Qui, si vous me confiez vos thunes
Feront votre fortune
A ces mots le naïf qui se voyait nabab
Aux sirènes de la corbeille céda…

Et de ces merveilles son panier remplit.
Ce qui devait arriver arriva
La crise sur ses avoirs passa
Et le rupin se sentit bien con
Quand ses Fortis ne valurent plus un rond.

Que faire, se plaindre à la police ?
Autant que dans un violon il pisse !
Aller chez les curés
Il a depuis qu’il est tout petit
Quelques raisons de s’en méfier.

A l’assemblée générale des actionnaires
Il s’est tourné vers les gestionnaires
Qui ont dit : Monsieur, il faut être patient
Avec nous, vous jouiez dans la cour des grands
Et puis tout le monde vous le dira
Le risque Zéro ça n’existe pas…

Ces mots ébranlèrent notre homme
Le risque Zorro n’existe pas, le risque Zorro n’existe pas !
Si le fier cavalier de son enfance
Celui qui surgit hors de la nuit
Et signe son nom de la point de l’épée..
N’est qu’une illusion alors

Gil, Jack, Horacio et même James ou Sherlock
n’existent probablement pas non plus…
pas de risque alors que ces imprudents banquiers
leurs actes doivent un jour payer

Pour se sortir de ce mauvais pas
Le rentier qui a retenu la leçon
Et que plus rien ne retient
Se dit qu’il suffit de fourguer ses fonds pourris
A un plus naïf que lui.

Permettez que… j’emprunte votre oreille
J’aimerais vous parler d’oseille
Dit le rentier à un père de famille qui passait par là

Il faut que mon histoire j’écourte
Sachez que les hommes ont la mémoire courte
Et, mystère et boule de gomme
Cette histoire continue… Ad libitum…

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