samedi 18 avril 2009

Soirée slam du 26/03 - Alexis -


Classique

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J'ai dans la tête une centaine de classiques
datant sans doute du Jurassique
vu que les stars en plastique peuplaient à peine le hit-machine
Ouais,à l'époque ou le hip-hop était à son apogée
je pouvais mal de danser le mia vu que
le virus m'est venu qu'une fois que mes 17 ans approchaient
Rap, musique que j'aime,je t'ai dans les veines
mon sang d'encre bout à chaque fois que tu défends ma peau couleur ébène
que tu parles au nom des jeunes de l'univers
des enfants seuls et des petits frères
perdus dans cette merde épaisse
C'est grâce à toi que j'ai eu envie de me battre
de prendre le micro et de boxer avec les mots cet Etat qui nous formate
Tu vois j'ai bien suivi ton éducation
et j'ai pris conscience de nos pitoyables situations
Esclaves de notre société
nous ne sommes que des pions sur un échiquier
Alors ainsi c'est donc sa nos vies
condamnés à suivre d'autre moutons dans la bergerie
Dieu merci j'ai compris leurs supercherie
et maudits soient les yeux fermés
ceux qui ne voient pas ces barbelés,entrave à nos libertés
Laissez moi gueuler "niquer le système" ou shoota babylon
on veut nous mettre la camisole,emprisonner nos esprits
nous remplacer par des produits pourris de Star Academy
Je n'ai pas envie que mon gosse grandisse
en ayant comme référence des pseudos-artistes
Non je lui ferai écouter ces quelques classiques
lui dirai les ingrédients de la formule secrète
qui donne à un titre son côté magique
T'inquiète,la relève est assurée
je lui transmettrai l'art de la guerre
avec les mots aiguisés comme un lame
tu ne finiras jamais sous terre
je n'oublierai jamais que c'est toi qui m'a permis de
m'extérioriser, je te remercie
même si j'ai toujours du mal à me confier
je n'ai plus l'impression que le monde entier peut me bouffer
et dès lors, je me suis retrouvé devant 2 issues
l'une me menant à la liberté de l'esprit par l'écriture
et l'autre à la compression de celui-ci par ces pourritures
de médias qui nous gavent de télé-réalité comme du bétail
cherchez pas à comprendre
si ces mots sont sortis de mes entrailles
c'est que j'ai fini par péter les plombs
et qu'avec ces marchands de rêve, j'ai coupé les ponts...
enfin bref, là mon esprit par en couille, je m'emballe
c'est comme ça à chaque fois que je parle
de ces derniers et de leurs émissions exécrables
alors je me calme, je les descendrai dans un prochain slam
retour au sujet grand évènement
tu as combattus 11 minutes 30 contre le racisme
tu clamais qu'il n'y avait pas de couleurs
et là moi je slam pour une jupiler
non j'rigole et en parlant de ça, il parait que tes activistes sont tous des ivrognes rongés par l'alcool
tous des sales mômes adeptes de senci
et membre de shit squad alors que moi je vois
beaucoup de vrais poètes aux textes sensés
contre il est vrai pas mal de faux voyous
qui ne font pas avancer
les temps changent et le crime paye
ok on pense tous monnaie monnaie
mais soyons honnête, tu as eu le jackpot
avec en bonus les menottes au poignet
et le baillon sur la bouche
tu as troqués ta sincérité et ton côté hardcore
contre les strasses et les paillettes
les stars et la variet
j'ai vu le RN'B te faire de l'oeil
fais gaffe, cette femelle n'en a que pour ton porte-feuille
et ce n'est pas juste une impression
tu t'épuises, heureusement que ce sont découvertes de nouvelles pistes
un bol d'air frais pour auditeurs et artistes
rap et rock, rap et soul, rap et reggae
autant de combinaison insolites
et pourtant n'en a découlé même pas un seul hit
j'ai kiffé tes racines, la base bien solide
mais tu as changés, tu n'as pas qu'un peu de ride
malgré tout, je sais que je n'assisterai jamais à ton décès
car il y a encore un tas d'MC obsédé par ton langage
moi, j'ai choisi le slam, une de tes branches également
et je te promet, je m'engage à réveiller ce peuple sous calmant

jeudi 16 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Les Sans Nom -


En Orient j'ai les moyens

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Un cri perçant déchire l’Iran
Aurore brillante mâtinée d’argent
Beauté céleste qui me laisse atterré
Je fixe le vent d’un air détaché

Naguère au combat, tapi dans l’ombre
Persan sans père en proie au doute
La frange en bataille
J’ai retrouvé le sourire
Et dans Téhéran
Vis l’instant présent
Gentiment

Ce que fait le régime
C’est lourd mais je m’en balance
Ce qu’a fait le régime
C’est dingue mais je m’en fous
A Téhéran j’ai pas la science infuse
A Téhéran sachez que je me tais

En Orient j’ai les moyens
Y a pas de mal à se faire du bien
A Téhéran, je m’y rends souvent
Je vais, je viens
Je joue à chat dans les magasins


Ca travaille dur sur le Bosphore
Turbine dès l’aube au large du détroit
Mais à Istanbul la nuit fait du tort au héros
Tombé endormi près de la reine de son harem

Un sultan m’injurie, fait mon procès
Chez eux on n’assiège pas les sultanes
Et cet asticot me harcèle
J’voudrais pleurer mais c’est pas la peine
Je me sens mis au ban de la société
Chez eux je ne suis plus en odeur de sainteté

Ce que me fait le régime
C’est lourd mais je m’en balance
Ce que m’a fait le régime
C’est dingue mais je m’en fous
A l’est d’Istanbul, j’ai plus les nerfs
A l’est d’Istanbul, je fais les 400 coups

En Orient, j’ai les moyens
Y a pas de mal à se faire du bien
Su’l’temps d’midi, je vais aux bains
Je kiffe à mort
J’fais l’torero dans les corridors


Sur le Nil on file un mauvais coton
La tête haute on se fait des coups bas
Mais bon sang j’ai de la veine
J’ai trouvé le bon filon
Je vais juste au charbon et j’me mine pas

Sur le Nil, je voudrais charmer le cheik
Mais amer, il voit rouge
Secoué, il se fâche
Pas content de cette partie de cache-cache
Le cheik se signe et puis se barre

Ce que fait le régime
C’est lourd mais je m’en balance
Ce qu’a fait le régime
C’est dingue mais je m’en fous
En Egypte, j’suis l’king
En Egypte, I don’t care

En Orient j’ai les moyens
Y a pas de mal à se faire du bien
A Louxor, j’ai le look
Le soir je sors
La jet set d’Egypte me plaît
J’incendie les felouques à l’aveuglette
J’écris mes mémoires dans les oubliettes

Scène slam du 26/03 - Cindya -


Lettre à Joe

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Cher Joe, comment tu vas?
Ca fait longtemps qu'on s'est perdus de vue toi et moi
Mais si je t'écris aujourd'hui, c'est qu'on a un abcès à crever
Un oignon à peler, un placard à vider
J'aimerais qu'on relise le contrat qu'on avait signé
J'ai une liste de griefs à égrener comme un chapelet

Sur le plan théorique j'ai rien à redire, c'était parfait
Mais au service après-vente t'as vraiment pas assuré
Le mode d'emploi semblait simple: de l'amour, du courage
Du respect, de l'entretien; résultat? Un beau carnage
Depuis on t'appelle, mais tu réponds pas
Apparemment c'est à nous de résoudre tout ça
Tu nous as dit d'être patients, tu nous a demandé d'être bons
Mais ta Grande Compassion, ce serait pas plutôt une grande passion pour les cons?

Pourtant tu sais Joe, des points communs on en a
L'horoscope par exemple: je suis né(e) le même jour que toi
Et puis cette volonté d'aimer mon prochain
Même si les trois quart du temps ça sert à rien
Car bien souvent mon prochain est déjà le présent de quelqu'un
Et dans ce cas on m'envoie gentiment distribuer mon amour plus loin
Tu vois Joe, la philanthropie ça ne paie pas
Ca peut même faire très mal, comme dans ton cas
Franchement, charpentier, c'était pas un métier peinard?
T'étais obligé de sortir du rang et de faire la star?
Qu'est-ce que tu voulais prouver?

Tu croyais vraiment pouvoir nous sauver?
Mais l'Homme est mauvais, c'est là tout le drame
Nous sommes des animaux Joe, des animaux qui rament
A l'aveuglette, sans boussole, se trompant de chemin
Ecrasant tout sur leur passage pour atteindre ce qui brille au loin
L'être humain, Joe, n'est pas raisonnable
C'est pour ça qu'en ton nom, ou en d'autres, il pète souvent un câble

Je sais que c'est pas ta faute, tu te sentais investi d'une Mission
Je sais aussi que l'Enfer est pavé de bonnes intentions
Mais si un de ces jours t'as envie de te refaire une réputation
De recoller les morceaux, de redorer ton blason
Ce serait bien que t'arrêtes de rêver et que tu redescendes sur Terre
Parce qu'en ce moment, Joe, y'a vraiment beaucoup à faire.

Scène slam du 26/03 - Oliv' -



Désolé... J'suis en retard... J'suis venu en train...
Aaaahh... Le plaisir de voyager en train...

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Oui ! Le PLAISIR !
Le LUXE, même, de voyager en train...
Ah si si ! C'est devenu un luxe !
Avant, la différence entre la première et deuxième classe, c'était le prix.
Maintenant, c'est la couleur des sièges...

Soit... Je râle, je râle...
Mais je dois reconnaître qu'on est bien accompagné !
Bon, parfois l'annonce au micro va un peu fort... Surtout le matin...
Mais ça fait partie du confort, alors hein...

ATTENTION toutefois où vous serez assis ! ...
On y trouve parfois des confiseries...
Sûrement des personnes attentionnées
Qui font genre : " J'aime pas, j'vais recracher !"

Mais je comprends !
Car les poubelles ne sont pas faciles à trouver !
On ne sait pas très bien si c'est au-dessus,
En dessous, ou à côté de la tablette...
Mais bon, si t'as un peu de jugeotte,
Tu devines et tu jettes !

Hôôôôô un contrôleur qui passe !!

Regarde-moi... Par ici ! Je suis là !! Contrôle-moi !
J'me suis ruiné pour mon abonnement ce mois-ci, alors CONTROLE MOI !!
A mon avis, il a oublié quelque chose à l'autre bout du train...
Ou alors... Il va aux toilettes... !

Haaaa, les toilettes dans le train...

Quand t'es une femme, t'as pas besoin de t'agripper...
Et en plus, tu t'en mets pas sur les pieds !
Quand t'es un homme... T'as qu'une seule chose à laquelle te tenir...
Mais tu tiens AUSSI à tes souliers !

Et merde !
Pas grave, j'vais fumer une clope pendant que ça sèche...

Oui, en fait, depuis la suppression des compartiments fumeurs,
Ils ont décidé de mettre à un endroit, toutes les odeurs...
D'ailleurs, à la SNCB, on appelle ça : "L'Olfactorium" !
Et on paie déjà pour le visiter !

Enfin, on maudit souvent la SNCB,
Mais je suis rendu compte d'une chose :
En fait, c'est pas les trains qui manquent de classe...
Mais bien ceux qui voyagent dedans !

Scène slam du 26/03 - Skwiky -



L’amitié
Ce sentiment, non toujours au même degré partagé
Quand l’un s’y emploie à corps et encore
L’autre en use et abuse plus encore

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Quand l’un dit: ça va? Comme il dirait bonjour,
L’autre dit non, nie le semblant de question et interroge à son tour.
Comment te sens tu? Es tu bien dans cet espace, en cet instant?
Le pseudo ami, nombriliste, alors se répand.

Et c’est ainsi que sur une seule main on peut réellement compter
Les gens qui, pour nous, comptent et sur qui l’on peut compter.
Ces personnes que l’on peut appeler en pleine nuit
Et pour qui, on est capable de sortir de son propre lit

Ceux qui sèchent nos larmes et à qui l’on prête nos épaules,
Ceux qui connaissent les codes et les gestes d‘ordinaires si bien dissimulés.
Les misères et le monde n’ont alors plus cours
Si dans les bras d’un ami, du réconfort on y trouve.

Un ami c’est aussi, après une absence, les retrouvailles.
Une personne de qui l’on reste proche sans forcément se voir ou parler.
Quelqu’un à qui l’on peut se confier et qui peut faire de même en retour.
Tour à tour, conseillé conjugal, manager, supporter ,
Adversaire et ennemis parfois aussi.

On peut s’étreindre et se quereller sans pourtant oublier nos envies
Il est lui, je suis moi, mais il m’est indispensable.
Il agrémente ce banal quotidien par sa douce folie,
par un simple regard me fait oublier l’impensable...

Un ami sait où l’on se cache pour méditer voire pour s’isoler
Et il sait s’il doit venir ou une distance raisonnable conserver
Il n’oublie pas les moments importants, aime les partager
Et, plus que tout, il sait les rendre vivants.

Quand cet ami, plus précieux que les autres vous repérez,
Quand enfin, l’amitié se répond, quand elle est au diapason…
Cela se doit souvent de déraper.

C’est là que ce petit trou du cu… pidon décoche une flèche dans la mauvaise direction
Et volent en éclat les certitudes du passé,
L’amitié en amour se métamorphose et explose la paix.
L’amoureux solitaire se voit contraint d’être, faute d’oser se déclarer,
Le confident de sa moitié.

S’il se lance, avoue son crime, il peut perdre, tout à la fois,
l’espoir et sa chère mais néanmoins fébrile amitié.
Partagée entre cette souffrance d‘être à ses côtés et la perspective de son absence qui,
pour sûr, la meurtrirait.

Ah amitié, douce amitié, tu es aussi rare que cruelle
Quand l’on pense te tenir, tu uses de mille stratagèmes.
Tu peux alors ce cœur sans relâche tourmenter.
..Et raviver ces mille noires idées...

Entre perdre son ami et vivre de ses rêves…
L’amitié sincère vaincra doutes et douleurs
au bout du compte mon meilleur ennemi sera là pour sécher mes pleurs et apaiser mes peurs

Scène slam du 26/03 - Fée Clochette et Professeur V -


Le medley

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Je crois que je ne t’aime plus
Elle m’a dit ça hier
Ca a claqué dans l’air
Comme un coup de revolver

C'est vrai qu'j'étais pas très fidèle
Mais j'étais totalement fou d'elle
J'ai voulu la retenir
Tout c'qu'elle a trouvé à me dire
C'est :

Oh fini... fini pour moi
Je ne veux plus voir mon image dans tes yeux

T’as rien compris
Non rien compris
Coup de folie,
C’est pas fini,
Folie, fini, yeah

Tu regrettes tes écarts (da dou di dou dam da)
Mais maintenant c'est trop tard (da dou di dou dam da)
Mon vieux t’es qu’un connard

Eeeeh !

Avec un grand C !
Fallait pas commencer…

Ne me quitte pas…

Si seulement tu m’avais dit la vérité
Nous ne serions pas sur le point de nous quitter
Puisque tu as triché
A présent tu peux t’en aller

Reviens, on va vivre la main dans la main !

On va s'aimer, aux marches des églises
Se réchauffer au cœur des banquises
Se murmurer toutes ces bêtises

And she said…

Cccchhht !!!!!

Amour trop loin
Je me sens si fragile
Le cœur en exil

Viens à la maison
Y a le printemps qui chante

FC montre sa main ouverte. Air incrédule de Prof V

Si t’as pas compris ça veut dire non merci, hein hein !

Qu'est-ce qu'on attend
Pour changer tout
J'veux des nouvelles de nous

Alors téléphone-moi
Appelle-moi et dis-moi
Que tu m’aimes
Que tu m’aimes
Que tu m’aimes

Je t'aime, je t'aime
Comme un fou comme un soldat
Comme une star de cinéma
Tu vois, je t'aime comme ça

Arrache-toi d’là t’es pas d’ma bande
Casse-toi tu pues et marche à l’ombre

Quoi ? De notre amour ne resterait que des cendres ?
Sois au-moins consciente que mon coeur peut se fendre

Cassé ? Oh, oh cassé…
Ca passera
Avec le temps
Ou quelqu’un d’autre…

Personne ne te remplace non
Personne ne te remplace nooooon

Au public :
A toi aussi, j' suis sur qu'on t'en a dit,
De belles histoires, tu parles... que des conneries !

Au public :
Tell'ment si femme, quand elle mord
Tell'ment si belle, je l'aime tell'ment si fort

C’est un voyou, un filou
Mais voyez-vous
Malgré tout
Oui j’l’adore,
C’est mon amour mon trésor

Je te promets des jours tout bleus comme tes rêves
Je te promets des nuits rouges comme tes rêves

Embrasse-moi, idiot
C’est vraiment beaucoup beaucoup mieux que des mots !

Scène slam du 26/03 - Cindya -


Je suis

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Je suis cet homme détruit
Qui dit adieu à son petit pays
Sous les torrents enfouis
ZOne sinistrée, sinistrement désertée
Musée Grévin pétri de boue
Et tout le monde s'en fout.

Dégâts des eaux
Des rats, des gros
Et tous ces corbeaux

Je suis
Je suis cet homme en kevlar qui pleure sur son lit de camp
Et cet autre en costard qui s'en fout pas mal
Je suis la marionnette dans la main du géant
Qui se bat sans raison, sans honneur et sans gloire

Dégâts des eaux
Des gars, des os
et tous ces tombeaux

Je suis
Je suis cette Terre gorgée de pétrole et de sang
Où le rouge et le noir se mêlent jusqu'à l'écoeurement
Je suis ce môme de 20 ans pour qui la paix n'est qu'une abstraction
Je suis celle qui regarde ceux pour qui tout ça n'est qu'une équation
Dégâts des autres
Des armes, les nôtres
Et tous ces apôtres

Je suis
Je suis cette femme active qui ne bouge pas assez
Je suis cet homme pressé qui devrait prendre son temps
Je suis l'enfant prodige qui ne sait pas aimer
Je suis l'enfant gâté qui manque de tout pourtant
Des gâteaux ronds
Des gros, des cons
Et tous ces millions
TOP! Je suis
Je suis Julien Lepers et pas Carla Bruni
Un seau de merde qui se renverse sur les Berluskozy
Je suis la France, l'Espagne, l'Allemagne et la Louisiane aussi
L'homme malade de l'Europe et des Etats-Unis
Débris de verre
Qui brillent, par terre
Et toute cette misère

Je suis
Je suis l'homme qui écrit, je suis l'homme qui espère
Je suis Alain Bashung et parfois Julien Clerc
Les décolletés en V, c'est ma préférence à moi
J'aime quand Madame rêve des avions qui s'en vont
Qui s'en vont où déjà?
Peut-être là où les tours ne s'écroulent pas

Tombés du ciel
Des gars, du fiel
Et tout ce bordel

Tombés de ma main
Des mots, les miens
Et peut-être, demain...

mercredi 15 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Effel -


Petit pape

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Petit pape pape pape pape
Petit pape pape
Petit pape quel est donc ton mobile ?
Pour laisser crever les peuples dociles
Petit pape, dans ta papamobile
La capote te préserve des missiles

Tu tires sur l’ambulance
Pendant qu’j’allume l’infirmière
Les secouristes en transe
Docteur, ça va pas vous plaire

Petit pape du très très haut
Ne vois-tu pas nos cœurs d’or
Penche-toi, penche, plus près, Ô
Ne crains pas le vertige de la mort

Les brebis égarées n’écoutent plus
Le berger allemand enragé aboyer
Panurge, tes moutons ne veulent plus
Laisser pisser le venin des frustrés

Petit pape pape pape pape
Petit pape pape
Petit pape quel est donc ton mobile ?
Pour assassiner les peuples fragiles
Petit pape dans ta papamobile
La capote te préserve des missiles

Ils portent leur croix sur ta bannière
Prière de leur montrer le karma
Ta position est ringarde, missionnaire
Lire l’Evangile selon Kamasutra

T’as jamais eu d’envie subite ?
Un trop de pression d’eau bénite ?
Devant cette rouquine carmélite
Y a dû avoir des fuites

Doigt sur la couture
Sulfure
Luxure
Gêne aux entournures

Fais monter l’aventure
Au-dessus de la ceinture

Petit pape, dans ta papamobile
La capote te préserve des missiles

Un jour, on t’écoutera moins
Jusqu’au jour où on ne t’écoutera plus
Un jour, on priera moins
Peut-être le jour où l’humain l’emportera

Résidu résidu du monde catholique
Où ta prose a pris un coup de vieux
Résidu résidu du monde catholique
Des hommes ne fais pas ce que tu veux

Petit pape pape pape pape
Petit pape pape
Petit pape pape pape pape
Petit pape

Scène slam du 26/03 - Whisperz -



Ressens le murmure des arbres
Leur révolution résolue et millimétrée
Le lierre qui recouvre vaillamment le marbre
De statues insolentes à l’effigie de l’ordure civilisée
Vois l’avancée svelte des feuilles rampantes aux couleurs ardentes
Si ça ne tenait qu’à nous
Nous implorerions l’hippocampe
Qu’il claironne aux quatre coins des mers
Nos excuses, qu’il nous innocente
Mais soyons honnêtes :
À aucun moment notre espèce n’a mérité de clémence

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Donc nous observons le cirque
Le visage tracé d’une défaite envisagée qui arrive
Notre rédemption est timidement portée par la Femme
Sous le voile affolé d’yeux conscients qui assistent impuissants
Au déracinement de chances volées aux enfants maigres et tremblants
Les femmes et leurs sentiments coupables
Ne meurent jamais vraiment
Car leur nom reste suspendu dans le vent
Suaves arrondissements de viles piques viriles
Aux indicibles cruautés injustifiables
La Femme caresse le front strident de l’homme
Comme pour apposer la morale à une fable

Pendant ce temps
Sous leurs seins bienséants, elles se demandent sans cesser
Si elles ont mérité le fardeau de l’attente du bonheur à caresser
Pâtissent des choix mâles
Avec le regard mélancolique et chargé
De celles qui ont l’habitude d’encaisser

Ceux qui croient en leurs dieux
Ont de quoi se rassurer avec leurs contes de fées
Mais le regard fixe des chats est sans équivoque
Dans le dernier souffle,
Ce n’est pas un créateur, mais la vermine qui nous convoque
Ironie du sort de cette race de sots
Affairés à détruire le globe qui respire
Pour venir nourrir ses entrailles, sitôt que notre vie expire

Et les arbres nous honorent de leurs
« Je te rongerai de mes racines »
Les roseaux caressent l’étang de leur cri de rassemblement
Hyènes et babouins nous regardent en ricanant
Car tous savent ce qui nous attend

Et nous, cultivant notre aveuglement
Courons incessamment à notre perte
Homo Sapiens sans essence
Suinte la pestilence de croire qu’il a le droit d’imposer ses errances
Incontinence incohérente de la cohue retentissante
Cacophonie effroyable d’humanité oppressante
Envahissant d’indécences sous belles apparences
Audace de cécité étouffante
Poids odieux sur notre terre souffrante
Le ruisseau cherche humblement à prévenir quand il chante
Mais l’humain est cancre, cancer de l’existence

Si ça ne tenait qu’à nous
Nous dresserions les colonnes du sanctuaire
Réconciliant, bras ouverts, les âmes de folklore qui errent
Pendant qu’au sommet, où la bassesse d’ambitions agressives règne encore
La pourriture siège en seigneur
Ignorant les élans d’amour que des bas-fonds nous voudrions faire éclore
Sentez-les dans le remous de l’écume
Écoutez-les qui coulent dans vos tympans
Nous pouvons déjà entendre
Les rides des femmes du vent
Susurrer dans mille ans :
« Pire qu’être né pauvre ou difforme
Nous avons connu, couleur sépia, ceux qui sont nés hommes… »

Scène slam du 26/03 - Sirkam -



Depuis
que Gaza dégueule les gaz à Tsahal
Gaza dégaze les gueules aux Hamas
Quand
Abbas ammase les gars aux Hamas
tsahal tabasse les geux de Gaza
Si
Hamas se passe d'égal à Abbas
Gaza se casse: dégats à Tsahal

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Gazamasse abbasourdi
tombe le masque de Tshal

Hamas harasse les galas d'Tsahal
Gaza ressasse les gags d'Arafat
Abbas s'affiche en tete des mag
Tsahal s'en fiche, bombe Ramallah
Gaza bazarde se couvre de tag
Tsahal canarde à grands coups de dagues
Abbas hélas à jeté la bague
Hamas s'élance au creux de la vague
Hamas drague les gangs à Gaza
Tsahal finance les grands magazins
Tsahal profite des guerres du Hamas
Abbas sourdi gangrène Gaza
Tsahal abat sans retenue
la masse des murs des gueux de Gaza
Gazer Tsahal régale le Hamas
Abbas s'efface des galles à Gaza
le mur sépare les armadas
les pierres s'amassent: Intifada

Le gazouillis gazaouite vibre au travers des barreux de béton
trémolo abattu par Tsahal
La bas si t'y vas
dit moi si la masse siffle encore
dit moi si le hamas souffle encore
gaza hamas
abbas tsahal
dis moi si les masses souffrent encore

Scène slam du 26/03 - Lolita -


Sans cesse se demander pourquoi

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N'être sure de rien.
Ne plus croire en personne.
Me sentir seule parmi tout ce monde.
Tous ces géants de ma méga planète.
La sensation d'étouffement.
Le vide autour qui grandit.
Suis-je vraiment cette fille?

Les décevoir 100 fois,
Et recommencer, pourquoi pas.
Ne vivre que pour moi
Car l'égoïsme se fait loi.

Aimer ou faire semblant,
Finalement ça ne change rien.
De toute façon on se casse les dents,
Dites-moi où est le bien?

Je réfléchis trop, je sais.
Trop de mots étalés, trop de pensées dénudées.
Sans cesse des contradictions,
Peut-être que je mens, faites attention.

Les voir me mentir,
Et continuer à sourire
Leur faire croire que j'avale leur stupidité
A coup de "oui c'est vrai".

Vous me trouvez hautaine?
Mais votre jugement en vaut-il la peine?
Le chemin pour arriver jusqu'ici
L'auriez-vous réussi?

Certains disent que l'amour est la plus belle chose qui soit,
Mais dites moi, l'amour de quoi?
Souvent, ce besoin pour vous sauvez la peau,
Soyez honnête, qui n'est jamais tombé dans le panneau?

Les sourires depuis ma naissance,
Hypocrisie ambiante.
Qu'importe la situation, les phrases restent les mêmes
Avez-vous appris à dire je t'aime?

Je sais, ça vous dérange,
Tous ces mots, cette remise en question
Mais qui a dit que j'étais un ange,
Ouvrez les yeux, tout n'est qu'illusion.

Il était là, trop proche,
Perdition sans lampe de poche,
Les gens s'en vont
Qu'on le veuille ou non.

Aimer quand même,
Et se faire mal,
Juré que ce sera la dernière, la suprême
Mais putain, elle vous sera fatale!

Fatalité, je n'aime pas ça
Mais, dites moi, que voyez-vous après ça?

Scène slam du 26/03 - Flo -


Marie-Claire

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Marie-Claire, tu es une femme d'aujourd'hui
Tu préfères tes séries à ta vie de famille !

Après soixante-huit vint soixante-neuf
On t'a dit que tout changeait alors qu'il n'y avait rien de neuf !

Dans ta télé, des femmes au foyer désespérées
Vivent dans le luxe alors qu'elles ne font que glander.
Toi, tu trimes, tu sues plus qu'un homme
Et sur ton compte, y a même pas la même somme.
Dans tes magazines, on te fait jeûner à n'en plus finir.
En fait, y a même pas besoin, t'as déjà pas de quoi te nourrir.
Tu sais qu'un jour, tu risques de mourir.
On te fout la pression, on te bourre le crâne
Et ça vire à l'obsession.
Tu sais, être libre, ce n'est pas te foutre du gel au bout de tes doigts.
C'est te battre, lutter contre ce qu'on veut faire de toi.
J'emmerde Brigitte Bardot, ses phoques et son féminisme bourgeois.

Marie-Claire, tu es toujours aussi asservie.
C'est juste qu'aujourd'hui, tu ne l'as pas encore compris.

Scène slam du 26/03 - Nesti -


Accroché à ses nuages, il attend.
Des filaments de rêve
Des milliers de grêlons de ses orages intérieurs
Viennent cogner aux parois d’une tête un peu dure

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Une rue, toute entière, remplie de personnes
Tout état d’âme confondu
Et pas moyen de savoir
Quelle est l’incroyable pensée
Qui les à fait se lever se matin même…

Pourtant, ils avancent. Tous.
Fiers ou dociles de la flamme qui court à l’intérieur d’eux.
Mais parfois il se peut
Que la brûlure soit ailleurs

Ne plus se frotter à personne de peur qu’il t’abîme
Et trouver le temps long
Noyé dans un fatras de tergiversations atypiques
Tu avais trouvé plus doux de se blottir à l’intérieur
Et attendre que ça passe
Que vous passiez

C’est à toi si tu parviens à crier plus fort
Que la minuscule plaie de pensées qui te tordent le ventre
Les papillons ne sont plus solidaires
Des ventres affamés.
Affamés d’horizons et de cutters à couper
Le ciel

« Moi j’ai une pierre à la place du cœur
Et un fil qui le relie à l’extérieur »
L’étranger se sent seul et crie à l’abandon !
Chercher son cœur

Une tentative avortée
D’arracher à son ventre ses petits démons de papier
Ses désirs l’affament sous des apparences infâmes
De corps décharné erroné et bariolé
Des couleurs de son édulcorant
Intérieur

Viens approche-toi, toucher de tes yeux l’aquarelle de ses sentiments
Et peint à ton tour dans ton ciel de rien
Viens bois à ta santé et relie-toi à ta vie
Ta vie de papier de courbes et de droites artificielles. Viens et bois des couleurs.
A ta flamme à toi
Noyée par des années à te goinfrer de débilité aiguë
Nous, misérables corn flakes adoucis au lait mais, quand-même
Croquant sous la dent
On rêvait de devenir choco-princes mais…

Alors même que notre orgueil glacé retombait comme un soufflé,
Nourri de pensées vides
On aurait pu aussi prendre la tangente et chercher
Au fond
Après l’édulcorant intérieur.

Scène slam du 26/03 - Sirkam -


Wah mon cœur fait des bambam
Beaucoup plus que le rythme d’un tamtam
Cette magnifique fille me fait coucou
Je cours cours vite vite: il m arrive quelque chose de foufou.

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Elle me rend gaga
Avec tous ses froufrous
Miss puis je être ton joujou ?
De toi je suis trop baba
Tu seras ma passion, mon dada
Ma peinture et mon karma
Mon refuge face à ce monde trop cracra
Entre toi et moi ce sera du fifty fifty
Une réciprocité sous forme de donnant donnant
Tu seras la tulipe et moi le Fanfan
Ah mon impératrice ma Sissi
Fissa fissa elle passa un coup de file à son papa
J’adore la spontanéité de cette nana
Oui oui la mama décrocha et voulut qu’on nous marie
Pour la fête ils sortirent les sous-sous
C’était en Afrique on portait tous des boubous
On a bouffé comme des rois un immense couscous
Et la tac tac
Apres mon numéro de gogo
On a fait crac crac
Puis j’ai fait dodo
La tète posée sur ses lolos
La elle me susurre ce murmure :
« dis doudou…
T’oublieras pas d’sortir le toutou ?! »
Je la regarde, avec son air cucu
Style gamine de 7 ans qui enfile son premier tutu,
Elle est plantée devant moi avec ses fringues nafnaf
A me demander stupidement si je peux sortir son ouaf ouaf
Je la fixe sobrement et lui dit :
« non mais la c’est le pompom
t’es beaucoup trop neuneu
déjà qu’au mariage ils ont mis cloclo
qu ils ont tous dansé la queue leuleu
et qu’il y a ton tonton chérie, a peine sorti de zonzon
qui pendant une heure m’a raconté les blagues de toto
en fait t es juste gnangnan
mais j’avoue qu’au début c’etait tentant
à l’Eglise j’aurais du dire : Non NON
mais y a l oncle armé qui aurait fait pan-pan
donc le je me casse on se reverra à la saint glinglin
je prends l’héritage, les blings blings et la collection de tintin
je te laisse toi, tes histoires, et tout tes chichis
conserve les amulettes et puis le grigris
ciao ciao je vais refaire ma vie avec bibi »
Avant de partir je lui jette un dernier regard
elle ma fait sa gueule de steak tartare
Et dare dare j’me barre comme un barbare
Ca a encore été du kifkif
Une fois de plus mon mariage se finit en snif snif…
BYE BYE

mardi 14 avril 2009

Scène slam du 26/03 - Martine -


Le parachute

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Ce beau parachute
Pour parer la chute
Chute de l'empire
Empire capital
Duquel ils détalent,
Tous ces tristes sires .

Chute des actions,
Certains,de faction,
Avaient tout vendu
Avant le début;
Délit d'initiés
Ou bien conseillés ?

Mais, pas de panique,
L' Etat va combler !
Et, avec ce cirque,
Il va nous nommer
Actionnaires forcés
Des banques effondrées.

Il faut espérer
Quelques dividendes
Dans notre panier
Avant qu'on ne vende !
Que c'est compliqué !
Mais c'est fait exprès:
On est que des cons,
C'est nous qui payons .

Si on n'peut plus manger,
Faudra se révolter,
Casser les parachutes;
Et,dure sera leur chute,
Ils verront la misère
Que l'on noie dans la bière !

Se sentent-ils coupables
D'avoir été minables,
D'avoir joué en bourse ?
Non ! Terminer la course,
En vainqueur,rebondir,
Et de là haut bien rire !
La loi ne peut changer
Ces parachutes dorés !

Soirée slam du 26/03 - Les Cacofoniks -



Rufus

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Rufus est un brave chien,
Elevé à la dure, battu s’il revient sans rien
Visage vide, bave en coin
Rufus tue quand il a faim
Un dissident ou un marmot
Egal une gamelle et un peu d’eau.

Une balle de neuf millimètres
Pour médaillon à mon collier
Dressé au bâton par mon maître
Je veille toute la nuit oreilles dressées

Rufus est l’alpha de la meute
Compagnon de l’Ak, pro du meurtre
Dents blanches qui grognent de haine
Pupilles noires drillées à l’acétylène
Alors que les bastos pleuvent
Et qu’un vent violent se lève.

Selon les estimations, il y aurait actuellement dans le monde plus de 250 000 enfants soldats prenant part à des conflits armés.

Je mène ma meute
Dans les rues agonisantes du village
Qui sue sa peur
Par ses fenêtres sans visage

Un canon d’occasion en bandoulière
Machette scotchée autour pour baïonnette
Il a connu les 2 côtés du barillet qui pèse plus lourd que lui
Et s’il est encore là c’est parce que même dans la boue Rufus brille

L’innocence brisée
Par la grisante violence
La pensée bâillonnée
Par des pourfendeurs de rêve, des dépeceurs d’enfance

Rufus a encore la peau douce de l’enfant
Mais les mains rêches,
Rendues calleuses par le poids de l’arme.
Ses talons creusent des sillons dans le sable
Qu’il rempli de douilles sous le recul de ses rafales
Le cœur enseveli
Sous ses balles rougies
Semant la terreur et son courroux
Comme le Petit Poucet semait ses cailloux

Les chefs de guerre cultivent leur addiction à la drogue pour être sûrs qu’ils reviennent au camp une fois le combat terminé

Teigneux de douze ans
Je rackette régulièrement les autres gosses du camp
Pour sniffer leur pot de colle
Parce qu’être stone quand tu presses la détente
Te fait oublier les flashes d’images parasites
Ces instantanés indélébiles pris en un clic clic de paupière

Des images,
Des images comme celles de ma mère,
Yeux et bouche pleins de terre
Immobile au détour d’un sentier,
Le ventre gonflé de vers et de semence étrangère.

Leur droit à l’éducation et à ne pas être séparé de leurs parents est totalement bafoué.

Des images
Comme le visage aux yeux surpris,
Au moment où il déchaînait son tonnerre amer entre ses deux rétines
Les photos de Rufus sont enfouies dans un album en noir et sang.

Rufus reste dans le rang
J’passe mes nuits à trembler en serrant les dents
Rufus règne sur son gang
J’pisse de peur parfois le long de mes jambes
Rufus règle ses crans
J’place ma mire et aiguise mes surins tâchés de sang
Rufus se fait respecter par les grands
J’ cache ma peur sous mon arrogance

Les enfants soldats s’engagent parfois dans les conflits armés dans l’espoir d’être logés, nourris et vêtus. On les envoie au combat car ils sont les plus intrépides.

12 ans et déjà vétéran
Petits bouts d’enfant en miette
Pantin encore poupée
A qui l’on a collé
Un fusil plus grand que lui
Ses yeux, depuis peu ouverts sur le monde
Sont embués par la révolte
Bouffis par les larmes de haine et de peur

Rufus le prédateur rampe entre les hautes herbes
Les entrailles tordues par l’angoisse.
L’iris en transe dans sa danse tribale
Viendra lui dicter où loger sa prochaine balle

Pris dans une embuscade, les Casque Bleus se sont vus obligés de faire feu sur des soldats de moins de 15 ans.

A cet instant suspendu, pendant cette attente atroce
Avant que les cris ne déchirent l’air
Tout est encore possible

Sa trachée s’enflamme,
Mes poumons brûlent sous les rafales de balles
La crosse d’un caïd
Contre ma mâchoire
Les dents qui claquent, les tendons qui craquent
Mes rétines crament dans la poussière
Rufus voit rouge
Libère l’animal en dedans
Et tente à bout de bras d’atteindre sa proie
Sous le menton, vers le haut
Entre les hémisphères du guerrier qui le traînait à terre.

La société n’a pas le droit de fermer les yeux.

Rufus ne doit pas fermer les yeux
Si seulement je pouvais fermer les yeux

Puis il ne reste plus rien
Seulement le sable qui emplit la bouche et les narines
Puis le silence tout à coup
Qui avale tout sur son passage

Soirée slam du 26/03 - Flo -


Le luxe et l'intox

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Alors on se lève, on consomme.
On se crève, on s’assomme.
Pas le temps de te perdre en pensées,
Malheureuse petite machine à dépenser !
On forme des pros du prêt-à-porter
Et de grands maîtres du prêt-à-penser.
Faut mettre la nation en liquidation :
Intérêts notionnels et bons pistons.
Les riches fraudent avec le fisc.
Paraît qu’ils ont trop de taxes
Et qu’il y a prise de risques.
Moi je te dis ça sent l’hoax
Quand la pilule est trop dure à avaler,
Le PS la fait passer avec un frisk
Au resto autour d’une bonne petite bisque
Quand toi t’es debout en train de trimer.


Des vitrines dans ta ville…
Pour que tu baves !
Du luxe dans leur sale vie…
Pour que tu chouraves !
Gaza, Mossoul, Lhassa…
Et même Bruxelles parfois !
ON T’ENCLAVE…
Pour que tu sois
Ton propre… ESCLAVE !

Y aura toujours un démago
Qui ira rallumer nos vieux mégots
Pour qu’on se brûle les doigts.
Dix chômeurs pour un seul emploi.
Tu n’auras droit qu’à ta part du magot
Que si tu trempes dans leurs magouilles.
Leur carrosse a cinq roues
Et ils te font croire qu’il roule.
En fait, ils nous roulent
Et le carrosse rouille aussi.
Regarde leur grosse bouille,
Ta région est une belle bouille.
Pré-mâchée pour investisseurs étrangers.
Le captal est partout chez lui
Et personne n’ose l’expulser.
Pendant que les sans papiers sont ballottés
De frontières en frontières
Remplissent les charters en direction de pays en guerre
Et toi dans tout cela ?
Toi, t’as souffert par tous les temps
Et sous tout les poids
Aujourd’hui tu paies, t’as quarante ans
Et t’as même pas encore un toit à toi

Des vitrines dans ta ville…
Pour que tu baves !
Du luxe dans leur sale vie…
Pour que tu chouraves !
Gaza, Mossoul, Lhassa…
Et même Bruxelles parfois !
ON T’ENCLAVE…
Pour que tu sois
Ton propre… ESCLAVE

LEUR FORCE C’EST L’ARGENT
LA NOTRE C’EST LE NOMBRE
NOUS NE SERONS PAS LEURS AGENTS
DEJA LEUR EMBARCATION SOMBRE !

Scène slam du 26/03 - Charles Rêve -


Trompe l'oeil

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Pupilles vides de crainte
Tu cours vers l’inconnu
La méprise s’est éteinte
Tu ne t’en es pas souvenu
Doucement tu avances
Tes petits pieds en silence
Tes yeux fermés grands ouverts
Ne pensent qu’à pouvoir faire

Pupilles vides d’ennui
Tu cherches ton chemin
Plus un instant d’ironie
Tu milites pour demain
L’intention dans tes poches
Tes futurs pas se décochent
L’aventure à venir
Se laisse tout simplement sentir

Pupilles vides de couleurs
Tu ne connais pas la différence
Autant que ce qui lui sert de sœur
Je parle de l’indifférence
Aucune mélodie d’ailleurs
Ne t’a dicté leurs erreurs
Tu échappes à ce qu’ils pensent
Cela s’appelle de la chance

Pupilles vides de pleurs
Tu te relèves plus fort
Faut-il vraiment passer des heures
À ce remplir de peur
Des doutes il y en aura
Mais le doute doutera
Et si le doute te redoute
Alors le doute fera déroute

Et eux, les pupilles vides tout simplement
Et eux, le regard qui ment
Et eux, qui ne savent que faire semblant
Et eux, eux, eux, …

Scène slam du 26/03 - Alain de l'Ombre -

Entre les murs
Ce soir, entre les murs de cette Maison Folie,
Il y a ces déferlantes de mots qui nous nourrissent
Il y a ce respect et cette écoute qui nous unissent

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Ce soir, entre les murs de cette maison,
Il y a des gens qui ont zappé Delarue pour sortir dans la rue
Il y a des gens qui se sont extirpés de ces triptyques infernaux :
Métro-boulot-dodo, internet-télé-jeu vidéo
Il y a des gens qui ont, rivée au corps, une irrépressible envie d’écrire
Et qui, pour partager, ressentent ce besoin quasi viscéral de dire

Ce soir, entre ces murs
Il y a de la raison, des sentiments
Il y a peut-être de l’orgueil mais pas de préjugés
Il y a de l’amour, pas de gloire mais de la beauté

Chaque jour, entre les murs de cette Maison Folie
On bouscule les habitudes
On ébranle les certitudes
On expérimente, on explore, on invente,
On prend des chemins de traverse
On décloisonne, on abat d’autres murs
On crée, on gomme, on recommence
On ouvre des portes, on donne la parole
On jette des passerelles
On mélange, on triture, on malaxe
On résiste aux paillettes, à la gloriole et aux modes
On prend des risques, on doute
On se trompe, on commet des erreurs, on les assume
On dérange, on choque, on s’engage
On rit, on pleure, on gueule, on transpire
On rêve, on rend possible, on respire
On se remet en question
On ose faire des tas de pas de trop

Et s’il se passe tout ça entre les murs de cette maison
C’est parce qu’il y a, dans l’ombre, trois femmes qui boulottent beaucoup, beaucoup plus qu’à plein temps
Pour que de petites étoiles scintillent dans le regard des gens

D’ailleurs, regardez bien, ces petites étoiles, vous les apercevez sûrement au fond de mes yeux
Parce qu’entre les murs de cette maison
A plus de 50 balais, j’ai fait du théâtre pour la première fois
Et parce que je n’ai qu’un désir : y goûter encore et encore
Parce que cette plongée au cœur d’un processus de création m’a redonné souffle et énergie
Même si j’étais complètement vidé à la sortie
Parce qu’à plus de 50 balais, ben oui le temps commence doucement à compter
Et que c’est dans cet univers-là que j’ai envie de voyager sans compter
Parce qu’en jouant cette pièce, j’ai rencontré, j’ai découvert, j’ai vibré, j’ai eu la trouille
Comme au slam
Parce que je m’y suis senti libre et vivant
Comme au slam
Parce que comme le slam, ce fut une fête dont les lampions ne sont pas près de s’éteindre
Slam et théâtre autant de pierres solides et lumineuses pour l’édifice en permanente évolution que je suis

Mais entre les murs de cette maison, il y a, pour moi, une étoile qui scintille un peu plus que les autres, une petite étoile d’1m60 environ qui illumine ma vie depuis longtemps et qui est mue par une valeur à l’épreuve de tous les krachs boursiers, une valeur, certes épuisante parfois mais qui la transporte, qui la sublime et la transcende : la passion

Alors aujourd’hui, je voulais lui raconter simplement MA passion, MES passions, lui dire merci et lui avouer que j’ai eu le coup de foudre pour ce lieu comme je l’ai eu il y a quelques années pour sa directrice

Alors chérie, si un jour, sur un coup de tête, je venais à découcher
Ce ne sera pas à cause du démon de midi qui sera venu me titiller
Non, il ne faudra surtout pas t’inquiéter ni trop loin me chercher
Car c’est entre les courbes généreuses de ces murs que je viendrai me lover.