jeudi 31 janvier 2008

Soirée slam du 24/01 - Nati -

Le slam de Nati récité ce jeudi étant la traduction (publiée en "commentaire") d'un de ses textes précédents, voici le texte de la scène slam précédente qui, lui, n'était pas encore publié!

Tic-tac, tic-tac
Le temps s’écoule…
Et je me retrouve face à un miroir.

C’est le moment,
C’est le grand jour,
C’est maintenant,
Vas-y cours !

Non, je dis non.
Je reste face à cette face.
Qui es-tu ?

Elle ne répond pas.
Elle me regarde,
Un peu mise en garde,
Un peu avec peur.

Qui est cette inconnue ?
Est-elle méconnue ?
Non, elle est méconnaissable,
Une vieille amie du bac à sable...

Tic-tac, tic-tac…
Ma tête est en vrac,
Tic-tac, tic-tac…
Mon cœur, lui, il bat.

Il bat la chamade,
Il court les mille mètres,
Libre, il s’envole,
Libre, il revient.

Qui es-tu ?
Me demande-t-il.
Je ne sais plus,
Je sais à nouveau.
C’est toujours moi,
C’est encore moi.

Je tombe et je me relève,
J’ai des bobos,
J’ai des bonheurs.

Je suis mon chemin,
Je change ma route,
Je me perds dans le noir,
Je vois le fond du couloir.

Tu croyais savoir,
Mais tu ne savais rien,
Tu croyais vouloir,
et un jour je t’ai dit viens !

Et tu es venue,
Et tu es restée…
Et on a couru,
vers la liberté.

Et d’un coup, tu es tombée,
Dans le gouffre amer d’une autre réalité.
Et moi, je suis resté,
moi, je ne suis pas parti,
Je suis toujours là.

Je soigne tes bobos,
Je fais partie de tes bonheurs,
Je parcours le chemin,
La main dans la main.
En accordant nos pas.

C’est grâce à toi,
C’est grâce à moi,
C’est grâce à eux
Que je suis à nouveau là.

Et je me retrouve,
Petit à petit,
Au rythme d’un tic-tac-tic.

Aujourd’hui le soleil brille,
Et demain il pleuvra,
Mais toi,
Tu seras toujours là.

Soirée slam du 24/01 - Fleur -

A toutes les "Céline", qu'elles s'appellent Céline ou pas ;-)

Céline, blondinette de 15 ans
Slame dans un français branlant
Et parle avec un doux accent
Pas une fille de r’ssortissant,
Juste une chti mi d’15 ans
Qui slame avec un doux accent

T’as raison Céline,
T’as pas b’soin du subjonctif
Pour dire que tu n’veux plus qu’il a mal
T’as pas b’soin d’savoir accorder un adjectif
Pour dire que les gens sont pas normals
T’as pas b’soin d’synonymes
Pour dire que la pétasse qu’a piqué ton mec, c’est une vraie pétasse
T’as pas b’soin d’savoir c’que c’est qu’un « patronyme »
Pour écrire que t’existe, qu’y a quelqu’un sous cette carapace

T’as pas b’soin de tout ça, Céline
T’as pas b’soin de savoir compter
Accorder ou conjuguer
T’as même pas b’soin d’parler
Pour dire qu’t’aimerais qu’tes parents soient fiers de toi

T’as pas b’soin de tout ça Céline parce que ton regard parle pour toi :
Tes yeux sont ta bouche
Et les larmes qui les emplissent tes mots.
Laisse-les sortir, laisse-les couler
Gomme-les d’un revers de la main
Réécris-les à l’encre de ton chagrin

Accorde-les et conjugue-les avec ton cœur

Et dis-leur que c’est pas normal de r’garder la télé
Quand leur fille récite son slam pour la fête du 14 juillet

Continue, Céline,
Continue à avoir envie, à l’écrire sans « e »
Continue à avoir envie d’écrire ta vie sans eux
Continue…

Soirée slam du 24/01 - Effel -

Allez Effel, allez Effel ! Tous avec toi! Enfin...

Top chrono c’est parti
Dépasser trois minutes
J’ai bien dit dépasser
Tel est ce soir mon but

La dernière fois, une trente
Bravo la performance
Après une telle attente
Pas une once d’endurance

C’est pas grave mon lapin
Me lâche-t-elle en substance
Mon lapin, mon lapin
Est-ce bien de circonstance ?

Comme disait Cyrano
C’est un peu court jeune femme
Il y a bien d’autres mots
Pour décrire cette panne

Psychologue
C’est la tête mon amour
Ne t’en veux surtout pas
Y aura de meilleurs jours
De pires ça ne se peut pas

Comédienne
Suis comblée mon amour
La passion me dévore
J’ai joui comme toujours
Par trois fois et très fort

Sportive
Peut-on homologuer
Ce bref record à corps ?

Cruelle
Suis parée mon amour
Nous pouvons commencer
Je monte dans les tours
Comment ça terminé ?

Gourmande
Petit plat d’amoureux
Des œufs cuits dur… une trente !
Quelle synchro pour nous deux
Le coït dure… autant

Tendance
Ecris à MTV
Emission Pimp My Ride
Tu verras xzibit
Il va tuner ta b… ta caisse, ta caisse

Gainsbourienne
Il m’a aimée toute la nuit mon légionnaire…

Communautaire
J’ai connu des lapins
Des quat’ coins du pays
Pour le plus endurant
Aucun doute n’est permis
C’est le Géant des Flandres
Et non de Wallonie

Voilà ce qu’à peu près ma chère vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Vous osez encore un dernier conseil d’ami

Pensez à autre chose
Votre cousine flamande
Votre belle-mère Fernande
Ca vous coupe je suppose

Je suppose je suppose
Vous dépassez la dose
Quand je pense à Fernande
Je débande je débande

Top chrono c’est fini
Combien ? Deux minutes trente ?
Peut-être pas assez
Pour honorer une dame
Largement suffisant
Pour une tirade en slam

mercredi 30 janvier 2008

Soirée slam du 24/01 - Professeur V-

Comme disait Wilson Mizner "Copier sur un seul, c'est du plagiat. Copier sur deux, c'est de la recherche". Cher Professeur V, vous auriez pu être chercheur...!

On me dit qu’slamer c’est facile
Qu’il faut juste trouver son style

Mais plus j’essaie d’écrire mes textes
Plus je fais mes slams comme Alex

Vous ne savez pas qui c’est ?
Aucune importance !
Ce qui compte, c’est que maintenant quand j’écris
Mes rimes, c’est aux siennes qu’elles ressemblent
Si seulement
Si seulement elle était pas partie
Si seulement
J'avais trouvé une meilleure inspi
Depuis toujours, j’copie les autres
Aujourd’hui, j’suis un poète à la manque
Quand on regarde l’origine des choses
On en comprend mieux les conséquences...

Mais plus je cherche mon chemin
Plus je vole les idées d’Astien

J’ai volé ses rimes pour les mettre en slam
J’ai volé sa belle gueule pour la mettre en charme
J’ai volé son aisance pour me mettre en scène
J’ai volé ses textes pour aller les lire au ZEM
J’ai essayé de voler son talent mais j’y arrive pas
J’ai volé ses poèmes ratés mais il m’a dit : rends-les moi
J’ai volé volé volé
Et j’me suis fait arrêter
Pas par la police mais parce que tu m’as regardé
Et tu m’as dit
Je n’te d’mande pas d’voler
Juste de slamer

Mais plus j’veux être un vrai slameur

Plus mes textes ressemblent à ceux d’Fleur

MOI. Rapportées à mes slams, ces 3 lettres en font 11 : A-U-T-O-P-A-R-O-D-I-E.
Autoparodie : un mot de 11 lettres qui rapporte gros. Mais à quel prix ?
Je le savais. On me l’avait répété.
"C’est pas grave si personne comprend tes jeux de mots, Professeur V ! "
Mais c’était pas la peine
Je passe toutes mes journées à réécrire le même poème
Pour qu’enfin les gens comprennent que dual core c’est double cœur
Et donc que double cœur brisé, de toutes mes rimes c’est la meilleure
Qu’ils pigent que j’ai eu mon système d’alarme sans mettre la main au portefeuille
Et donc que c’est en un seul mot que j’ai écrit l’alarme à l’oeil
Autoparodie.11 lettres, 14 points, 42 si le mot compte triple. Mais la partie n’est pas finie.
A Jaco de jouer.

Car plus j’veux trouver mon tempo
Plus j’utilise celui d’Jaco

Poème du dimanche
Moi dans ma p’tite tête, je vois passer les lettres
Mais je ne sais pas, dans quel ordre les mettre
J’voudrais juste écrire, réussir à faire
Du Professeur V, même pas du Baudelaire
Mais j’y arrive pas et tout le monde s’en fout
Alors ne t’étonne pas, que j’quitte ce monde de fou
Pa-papon papon - Papa
Poème du dimanche - Papa

Je m’apprêtais déjà à presser la gâchette
Quand soudain débarqua un drôle de trouble fête
Sa plus belle monture, de Cyrano la voix
Vous l’avez reconnu, oui c’était Pol Refna

Si du même subterfuge vous avez par deux fois
Usé mon brave ami, ne vous inquiétez pas
Cette moralité vous comblera de joie
Vous avez bien un style, il s’appelle plagiat

Soirée slam du 24/01 - Gérard -

Pilote, tu peux pas venir avec Calogero la prochaine fois??? Tout le monde le réclame ici!

Depuis que je fréquente
Quelques poètes
Je suis sur la mauvaise pente
Rien n’est plus comme avant, il faut que j’arrête.

Je ne dors presque plus et quand je dors,
Je fais d’affreux cauchemars, encore et encore.

Mais tout cela n’est rien,
C’est même tout à fait anodin.
Il y a pire, depuis quelques semaines, je deviens fou,
Je vois Calogero partout.

Lui aussi au slam,
Il déclare sa flamme.
Lui aussi a perdu la boussole,
Et pour imiter son idole,
S’est rasé la boule à zéro.

Et sans arrêt il déclame :
Dites à Effel qu’il m’appelle qu’il m’appelle
Si seulement je pouvais lui manquer…

Vraiment je me fais du souci.
Tout ce chaos dans ma tête est certainement dû
Aux rencontres peu ordinaires
qu’on peut faire ici.

La poésie, l’amitié qui nous réconforte,
La diversité qui nous éblouit,
Le talent, surtout celui des autres
qui nous désespère et nous laisse sans voix,
La larme à l’œil…

Il y a aussi les rencontres
Qui vous marquent au fer rouge.
Des jeunes qui parlent de leurs parents,
De leurs amis, de leurs amants,
De fleur(s) ou d’herbe,
D’amour ou d’alcool.

Rarement d’eau fraîche
Ils savent qu’on préfère la bière.

En trois minutes et des poussières,
Ils m’offrent un fabuleux voyage.
Un voyage dans le temps.
Un bond de quarante ans en arrière,
Tu parles d’un paysage !

C’est évident,
Leurs questions, leurs angoisses,
Leurs certitudes et les nôtres à leur âge
C’est du pareil au même.

Une différence toutefois. Et elle est de taille.
Pour nous, il fut plus facile de gagner la bataille,
L’ascenseur social était en place

On nous dit souvent,
Qu’il faut se résigner,
Qu’il n’y a rien à faire,
Que l’ascenseur est en panne.
Alors suivons les poètes,
Car eux, si nécessaire,
Ils prennent l’escalier.

Soirée slam du 24/01 - Alex -

Et en exclusivité le slam de notre american guest star!
Le texte étant un peu long (juste un petit peu), la suite se trouve dans les commentaires de ce texte.

Jsuis pas là pour donner des leçons
J'entends juste tout un tas de questions.
Je crois bien avoir une réponse a donner
Et puis j'n'arrive quand même jamais à la fermer
Alors pourquoi se priver
Je ne dis pas avoir la vérité
Il parait que je ne suis plus un enfant
Mais j'ai ma propre vérité
Et j'ai l'impression par moment

Qu'on nous a tous menti
Les mythos nous ont tous dit qu'la vie
C'était un avant goût du paradis
Mais dis moi ce que nos mères
Font la tête dans un éteau
Entre leurs rêves devenus mystères
Leur vie de famille et leur boulot

Retour / 30 ans en arrière
Génération de jeunes femmes
Issues de familles ouvrières
L'espoir encré dans l'âme
Pour rentrer dans le monde des affaires
Toutes prêtes à travailler
Pleines de bonnes volontés
Pour fonder un foyer
Le choyer, le nourrir, l'aimer
Comme l'ont fait leurs ainées
Pour continuer la lignée
Toutes pleines d'espoir
Pour faire de leur vie une belle histoire
Se marier, avoir des enfants
Les bercer, collectionner leurs dents
Un ciné, un resto de temps en temps
Faire le tour du globe avant 60ans
On s'aimera et on fondera un orphelinat
Pour tous les enfants de là bas qui n'y ont pas droit
On vivra et la mort notre amour la vaincra
Une génération de femmes pleines d'espoir
Car la vie c'est un avant goût du paradis
Alors on s'engouffre dans un long couloir
Et on sourit sur les marches de la mairie

On décide de vivre sous le même toit
Après avoir signé un contrat qui nous lie
Un alliage de 2 amours tatoué au doigt
Pour le meilleur et pour la vie
On s'est engagé à protéger l'autre
A le relever quand il se vautre
Au fil du calendrier qui défile
On se faufillera entre les aiguilles du temps
Profiter de chaque instant
Une seconde n'a plus rien de futile


On fait un emprunt sur 30ans
Y'a plus assez de place dans l'appartement
Pour nourrir leurs deux enfants
Les deux parents bosseront à plein temps
Debouts à 6 heures tous les matins
Deux heures dans les transports en commun
Et 8h à en chier pour du blé
La seule motivation pour continuer à se lever
Avant c'étaient les parties de foot à la récré
Ou la fille sur le banc d'à coté
Maintenant c'est "fais tourner la monnaie
J'ai trois mioches à faire bouffer"
Il suffit juste de se faire licencier
Pour qu'un gosse devienne un boulet
Ils oublient tous les enfants qu'ils étaient


mardi 15 janvier 2008

Soirée slam du 21/12 - Rachel MaRachel -

Il s'appellerait pas David Chesterfield ton magicien? (à vos claviers si vous ne le connaissez pas ;-))

MON MAGICIEN

J’ai rencontré sans le vouloir un magicien,
Et dans un silence, un regard entendu,
Il a battu
Les cartes de mon destin.

Il a des sourires plein son chapeau,
Mon magicien, mon poète,
Il fait naître des colombes dans ma tête
Et éclore des fleurs sur ma peau.

Mon magicien a de l’esprit
Il me fait voir monts et merveilles
Et trouve derrière mes oreilles
Des petits bouts de paradis.

Mon magicien est un génie,
Qui sort de sa lampe d’Aladin
Pour laisser son parfum
A chaque coin de ma vie.

Il vole à la rose ses couleurs
Pour en farder mes joues,
Mon magicien est un peintre fou
Et de mon image le sculpteur.

Il est marin et au gré des saisons
Il voyage dans mon cœur,
Navigue sur mes humeurs,
Ou hisse les voiles de mes passions.


Pour moi, mon magicien plante
Dans mes nuits des orchidées,
Il se plaît à m’offrir, mon jardinier,
Des bouquets d’étoiles filantes.

Il compose sur mes désirs,
A sa guise accorde
Et désaccorde
Les violons célestes de mon empire.

Mon magicien est musicien, devin,
Il connaît mes cafards mes nostalgies,
Pressent mes spleens et mes soucis,
Les respecte et les fait siens.

Equilibriste sans conventions,
Il sait défier la pesanteur
Du fardeau que traîne mon cœur,
Et marcher sur le fil des mes obsessions.

Il a créé pour nous un univers
Sans baguette magique ni talisman,
Mon magicien mon amant,
Pour nous un monde qui se raconte en vers.

Et s’il disparaît en un tournemain
Et me laisse seule suivre ma route
De sentir jamais je ne doute,
Son pas emboîter le mien.

Soirée slam du 21/12 - Alex -

Faut lui présenter Professeur V à ton p'tit frère !

LE NOUVEAU PROFESSEUR

Chaque soir mon ptit frère se fait chier
Chaque soir il allume la télé
A partir de 19h30
30 millions de poufiasses
Mickey a des concurrentes
Il parait que ca ramène plus de liasses
20h32, 2 présentatrices lui dressent la queue
c'est l'heure du hit parade
Au top 10, 10 ptits culs en “stringes”
Un tas de femmes que l'on dégrade
On joue avec les instincts du singe
Mais le singe est sensé prendre du grade
9h10, 10 centimes la seconde
Pour la voix d'une soit disant belle blonde
9h23, 3 euros et sur ton g y'a Loanna
Lol, ca vous fait rire jusque là
Même Rocco est devenu un mythe
juste parce qu'il a une grosse ...
mite à la place du cerveau
Plus besoin d'apprendre à jouer du pipo
Pour passer du coté artistique
Faut juste tirer une bonne pipe aux
Oscars de la musique
Pour petit frère c'est fantastique
Plus besoin d'attendre minuit pour se branler
plus besoin de matter le sex en brouillé
MCM ou MTV
C'est aime mon cul que j'm'empare de ta vie.

Un écran en guise d'éducateur
petit frère ecoute son nouveau professeur
Il fera de lui homme
un homme qui respecte la femme
Faire de lui une bite sur pattes voila son projet
Un gland sensé respecter des objets

Mais maintenant regarde le journal de 20h
augmentation des délits sexuels chez les mineurs
Tu m'étonnes, on a semé des petits docteurs
Ils ont tous recu le kit du petit gynécologue
L'anatomie de la femme en 2 clips et 3 épisodes
Les premières expérimentations
c'est sur Booba le petit ourson
Puis dans la rue petit frère se marre
Quand le chien Snoop se tape un autre clébart
Et enfin quand les fruits sont venus à maturité
C'est une de nos petites soeurs qui s'est faite violée
Elle aussi voulait devenir une star
Et pour ca, faut pas prendre du retard
Elle ne connait pas encore le sens des mots “je t'aime”
qu'elle ne se respecte déjà plus elle même
elle m'aime, elle m'aime pas
petit frère ne s'en soucie pas
il n'a pas bu, il a n'a pas pris de stup
il a simplement vu sa mini jupe
Mais les grands de babylone prennent des décisions
A 16ans t'es passible d'incarcération
Non non, on va pas laisser courir en liberté
Ce que pendant 15ans, on a semé

Un écran en guise d'éducateur
petit frère ecoute son nouveau professeur
Il fera de lui homme
un homme qui respecte la femme
Faire de lui une bite sur pattes voila son projet
Un gland sensé respecter des objets

Non, c'est vrai, c'est quoi ce bordel
j'ai pas besoin de faire remuer dix ptit culs en stringes de haut en bas
pour, une fois sur scène, cammoufler ma face de rat !!!

jeudi 10 janvier 2008

Soirée slam du 21/12 - Laurent -

Mais c'est qui cette fleur des neiges????

LE PETIT PRINCE ET LA FLEUR DES NEIGES

15 décembre 1946,
Sur une haute montagne du Chili,
En l’occurrence le Nevado Incahuasi,
Le Petit Prince atterrit.

Deux jours plus tard,
Par un froid de canard
Et perdu dans un épais brouillard
Il rencontra… une jolie fleur des neiges.

Un brin exubérante, mais surtout très attachante
Cette petite fleur des neiges, le Petit Prince, a envoûté
Et petit à petit, elle s’est laissée apprivoiser.

Le Petit Prince était perplexe
Face à la personnalité complexe
De sa nouvelle compagne
Qui vivait perdue là-haut dans la montagne.

Il craignait le retour des baobabs,
Il se disait : « Ca va encore finir comme d’hab »
Je suis encore en train de m’accrocher
Je vais à nouveau me faire piquer par le rosier
Il me restera plus qu’à pulvériser
Pour tenter d’tout oublier.

La petite fleur des neiges avait horreur des courants d’air
Alors pour la protéger
Du froid, du gel mais surtout de la méchanceté
Le Petit Prince voulut la couvrir d’un globe en verre.

Elle était sans conteste frileuse,
Et peut-être un brin amoureuse,
Mais elle était bien trop peureuse
Et voulait montrer que c’était bien elle l’ensorceleuse.

Mais le Petit Prince avait bien compris
Que cette petite fleur valait bien plus qu’un pissenlit
Qu’on cueille et qu’on amène dans son lit
Pour le jeter au bout de la nuit.
Il pensait que c’était un edelweiss
Qui semblait en manque de tendresse.
Elle était si rare,
Peut-être même bien unique
Elle était surtout avare…
De sentiments,
Mais sous sa candide tunique
Elle cachait bien son côté si séduisant.

Il imaginait aussi une perce-neige
Et tenta alors de percer ses mystères.
Mais elle avait un sacré caractère et savait y faire
Pour brouiller si bien les pistes.
Le Petit Prince était sur un fil d’équilibriste
Mais voulait lui montrer qu’au fond, la vie n’est pas si triste.

C’était une petite fleur sans épine
C’était donc pas une fleur de cactus
Ni même encore une églantine.
Elle esquissait juste un petit rictus
Quand à son goût, elle se trouvait trop féminine
C’était somme toute…une belle petite astuce.

Cette petite fleur, le Petit Prince voulait la faire pousser,
Lui faire prendre conscience de sa beauté
Elle qui semblait si complexée.
Il voulait l’arroser, l’inonder
De tout son amour passionné.

21 mars 1947,
C’était le jour du printemps
Le Petit Prince s’en souviendra encore longtemps.
Ce jour-là, la petite fleur s’est ouverte
Subitement, sans crier gare.
Le Petit Prince eut l’œil hagard
Il se croyait en plein blizzard…émotionnel,
Tout cela lui semblait si irréel.
La petite fleur venait de sortir de sa période de dégel,
Elle venait juste d’éclore
Avait décidé de pointer son nez dehors
Et de révéler tous ses trésors.

Et depuis lors, le Petit Prince n’a plus quitté sa petite fleur des neiges
Dans son cœur elle continue à faire des ravages,
Elle lui a jeté un sortilège.
Lui ne croit plus aux mirages
Mais sait qu’avec elle,
Tout cela pourrait donner un bon cépage.

mardi 8 janvier 2008

Soirée slam du 21/12 - Effel -

Ahhhh les super zéros, euh les super héros, pardon !!! ;-)


CAPITAINE FLEMME

Les gens sont devenus fous
Ils courent tous partout
Et par tous les temps où
Qu’ils aillent ils prennent à coup
Sûr leurs jambes à leur cou

L’avenir appartiendrait à ceux qui se lèvent tôt
Moi mon réveil ne sonne plus, la grève
Depuis que je l’ai frappé sur le capot
Non mais de quel droit me sortir de mes rêves ?
De quel droit éclipser mon soleil ?

(sur l’air de Femme Femme Femme de Serge Lama)

Flemme flemme flemme
Fais-nous voir le ciel
Flemme flemme flemme
Fais-nous du sommeil

Non mais de quel droit ?
Le droit divin ? Le droit du vin passe encore
Le droit d’auteur ? Mais à quelle hauteur ?
Le droit du sang ? Il va bouillir
Le droit canon ? Arrête ou j’explose
Le droit chemin alors ? Un chemin de croix oui !
Vous avez une journée pour les Droits de l’Enfant
Une journée pour les Droits de l’Homme
Y a même une journée pour les Droits de la Femme
Alors laissez-moi revendiquer une journée pour les Droits de la Flemme !

Le travail c’est la santé ?
Faut trouver une autre piste
Aujourd’hui je me suis vacciné
Contre le « StakhanoSarkosysme »

Aller au boulot ?
Veto, droit de grève
Je demande une trêve
J’suis pas un numéro

Aujourd’hui je ne fous rien
Monsieur le Directeur, je vous aime
Mais aujourd’hui écoutez bien
Je vous déclare ma flemme

(sur l’air de Femme, je vous aime de Julien Clerc)

Flemme, je vous aime
Flemme, je vous aime

Ma femme, elle, ne l’entend pas de cette oreille
Et d’énumérer quelques tâches ménagères
Pour ça, elle n’a pas son pareil
Du chat et sa litière
De la vaisselle en jachère
Du jardin et ses parterres
Mes slips en bandoulière
J’en n’ai rien à faire
Mon bordel j’en suis fier !

On reçoit la belle-mère ?
La belle affaire
Faudrait peut-être que je m’affaire
Pour la Dame de Fer ?

Qu’elle vienne me saluer au lit
Qu’elle m’apporte un café crème
Des croissants chauds et un jus de fruits
Et pas de visage blême
Pour servir le capitaine
Quoi ! Y a un blème ?

D’accord je ne suis pas de votre galaxie
Mais du fond de mon lit
Je suis Capitaine Flemme

(sur l’air de Capitaine Flamme)

Capitaine Flemme tu n’es pas
De notre galaxie
Mais du fond de ton lit
Capitaine Flemme

Un jour je deviendrai
Le plus sympathique des lymphatiques
Le plus poétique des apathiques
Plus flegmatique qu’un Britannique
Le plus fameux des flemmards non-flamands

(sur l’air de Fame d’Irène Cara)

Flemme
I’m gonna live forever
Baby remember my name
Flemme

Cher jury, ne vous fatiguez pas
Soyez binaire dans vos choix
Si Capitaine Flemme vous n’aimez pas
Un zéro me suffira
Mais si Capitaine Flemme vous plaît à fond
Un ET zéro me combleront.

samedi 5 janvier 2008

Soirée slam du 21/12 - Fleur -

Non je n'ai pas copié sur une chanson d'Alan Théo...!

EMMENE-MOI

Emmène-moi … dans ton cœur.
Tu seras ce guide qui m’ fait visiter le plus beau des musées
Et mes yeux crépiteront d’avoir trouvé le chef d’œuvre, la pépite pimpante, craquante, poudre de perlimpinpin croquante qui manquait à ma collection.

Emmène-moi… sur Mars, sur Jupiter ou sur la Lune
La tête dans les nuages ou les pieds sur Terre, là, dans l’immeuble d’en face.

Emmène-moi…dans tes yeux
C’est le seul océan dans lequel j’ai pas peur de me noyer.

Emmène-moi…pour une heure
Et on s’en fout de c’ que les gens diront

Emmène-moi...pour deux, trois, quatre, vingt quatre ou quarante huit heures ou

Emmène-moi…pour l’éternité
Peu importe comment, quand et où on s’en ira

Emmène-moi…sans une thune
J’ vendrais mon cœur sur le trottoir sous forme de slam,
un peu comme ce soir

Emmène-moi… à mille lieues
… sous la mer ou
… dans les cieux

Si eux s’assoupissent, seuls, saouls, sans sous, sans souci, sanglotant leur soûl, glosant ici, en ce lieu, à mille miles ou à mille lieues. Si eux ça leur sied, pourquoi pas nous ?

Emmène-moi
Emmène-moi dans tes bras mais emmène-moi
Emmène-moi où tu veux mais emmène-moi bien
Emmène-moi à bout d’ bras mais emmène-moi
Emmène-moi où tu peux mais emmène-moi loin.

Emmène-moi …comme un gosse
Qui jouerait aux indiens et aux voleurs
On s’endormirait avec nos pistolets, nos plumes et notre butin, l’un contre l’autre lovés dans l’ carton d’la nouvelle télé

Emmène-moi…pour du vrai,
Tu sais comme quand on dit « cap ou pas cap de pisser dans la bière de tonton Germain »

Emmène-moi … en bateau
… sur ton dos
… sous un porche
… à l’abri

Emmène-moi juste là où je m’évade quand je ferme les yeux pour mieux rêver.

Emmène-moi…en carrosse
Ca a marché pour Cendrillon
En plus comme tu dis qu’j’suis ta princesse, on pourrait essayer ?

Emmène-moi…comme un escroc, un brigand, un voleur, un braqueur
Tu mettras un masque et j’ ferai semblant d’avoir peur et d’être forcée de partir avec toi.

Tout est prêt, t’as plus qu’à venir me chercher.

Emmène-moi où tu veux
Promis, je fermerai les yeux

Et j’regarderai pas où on va.



Soirée slam du 21/12 - Professeur V -

Moi mon préféré c'est Martiiiiiiiiiiin mais Jack il assure quand même !

JACK MALONE

Mon fils j’aimerais qu’plus tard

Tu sois comme Jack Malone

Honnête, courageux, castard

Plus tard, j’voudrais qu’tu sois son clone

C’est vrai, quoi, Jack Malone
C’est vraiment un homme bien
Il recherche les enfants des autres
Comme s’il s’agissait des siens

Il sait travailler en équipe
Faut dire la sienne c’est la fine fleur
Il est juste et jamais ne flippe
Même s’il est grognon à ses heures

Et puis c’est un type compétent
C’est un cœur pur, un dévoué
Le seul truc qui m’chiffonne là-dedans
C’est tout c’qu’il a dû endurer

Car on d’vient pas un Malone Jack
D’un claquement d’doigts, sans en baver
D’abord il faut se prendre des claques
C’est là qu’j’me mets à hésiter

Si supporter un père râleur
Jamais sourire, souvent raclée
Pour être le king dans son secteur
C’est ça le seul prix à payer

Si perdre sa mère à seize ans
Gaz d’échappement, morte suicidée
C’est ça pour devenir un géant
Le seul tribut à acquitter

Si se faire larguer pas sa femme
Avec deux filles, déménagé
C’est cela l’unique sésame
La clé de la maturité
J’suis plus sûr de vouloir signer

Oui mais attends, maintenant que j’y pense
J’aurais un truc à t’proposer
J’t’offre une formation Jack Malone
Sans les blessures, sans t’abîmer
Alors écoute bien, mon bonhomme
Le programme que j’t’ai concocté

Tous les lundis de six à sept
Scène conjugale, vaisselle cassée
Ta mère me lancera les assiettes
Pour que t’imagines c’que ça fait

Mardi matin, séance de baffes
Une heure à faire semblant d’se battre
Fin du combat, je n’respire plus
Un parent mort, t’auras connu

Remis d’aplomb le mercredi
On simulera la maladie
Diabète, cancer, anorexie
Comme ça t’auras vu ça aussi

Tous les jeudis de sept à huit
Encore un exercice pratique
On inventera qu’ta mère me quitte
Quand elle ira chercher les frites

J’ai beaucoup d’imagination
J’te f’rai vivre par procuration
Tous les pires coups durs de la vie
Jusqu’à c’que tu aies tout appris

Ecoute ton père, ce vieux briscard
Et tu d’viendras comme Jack Malone
Honnête, courageux, castard
Un jour, mon fils, tu seras son clone.


Soirée slam du 21/12 - Alan Shadow -

Un hommage comme celui-là, j'en veux bien aussi ;-)

DERIVE

Le slam poésie peut aussi engendrer des dérives
Comme va l’illustrer le récit qu’en ce jour je vous livre.

C’est l’histoire d’un de mes potes, venu au slam à reculons
Avec des pieds de plomb, l’échine courbée sous le poids de préjugés abscons
« Le slam c’est du rap, très peu pour moi
Je suis trop vieux pour jouer avec ça ».
Mais l’homme est un érudit, curieux de tout, artiste dans l’âme
Qui se résout à découvrir de quel bois se chauffe ce fameux slam.

Dès la première session, c’est l’illumination, la révélation
Face au virus du slam, son cœur et son esprit vont baisser pavillon
Tout se précipite, la poésie l’obsède, accapare tous ses instants
Les crises sont ponctuelles et violentes, le mal récurrent
Jugez plutôt, écoutez ces quelques vers d’un illustre poète contemporain
Dont il a fait son hymne, qu’il entonne sans cesse avec force et entrain

« On va slamer
Dans un avion, sur le pont d’un bateau
On va slamer à en brûler les stylos
Et s’envoler toujours, toujours plus haut
Où le slam est beau
On va slamer..."

Mon ami se lève la nuit pour slamer en cachette
Dans l’intimité peu reluisante...mais néanmoins parfumée de ses toilettes.
Il va jusqu’à risquer de perdre son emploi
En vantant les mérites des écrans LCD et Plasma
Avec moults poèmes truffés de métaphores
Provoquant l’ire des clients et celle de son patron plus encore

"Voici AUREA, Screen LCD High Definition, 42 pouces, technologie Perfect Pixel
Qui embrasera vos longues soirées télévisuelles
Un bijou avant-gardiste qui s’enrichira sous peu d’une télécommande vocale
Et qui fera de votre voix la maîtresse de ce bel animal »
Vous conviendrez que si quatre vers, ça va
Au-delà, bonjour les dégâts."

Récemment sur une scène, il confesse pour le demi-dieu du slam sa dévotion
Au pris d’une mémorable, intense mais douloureuse génuflexion
Il crée un blog où se révèle une secte étrange, la secte des Jean-Michel
Un groupuscule de slameurs frustrés dont il devient le gourou devant l’éternel
Il organise des réunions slamiques clandestines aux relents anarchistes
Entrant dans l’impitoyable collimateur de la cellule anti-terroriste.

Dois-je relater ses incessants aller-retours entre Mons et Eindhoven
Plaque tournante du trafic international de poèmes
J’ose à peine évoquer… qu’une nuit… à la frontière… il fut intercepté…
Avec dans son coffre, derrière des bacs de Saint-Feuillien, à peine dissimulés
Des centaines de CD de poésie piratés
Dont l’oeuvre intégrale de Polreffna remasterisée.

Accoutumance…addiction ont fait de ce colosse aux pieds d’argile un frêle esquif
Ballotté par le moindre grain, prêt à se fracasser sur le moindre récif
Désespérés, sa famille, ses amis ont frappé à toutes les portes
Antihislaminiques, séances chez un psy, patchs anti-slam sont restés lettres mortes
Je l’avoue devant vous aujourd’hui…nous avons même soudoyé plusieurs jurys
Pour éradiquer le mal, pour anéantir cette tumeur galopante, pour l’échoeurer,
Le dégoûter à vie mais rien...rien n’y fit.