lundi 19 octobre 2009

Soirée Slam du 08/10 - Cindya -

La grâce

Nous sommes peu ici-bas
A avoir le don de double vue
A voir le monde derrière le monde
A brasser la fange tiède
Dans l’espoir de l’extraordinaire
A chercher le miracle quotidien
Dans la lie des instants sans relief

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Partout
Tout le temps
Et sur un trottoir
On peut marcher à gauche, à droite, ou en équilibre sur la bordure
Et on peut conduire vite ou lentement
En regardant la cime des arbres
Ou bien rentrer directement
Au chaud dans sa maison Ikéa
Rempocher froidement sa monnaie
Ou regarder en face l'homme qui mendie et lui tendre une main qui non pas donne mais pour une fois questionne

Et voir la beauté du monde
Sous ses plaies
Ce n’est pas sans douleur
Mais ce n’est pas un choix

Et Thom Yorke sans son micro
Aurait l'air du premier clochard oui mais
Ce qui différencie la bête humaine
De L'ange
C’est le petit supplément d'âme
La grâce

Et voir la beauté des hommes
Sous leurs oripeaux
Ce n’est pas une évidence
Pour le plus grand nombre

Et tout ça c'est
Parce que la cataracte de l'ennui
Empêche de voir vraiment
Et ce qui différencie l'aveugle du clairvoyant
C'est le rai de conscience
Des mille beautés qui nous entourent
And Ricky with his camera was so right

Partout dans la
Symétrie inattendue de deux corps enlacés
L’harmonie éphémère d'une ville qui s'éteint
La synchronisation fugace des plus beaux mouvements du monde
Et même,
Parfois,
Dans le miroir
Les soirs où intérieur et extérieurs se ressemblent enfin
Ou peut-être est-ce juste l'intérieur qui transparaît

Regardez-les, eux
Leurs pieds ne touchent pas le sol
Ils évoluent dans des sphères lumineuses
Où nous ne les rejoindrons jamais
Et on peut
Se lever sur la pointe des pieds et agiter les bras et crier très fort
Et prétendre voler
Ou déposer les armes, s'asseoir, et se laisser toucher, sans haine ni rancoeur
Car il est des gloires qu'on ne jalouse pas
Des éclats qui ne blessent pas
Des forces qui ne brisent pas

Et on peut
Baisser le voile ou sa visière et prétendre ne voir
Que des lignes droites car elles sont plus faciles à admettre
Ou alors
On peut se dénuder une vie durant et, chercheur des beautés, souffrir mille fois pour un moment d'extase
Un seulement
Qui nous laissera vidé, lessivé, conscient de notre banalité
Mais reconnaissant pour le simple fait d'en avoir constaté l'existence

Fugace, éphémère, époustouflante
La catharsis
Le rayon vert
L’étoile filante
Chhhh...
Ouvrez les yeux
Faites un voeu.

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