Ramdam dans les collines.
Quand
les oreilles bourdonnent ;
Ça
cogne dans la poitrine ;
Ça
cri, ça rend aphone ;
Et
colle telle une résine.
Résignées
sont les personnes ;
C’est
dans leurs racines ;
Que
tous ces bruits résonnent ;
Elles
ont raison leurs comptines ;
De
faire tant de ramdams ;
Par
delà les collines ;
Dans
le champ des montagnes ;
Des
roses teintées d’épines ;
Pour
tâter du Tam-Tam.
Mais
le drame fait sa part belle ;
En
amont, en aval ;
Les
beaux mots, les scandales ;
On
les scande à la pelle.
Les
baumes ont à l’oral ;
Un
effet surréel ;
De
la langue aux surrénales ;
Parfois
tant radical ;
Qu’une
seule goutte de leur fiel ;
Fait
parfois bien plus mal ;
Qu’un
coup de couteau dans l’aile.
Souvent
c’est le choc ;
Ça
fait Bim et Bam !
C’est
un coup d’estoque ;
Stocké
dans le poitrail.
Les rails se disloquent ;
Dans
les voix du mental.
La
lame se dégaine ;
La
haine se répand ;
Les
blâmes s’enchaînent ;
Et
les chaînes sont en sang ;
Quand
d’une colline à l’autre ;
Se
forme les rangs.
Nulle
place pour les neutres ;
Au
diable l’errant ;
Malheur
à tous les pleutres ;
Qui
voudraient faire sans.
Car
les oreilles bourdonnent ;
Ça
cogne dans la poitrine ;
Ça
cri, ça rend aphone ;
Et
colle telle une résine.
Résignées
sont les personnes ;
C’est
dans leurs racines ;
Que
tous ces bruits résonnent ;
Elles
ont raison leurs comptines.
Mais
les armes font tatata ;
Et
de la lame ont fait tâter.
Sauvez
tonton et tata ;
Où
ils périront sans douter.
Sachez
messieurs, mesdames ;
Toute
personne se dégomme.
Du petit là-bas qui dame ;
À
la vieille matrone ;
L’ennemie
n’est que quidam ;
Et
la machette un métronome ;
Car
le but de ce drame ;
Établir
l’être aux normes.
Voilà
c’est ça les gammes ;
Des
gamins en uniformes ;
Voulant
tout et tout de suite ;
Qui
pensent Hutus et Tutsis ;
Comme
n’étant pas les mêmes Hommes.
Alors
adieu Karyenda ;
Adieu
les Intambo ;
Ku’nduru y’ingoma ;
Batoye amasaso.
Umwami ntakiri ;
Abanyagihugu ;
Bamwe bararira;
Abapfuye
ibito ;
Bakishinga ingwano.
Mais
les oreilles bourdonnent ;
Cognent
dans la poitrine.
Ça
cri, ça rend aphone ;
Et
colle telle une résine.
Résignées
sont les personnes ;
C’est
dans leurs racines ;
Que
tous ces bruits résonnent ;
Elles
ont raison leurs comptines.
À
force de tatanes ;
Et
de tonnes de larmes ;
Qui
furent misent en sourdine ;
Même
le son du Tam-Tam ;
Passant
presque pour crime ;
Les
cris étant son phare ;
À
la vue d’un tambour ;
Parure
en étendard ;
Il
a pris le temps pour ;
Faire
de ses mains tant d’art ;
Que
dans les milles collines ;
Par
delà les étoiles ;
Ce
putain de riddim;
Rédime
haine viscérale ;
Car
ce râle c’est une hymne.
Le
sectarisme est carcéral ;
En
parler inutile ;
Autant
donc faire un ramdam ;
Et
vibrer sur le son des Tam-Tam.