mardi 14 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Alain de l'Ombre -

Entre les murs
Ce soir, entre les murs de cette Maison Folie,
Il y a ces déferlantes de mots qui nous nourrissent
Il y a ce respect et cette écoute qui nous unissent

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Ce soir, entre les murs de cette maison,
Il y a des gens qui ont zappé Delarue pour sortir dans la rue
Il y a des gens qui se sont extirpés de ces triptyques infernaux :
Métro-boulot-dodo, internet-télé-jeu vidéo
Il y a des gens qui ont, rivée au corps, une irrépressible envie d’écrire
Et qui, pour partager, ressentent ce besoin quasi viscéral de dire

Ce soir, entre ces murs
Il y a de la raison, des sentiments
Il y a peut-être de l’orgueil mais pas de préjugés
Il y a de l’amour, pas de gloire mais de la beauté

Chaque jour, entre les murs de cette Maison Folie
On bouscule les habitudes
On ébranle les certitudes
On expérimente, on explore, on invente,
On prend des chemins de traverse
On décloisonne, on abat d’autres murs
On crée, on gomme, on recommence
On ouvre des portes, on donne la parole
On jette des passerelles
On mélange, on triture, on malaxe
On résiste aux paillettes, à la gloriole et aux modes
On prend des risques, on doute
On se trompe, on commet des erreurs, on les assume
On dérange, on choque, on s’engage
On rit, on pleure, on gueule, on transpire
On rêve, on rend possible, on respire
On se remet en question
On ose faire des tas de pas de trop

Et s’il se passe tout ça entre les murs de cette maison
C’est parce qu’il y a, dans l’ombre, trois femmes qui boulottent beaucoup, beaucoup plus qu’à plein temps
Pour que de petites étoiles scintillent dans le regard des gens

D’ailleurs, regardez bien, ces petites étoiles, vous les apercevez sûrement au fond de mes yeux
Parce qu’entre les murs de cette maison
A plus de 50 balais, j’ai fait du théâtre pour la première fois
Et parce que je n’ai qu’un désir : y goûter encore et encore
Parce que cette plongée au cœur d’un processus de création m’a redonné souffle et énergie
Même si j’étais complètement vidé à la sortie
Parce qu’à plus de 50 balais, ben oui le temps commence doucement à compter
Et que c’est dans cet univers-là que j’ai envie de voyager sans compter
Parce qu’en jouant cette pièce, j’ai rencontré, j’ai découvert, j’ai vibré, j’ai eu la trouille
Comme au slam
Parce que je m’y suis senti libre et vivant
Comme au slam
Parce que comme le slam, ce fut une fête dont les lampions ne sont pas près de s’éteindre
Slam et théâtre autant de pierres solides et lumineuses pour l’édifice en permanente évolution que je suis

Mais entre les murs de cette maison, il y a, pour moi, une étoile qui scintille un peu plus que les autres, une petite étoile d’1m60 environ qui illumine ma vie depuis longtemps et qui est mue par une valeur à l’épreuve de tous les krachs boursiers, une valeur, certes épuisante parfois mais qui la transporte, qui la sublime et la transcende : la passion

Alors aujourd’hui, je voulais lui raconter simplement MA passion, MES passions, lui dire merci et lui avouer que j’ai eu le coup de foudre pour ce lieu comme je l’ai eu il y a quelques années pour sa directrice

Alors chérie, si un jour, sur un coup de tête, je venais à découcher
Ce ne sera pas à cause du démon de midi qui sera venu me titiller
Non, il ne faudra surtout pas t’inquiéter ni trop loin me chercher
Car c’est entre les courbes généreuses de ces murs que je viendrai me lover.

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